Les voeux perfides de François Hollande
Corse, La théorie des trappes !
En 2012 les français ont élu un certain M. Hollande parce que les gesticulations de M. Nicolas leur semblaient dangereuses.
Ils imaginaient naïvement que les valeurs de gauche avaient encore un sens.
Bêtement imaginé qu'élire un président de gauche c'était revenir à l'humanisme, à la tolérance, à la fraternité, à la solidarité, à l'ouverture.
Bêtement imaginé que cet homme pourrait apporter de l'espérance, de la compréhension, de l'empathie, et même peut-être de la compassion face au déterminisme calculé de M. Nicolas.
François Hollande est l'archétype même du politicien claniste. Ce type d'objet politique que la lucidité de la société corse a fini par rejeter un soir de décembre 2015.
Les vœux perfides de François Hollande
La présentation de ses vœux 2016 a atteint le summum du cynisme politicien, en particulier ses déclamations péremptoires sur l'honneur de la France.
La seule région qu'il a citée c'est la Corse pour y dénoncer l'acte inqualifiable du saccage d'un lieu de culte musulman. Acte inqualifiable qui atteint « l'honneur de la France ».
Ces paroles ont été ressenties comme une humiliation dans l'île, comme l'expression d'une morgue hautaine face à tout un peuple.
Pour FH nous sommes nous les corses, « négligeables », pour éviter d'écrire le célèbre mot de Cambronne.
Un Président d'une République, soi-disant symbole des droits de l'homme et des droits des peuples à disposer d'eux mêmes, qui se comporte en souverain dédaigneux et bassement électoraliste.
Mais le plus grave c'est qu'il désigne la Corse comme cible d'une vindicte. Laquelle ? Et aux yeux de qui ?
Et est-ce bien le rôle d'un président de désigner comme coupable à l'avance toute une communauté ?
C'est Louis XV, ce soir là qui nous a présenté ses vœux.
Ce même Louis XV qui malgré tout reconnaissait dans ses écrits la Nation Corse, ce que ne nous accorde même pas Manuel Valls.
Comment un républicain peut-il tenir de tels propos ?
Comment admettre que l'agression de jeunes pompiers à coup de clubs de golf ne soit pas considéré comme une atteinte à la vie ? Comme un acte inqualifiable !
Et le « Cassez vous sales corses », ça n'est pas du racisme ?
Détruire un livre est-il plus grave que de tenter de tuer les représentants de la fonction régalienne la plus noble de la République ?
Comment cet énarque peut-il se permettre ce genre de déclarations indignes d'un soi- disant homme de gauche.
Clémenceau, Léon Blum, Mendès-France doivent se retourner dans leurs tombes.
C'est ça la France de 2016 ?
Et j'imagine les réactions de Charles de Gaulle ou de Napoléon.
Mon grand père a pris trois éclats d'obus à Verdun, une rafale dans les Dardanelles et la Légion d'Honneur.
Mon père, policier parisien, a assiégé la Wermacht à Monte Cassino, combattu les derniers nazis à Berchtesgaden et subi les attentats de l'OAS et du FLN algérien dans le Paris des années soixante.
Nos parents, grands-parents et aïeux se sont tous battus et ont risqué leur vie pour la France et nous devrions nous entendre dire que la Corse est le déshonneur de la France ? C’est insupportable !
Et la gauche ?
Comment Mélenchon aussi peut-il nous assassiner à ce point, lui aussi, cet homme d'une culture encyclopédique ?
Comment Guedj et consorts peuvent-ils suivre le même chemin que Chevènement ?
Oui c'est vrai, les 240 000 électeurs corses ne pèsent pas lourd dans l'échiquier politique national. Et puis le corps des pompiers, tous effectifs confondus ne dépasse pas 296 000.
Pas de quoi faire basculer une élection présidentielle face au vote potentiel de plus de 3 millions de « musulmans » en 2017.
Nous sommes les héritiers de la première Constitution démocratique d'Europe et quand le Président de cette république française, à laquelle nous avons donné tant de vies depuis des décennies, vient nous arroser de sa morgue condescendante est totalement indigeste.
Le socialisme à la française s'égare de plus en plus dans un repli jacobin totalement coupé des réalités. Il s’arc-boute sur des valeurs certainement très louables mais complètement déconnectées des aspirations profondes du peuple français.
La réponse sécuritaire s'appuie sur une modification de la Constitution.
La future indignité nationale va s'appliquer aux futurs terroristes bi-nationaux voire nationaux.
Belle réplique pétainiste face à la barbarie !
Pour quelle raison les corses ont-ils voté nationaliste ?
Les dirigeants français ne se posent même pas la question.
Et avant d'essayer de comprendre, les réponses sont déjà toutes prêtes et restent toujours les mêmes, les coups de menton de Manuel Valls, les anathèmes des représentants de l’extrême gauche sans parler des acteurs médiatiques, la condescendance de la Présidence, l'atteinte à l'intégrité de la République.
Pourtant la réponse est simple et évidente : les corses ne veulent plus vivre dans le modèle de société proposé par les élites politiques françaises. Ils n'ont plus confiance.
Les français non plus d'ailleurs, mais leur seul recours c'est de voter FN.
La Corse a rejeté les concepts écornés de la plupart des partis politiques traditionnels et pour se faire elle a replongé dans les racines profondes de son histoire.
Elle a puisé à nouveau cette force dans ses propres valeurs politiques, partagées par les hérauts universels de la démocratie depuis deux cent cinquante ans, la liberté, la fraternité et l'égalité.
La théorie des trappes
Cette victoire intolérable des nationalistes est devenue insupportable à la classe politique parisienne.
Le pouvoir peut difficilement supporter qu'un morceau du territoire lui signifie « Ô suprême affront » qu'il ne veut plus lui ressembler et que pour se faire il reprend à son compte les valeurs humanistes de ses ancêtres avant la sanglante conquête française de 1768.
De plus, il pressent que les événements d'Ajaccio sont peut être l'étincelle qui pourrait allumer la mèche d'une forme de révolte généralisée en France.
Il va tendre des pièges et préparer des trappes pour y précipiter les dirigeants nationalistes.
La première s'est ouverte au soir du 17 décembre, haro sur le discours en langue corse.
La deuxième le soir de noël dans un quartier d'Ajaccio.
La troisième dans l'avertissement de François Hollande le soir du 31 décembre.
On assistera bientôt aux attaques personnelles contre les dirigeants, c'est certain.
Les relais de la bassesse sont nombreux et parfois puissants et le pouvoir dispose d'assez d'officines pour faire remonter à la surface le moindre détail « génant », quitte à le monter en épingle voire à l'inventer.
« Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose. » disait Francis Bacon et c'est ce qui nous attend.
Heureusement les pieds de nez de l'Histoire ont souvent démoli les manigances des comploteurs de la République par des revers de fortune totalement inattendus.
Le plus bel exemple reste celui d'un jeune nationaliste indépendantiste corse, né français en 1769, qui est devenu Empereur, un certain Napoléon Bonaparte.
Les réponses médiatiques de JG Talamoni et de Gilles Simeoni au lendemain des événements de l'Empereur ont été dignes des héritiers de Pasquale Paoli et même si elles ont pu froisser certains militants de base, la hauteur de leurs propos nous protège des accusations permanentes de racisme.
Il ne faut pas oublier que leurs paroles étaient destinées avant tout aux « médias français » , non aux corses et la moindre erreur « politique » pouvait avoir des conséquences très préjudiciables dans le rapport de force avec l'Etat français.
Hollande et ses conseillers l'ont bien compris, la trappe « raciste » a été évitée et il fallait bien en placer une autre le soir du 31.
L'argument du racisme
L'argument du racisme est un prétexte à refuser tout dialogue.
Ils ont souligné que les débordements de la salle de culte n'avaient touché que des livres et quelques étagères alors qu'aucune personne n'a été mise en danger physiquement.
Le parallèle « racisme/nationalisme » opéré par une bonne partie de la sphère politique et journalistique française, piège grossier mais si facile, a été balayé par leurs discours.
Si la violence politique a su protéger la Corse sur de nombreux points depuis des décennies, elle est devenue aujourd'hui l'arme ultime que pourrait utiliser l'autorité de l'Etat contre l'île. Il tentera de la réveiller pour l'utiliser contre les volontés « séparatistes » des électeurs corses et dans cette phase de négociations rudes qui s'engage, les dirigeants nationalistes doivent présenter un front uni basé sur une légitimité démocratique sans failles.
Si certains militants de base ont eu la sensation d'avaler quelques couleuvres ce ne sera que temporaire et bien moins douloureux que les vipères du pouvoir.
Le chemin de la liberté pourra bien supporter quelques égratignures.
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