Lettre à Carla : les sodas plus dangereux que le jogging …

Le régime est tellement efficace que le nombre d’arguments est passé de 5 annoncés à 4.

Mais bon passons.

Outre le fait que la taxation à outrance n’a jamais réglé totalement un problème, je m’interroge sur la véritable raison qui pousse certaines personnes à se mêler de ce qui se passe dans la vie des autres.

Qui sont-ils, ces pseudos-diététiciens qui veulent nous dire ce qui est bon pour nous alors que leurs théories nutritionnelles changent tous les 5 ans, et parfois du tout au tout ? Je me souviens encore de ces péda-gogues qui nous affirmaient que la pain était mauvais pour le coeur, que les pommes de terre allaient tous nous tuer avant de tourner casaque et d’en vanter les fibres et les bons hydrates de carbone, si amicaux avant l’effort...

Il n’est pas loin non plus le temps du « buvez trois litres d’eau minérale par jour sinon vous allez tous mourir ».

Alors le « mangez 5 fruits et légumes par jour, sinon c’est la chambre à gaz ! », vous imaginez l’effet qu’il me fait...

A quel point leur vie peut-elle être étriquée et minable, pour avoir le besoin pathologique de dire à son ami, à son mari « t’es trop gros. maigris ou je te quitte ! » ?

A quel point n’aiment-ils pas leur propre image dans le miroir pour dire à leur frère, à leur soeur « t’as cinq kilos de trop, t’es un gros porc tu trouveras jamais personne qui voudras de toi ! » ?

Je m’interroge aussi sur ce petit fascisme rampant qui veut absolument formater l’ensemble de la population à une seule allure corporelle.

Ait un seul kilo de trop par rapport à ta taille et tu es de suite en « obésité morbide » ! C’est poilant, surtout quand ça vient d’un médecin aux doigts jaunis par le tabac qu’il ingurgite par cartouches entières depuis ses 14 ans...

Le pire, c’est que la moquerie et le dénigrement commence dès l’enfance. J’ai toujours eu un peu trop de poids. Gamin, j’avais 5 ou 10 kilos de trop par rapport à la norme admise. Des « oh le gros », j’en ai mangé plus que de raison. J’ai toujours un peu trop de poids mais j’aime mon corps (même si je dois le muscler un peu quand même). Quand aux petits cons qui riaient de moi, je suis bien vengé car beaucoup d’entre eux ont des vies minables, des boulots de cons (quand ils en ont), une femme dont ils se demandent parfois ce qu’ils ont bien pu lui trouver.

De plus, à trop valoriser une image idéale (proche de l’aryen nazi parfait par ailleurs...), vous plongez dans le désarroi des centaine de milliers de jeunes qui se savent ne jamais pouvoir atteindre cet idéal. C’est alors l’enchainement infernal des régimes drastiques inutiles car mal dosés, de l’anorexie, du vomi sur commande.

Combien de jeunes filles se retrouvent aux urgences, l’oesophage et les dents définitivement abimés par l’acide gastrique refoulé parce que VOUS les avez dénigrées et poussées à ressembler au dernier top-model en vogue si mince qu’on lui voit les côtes ?

Combien de jeunes garçons s’enferment dans leurs chambres parce que vous ne faites rien quand leurs « amis » de classe les qualifient de « gros paurs » (orthographe d’origine...), accumulant frustration et kilos supplémentaires ?

Vous êtes tellement omnubilés par leur santé physique que vous ne voyez même pas que vous bousillez leur santé mentale à leur faire la morale.

Bien evidemment, je ne parle ici que des cas légers... L’américain de 400 kilos qui ne peut sortir que sur un transpallettes, lui, il a un véritable problème qu’il convient de régler.

Mais ce n’est pas en ingurgitant une barre chocolatée de temps en temps, ce n’est pas en buvant un soda pas light de temps en temps (le reste du temps, eau et soda light : les jus de fruits, si bons et naturels, sont gorgés de sucre, presque autant que le « pas-light »...), que vos proches ou vos gosses finiront comme lui.

Si véritablement vous tenez à eux, vous les aimerez tels qu’ils sont. Pas tel que vous voudriez qu’ils soient.