Lettre aux candidats sur la sécurité routière
En ces moments de grande interrogation sur notre système démocratique, et dans une période ou l’assurance de la sécurité des Français semble être la mère de toute les certitudes, je me permets de transmettre sur cet espace inespéré de liberté qu’est Agoravox, une petite lettre adressée à tous les candidats à la présidence de notre chère République, par un organisme qui milite depuis des années pour l’adoption de mesures radicales qui permettraient à terme de diminuer considérablement les méfaits de notre civilisation automobile.
Mesdames et Messieurs les candidats à l'élection Présidentielle,
Les citoyens Français vont bientôt se prononcer selon les règles démocratiques de notre pays pour élire un candidat qui devra répondre au mieux à leurs préoccupations et interrogations quand à la conduite de notre pays. On le sait, et c'est bien normal, la grande majorité des discussions actuelles sont liées aux difficultés économiques que notre pays traverse.
Or, s'il est un sujet important pour les Français et qui mériterait d'être largement débattu, c'est celui de la sécurité routière et plus généralement de notre rapport à notre civilisation automobile.
En effet, malgré les brillants efforts de notre administration et des forces de police qui contrôlent et verbalisent les contrevenants selon les règles actuelles, nous constatons quotidiennement qu'un grand nombre de méfaits, d'accidents continuent à se produire, provoquant des déboires largement traumatisants pour leurs victimes.
Nous sommes quelques citoyens, alarmés de longue date, et après de nombreux débats, avons émis quelques hypothèses qui pourront peut-être vous permettre de réviser ou de compléter les dispositifs de sécurité actuels, pour améliorer le confort des usagers, et éradiquer ces problèmes, si pesants pour notre société.
Réforme du permis de conduire :
1) Remplacer le permis à point par une carte magnétique avec onglets détachables, et apposition obligatoire sur le pare-brise des conducteurs.
Ceci permettra aux forces de l’ordre, mais également aux automobilistes de savoir si chacun possède bien ce permis, et s’il est un bon, ou un mauvais conducteur. En cas de contrôle, la carte magnétique sera insérée dans un lecteur de carte reliée au fichier général, ce qui pourra permettre de vérifier si les conducteurs ne trichent pas.
Nous pensons que cette mesure favorisera le suivi de stages de conduites pour les conducteurs, rattrapant leurs points éviter la honte que cette carence pourrait occasionner.
2) Les points du permis de conduite doivent être un capital cessible.
En effet, trop de gens roulent sans permis, alors que beaucoup de gens ont encore tous leurs points.
Ce qui crée souvent un véritable sentiment d’injustice chez nos concitoyens. Et il n’est pas bon aujourd’hui que les Français se jalousent.
Comme ceux qui ne perdent pas de points sont des gens qui ne roulent pas beaucoup, donc n’ont pas beaucoup d’activité, donc ne travaillent pas beaucoup et donc sont pauvres, ceci permettrait d’enrichir ces personnes sans que cela coûte à l’état.
En cas de décès, sauf si cette personne a subi un accident engageant sa responsabilité, les points pourront être cédés devant notaire à ses enfants ou sa veuve. Cette mesure alors renforcera la solidarité familiale, qui est synonyme de cohésion sociale.
3) Les points acquis doivent être dépendants de l’âge et du sexe du conducteur :
Nous savons tous que la dangerosité de la conduite automobile dépend de ces éléments.
Les assurances ayant voulu ces notions dans le calcul de leur prime, il nous paraît juste d’étendre ces dispositions au permis de conduire.
Un jeune conducteur de 18 ans pourra donc commencer son exercice avec un capital de deux points, augmentable d’un point tout les 2 ans, en cas d’irréprochabilité. A l’inverse, un homme âgé de plus de 70 ans devra rendre un point tout les 2 ans, jusqu’à n’en détenir plus qu’un à l’âge de 94ans. Les femmes, étant beaucoup moins accidentogènes que les hommes, pourront bénéficier de 3 points au départ, puis gagner un point chaque année.
4) Permis obligatoire pour la conduite de tout objet roulant.
Nous avons tous constaté combien il est désagréable de voir dans nos villes, et même quelquefois dans nos campagnes, certains comportement inciviques, agressifs ou dangereux de cyclistes, patineurs, conducteurs de caddies de supermarché, chariots et poussettes. Nous proposons que tous les citoyens Français dès l’âge de 4 ans, soient formés civiquement à ces pratiques par la fréquentation obligatoire à des cessions de formation permettant d’apprendre le code de la route, et le maniement des objets à roues. Ce nouveau permis, à points également, sera soumis à des règles et amendes en cas d’infractions.
Des radars fixes seront installés dans les rayons de supermarché, et permettrons l’identification immédiate des contrevenants pour vitesse excessive ou conduite dangereuse. Les amendes seront débités immédiatement à la caisse, et crédités ainsi au Trésor Public.
Sécurité des passagers :
5) Mieux protéger les passagers pendant le transport.
Toute être vivant doit être attaché par une ceinture de sécurité pendant un transport. Tout véhicule doit être muni d’un système anti-démarrage lié à ces éléments de sécurité. Ceci concerne donc également des animaux domestiques ou non domestiques accueillis dans l’habitacle, et pesant plus de 10 kg.
6) Affermir le comportement du conducteur
Tout conducteur pris en fragrant délit de boire, de manger, de fumer, de mâcher, de lire, de réciter des prières, de chanter, de twitter, de parler trop fort, de faire des mots croisés ou de bouger bizarrement à bord de son véhicule doit pouvoir être interpellé par un agent de l’ordre, et pénalisé selon son comportement. Cette remarque vaut dans les cas ou le véhicule est à l’arrêt, et pour tous les véhicules motorisés ou non motorisés, à quatre, deux roues ou une seule roue.
7) Responsabilité citoyenne sur l’état mental des conducteur et de ses passagers
Une certaine dose de stress due aux conditions épouvantables de notre société productiviste, peut nous entraîner en quelque cas à consommer des substances médicales risquant de faire baisser notre vigilance, ou d’influer négativement sur le moral de la personne qui nous transporte.
Nous demandons donc que tout psychiatre, ou médecin ayant administré, ou recommandé un traitement de type neurologique soit considéré comme responsable des dégâts et drames induits, au même titre que les gérants d’établissements de boisson ayant laissé repartir leurs clients au volant de leur voiture dans un état d’ivresse.
Radars :
8) Remplacer tous les radars fixes par des radars mobiles.
Bien que les radars fixes soient une grande source de revenus pour l’Etat Français, ils ont le défaut d’être fixes, et donc identifiables facilement par les conducteurs.
Nous proposons donc de supprimer totalement le parc des radars fixes installés, et de les remplacer par des radars mobiles qui seront gérés par des sociétés privées, pouvant installer ces éléments soit dans des véhicules, immeubles ou arbres bordant les voies, ou également dans des véhicules roulants spécialement aménagés pour intervenir dans les secteurs autoroutiers. Les bénéfices seront immenses pour l’état : Ce travail ne sera plus demandé aux forces de l’ordre, qui pourront se consacrer à des tâches plus nobles, comme arrêter les voleurs, traquer les terroristes, et sauver les gens. La gestion de ce service ne sera plus à la charge de l’état, qui comme dans le cas de l’essence, se contentera de percevoir son revenu. Ceci permettra également de créer un grand nombre d’emplois et de sortir du chômage des gens courageux désireux de s’enrichir en rendant service à la Nation.
9) Détecter l’inactivité des véhicules.
Comme nous l’avons tous constaté, il est désagréable de voir des gens ne pas démarrer immédiatement quand le feu est vert.
Cette inactivité se reporte sur les véhicules qui les suivent, qui consomment alors inutilement du carburant, et dont les conducteurs risquent d’arriver en retard au travail ou à leur rendez-vous. Rapporté aux millions de véhicules qui circulent chaque jour, la perte économique et le réchauffement climatique induit sont énormes. Nous proposons donc qu’une inactivité de plus de 3 secondes à un feu passé au vert, soit sanctionné par une perte de 1 point sur le permis de conduire, et d’une contravention de 45€. Toute personne ayant été verbalisée, mais ayant eu un malaise, pourra contester ces amendes en produisant 3 certificats médicaux non contradictoires.
Rationalisation des déplacements de véhicules :
10) Favoriser le covoiturage dans tous les secteurs d’activité.
Beaucoup de gens utilisent leur véhicule individuel pour se rendre au travail, accompagner les enfants à l’école, ou se rendre à des festivités, alors que leurs voisins font exactement la même chose, aux mêmes heures, et se rendent quasiment aux mêmes lieux. Ceci révèle la destruction de notre système social. En partageant leurs moyens roulants, nous permettrons aux citoyens de se rapprocher, de restaurer un dialogue injustement captivé par la télévision et Internet, pour communiquer enfin entre voisins, partager des points de vue politiques et des recettes de cuisine. Le covoiturage doit donc être le fer de lance de nos politiques de demain, réduisant du quart notre facture énergétique, et permettant à tous, de reconstruire au sein de nos villes, ces villages que nous aimons tant, dans lesquels nous autres Français, nous sommes si serviables.
Pour amorcer ce mouvement, nous proposons la mise en place dans toutes les communes de France un système géré par voie électronique et affiché publiquement, mentionnant les déplacements passés et à venir de tous les habitants et salariés de ces communes, avec la mention de l’acceptation ou du refus de ses habitants sur le partage des transports collectifs possibles. Tout habitant de ces communes, sera chargé d’établir un détail passé et prévisionnel de ses déplacements, contrôlable par officier municipal. Le fait de se soustraire à ces obligations pourra impliquer des sanctions citoyennes, comme le fait de devoir pendant une semaine faire des conduites pour les enfants de la commune.
11) Pénaliser les déplacements inutiles.
Le transport routier est un élément économique prépondérant dans notre économie dont la charge est assurée en totalité par le secteur privé. Si l’immense avantage de ce secteur est de viser essentiellement le profit, et donc de décharger l’état qui serait bien embarrassé avec ces fonctionnaires roulants, il faut convenir que l’absence de solidarité des exploitants dans ce domaine implique un défaut. En effet, la majorité des camions qui livrent un contenu quelque part,... reviennent vides
La consommation énergétique de ces véhicules roulant sans chargement est certainement moins importante que celle des camions chargés, mais elles représentent un déficit énergétique colossal. Et dans ce gâchis, il faut également inclure les salaires des camionneurs chargés de retourner au bercail.
Notre proposition n’est pas d’alourdir les charges de ces entreprises, souvent incapables d’investir un sou depuis le début de la crise, au risque de conduire avec des épaves, mais d’imposer, dans le cadre d’une planification écologique, un système transparent imposant à leurs clients de déclarer leurs besoins d’expédition ou de transit, de telle manière que tout société désirant acheminer de la marchandise d’un point à un autre, et refusant ce transport disposé par sa proximité à ce retour, sera obligé d’en payer les charges. Celle loi, qui ne coûterait pas un sou à l’état, rassurerait les entreprises de transport, et permettrait un gain immense sur notre facture énergétique.
12) Rendre les transports en commun plus attrayants, et culturellement utiles.
Moins les gens utilisent les transports en commun, plus l’image de ces déplacements est négative.
Beaucoup de gens hésitent ainsi à prendre ces transports par crainte d’une proximité avec des personnes d’une culture différente, et quelquefois simplement pas timidité. Et il est vrai que malgré les quelques efforts d’aménagement de ces espaces, ils sont assez peu propices à la communication entre les êtres.
Nous proposons ici une idée nouvelle : Que chaque autobus, chaque rame de métro, chaque voiture de train, chaque avion, puisse devenir un espace ou un atelier à thème. Des auteurs célèbres pourront y faire dédicacer leurs livres, des conférences pourront y être organisées, et l’on y donnera également de petites formations. Ces espaces pourront être organisés par les citoyens eux-mêmes, en réservant par avance leur salon citoyen. On pourra ainsi se rendre d’un point à un autre, en s’enrichissant et en favorisant un dialogue inter générationnel et inter communautaire, si précieux pour notre démocratie.
Impliquer les constructeurs :
13) Demander aux créateurs d’assumer leurs oeuvres.
L’objet automobile fut presque au début de sa création une œuvre qui demanda autant d’efforts aux artistes qui les dessinèrent qu’aux ingénieurs qui leur permirent de rouler. Car elle devait représenter leur propriétaire. Plusieurs modes se succédèrent. En 1900, elle n’était qu’un joli fiacre motorisé. Dans les années 30, elle n’était qu’insolence moderniste. Dans les années 50, ses rondeurs étaient un gage de prospérité. Puis vinrent les années 70 où l’on finit par se complaire dans un néant graphique et pictural.
Aujourd’hui, toutes les automobiles se ressemblent sauf certaines jalousement enfermées dans des résidences dont elles ne sortent que nous nous évanouir de jalousie. Son industrie n’a que deux obsessions : Présenter des modèles à bas prix pour le plus grand dégoût des yeux, et des modèles hauts de gamme calqués par une concurrence frileuse. Ce parc automobile d’une laideur folle, est rivé à nos yeux, dès que nous sortons, dès que nous photographions nos rues.
Nous proposons d’imposer une redevance aux constructeurs automobiles inversement proportionnelle à la qualité des œuvres qu’ils proposent. Jugements asservis à la consultation d’un jury populaire large, issu de toutes les catégories socioprofessionnelles, et financé par ces constructeurs. Ceci permettant, car le peuple a souvent bon goût, de pouvoir requalifier les secteurs créatifs dans nos industries durement touchées par la crise. Tout modèle de voiture produit en France sera une série limitée. Car la beauté naît de la diversité.
14) Il ne doit plus avoir de pannes sur les voitures
Dans les années 30, tomber en panne de voiture entre Marseille et Paris était une expérience authentique, et impliquait des dommages insignifiants. Aujourd’hui, une panne d'injection sur un Scénic est une calamité pouvant ruiner trois familles.
Pourtant, toute une technologie garante de fiabilité est présente sur les véhicules.
Comme la quasi-totalité des constructeurs de matériel roulant y ont installé des systèmes d’analyse captifs que seuls des robots comprennent, nous pensons qu’ils sont prêts à assurer une garantie totale de leurs véhicules dès la sortie de leurs usines. Nous demandons donc que le prix normal de ces véhicules, affiché sur toutes publicités, et présenté aux acheteurs, corresponde à un contrat de vente incluant une garantie de dépannage complet sur 12 années, dans tous les départements de France et d’Outre-Mer.
Nous serons heureux chers candidats, que vous puissiez considérer nos propositions comme des éléments de qualité permettant d’apporter quelques réflexions sur ces sujets qui surgiront dans les débats de la Présidentielle.
Merci en tout cas de nous avoir lu.
Cordialement.
Les membres du CRADEAU (Centre de Recherche et d’Analyse de l’Environnement Automobile Uniformisé)
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