Lettre d’un ami sarkozyste sur le come-back de son idole
Enfin une bonne nouvelle, Nicolas Sarkozy, mon champion, est de retour. Et l'espoir renaît en ce début d'été ensoleillé. Nicolas est plus qu'un homme politique, c'est un idéal et une philosophie à lui tout seul. On a pleuré avec lui son échec à la présidentielle dû au bourrage de crâne des officines gauchistes qui ont mis en avant le sieur Hollande, brave bougre au demeurant, et finalement plein de mansuétude pour un français fier et consommateur exemplaire dans mon genre.
Nicolas incarne la nouvelle droite. La mort du vieux (ndlr, le général De Gaulle) au début des années 70 a permis à notre mouvement de remettre les choses à leur place. Exit le patriotisme populaire, l'indépendance nationale et la république sociale. Place à la modernité, au libéralisme salvateur galvanisant les énergies. Il y a bien eu l'intermède Mitterrand et ses ministes bolchéviques, qui nous a contraint moi et mon épouse Yvonne, à planquer notre épargne à l'étranger. Mais heureusement la chute des diaboliques régimes communistes a mis fin à la lutte des classes. Depuis vingt ans chacun se retrouve à sa place, comme au bon vieux temps du second empire. Nicolas a accéléré et développé ce retour aux justes repères, ceux où les riches étaient respectés et les pauvres fermaient leur gueule. Il a remis en cause le droit du travail, supprimer 300000 postes de ces crapules de fonctionnaires, baisser les crédits des écoles publiques, confirmer le retour de la France aux côtés de l'oncle Sam, nos bons maîtres américains dont le système économique est le modèle universelle. Il nous a même permis, par une réforme du permis de construire, de bâtir une masure de cinq mètres de haut près de notre piscine privée afin de donner à Gustave, notre berger allemand, un logis digne de ce nom. Oui, Nicolas incarne la droite que j'aime...
Mon engagement à droite date des années 70. Héritier des avoirs de mon regretté papa notaire je me suis lancé dans les affaires. Avec succès. Pourtant le contexte était difficile. Il y avait le code du travail qui m'obligeait à verser un salaire à mes serviteurs ; pardon, à mes salariés. Il fallait en plus leur accorder une pause pour bouffer le midi en plus de celle du matin pour pisser ! Vous rendez-vous compte que je fus obligé de m'équiper d'un chronomètre pour décompter le temps de travail de mes fainéants d'ouvriers. Le comble du grotesque, ce maudit fonctionnaire de l'inspection du travail qui me menaça d'un procès si je n'accordais pas des congés rémunérés à mes gens ! vous comprenez mon aversion pour les fonctionnaires : ces inspecteurs en tout genre, ces magistrats, ces profs, ces flics... qui m'obligent à payer des împôts et qui en plus nous empêchent de vivre peinards ! Heureusement Nicolas a réussi ce que les froussards ont refusé de faire avant lui à cause des syndicats de cocos : sabrer leurs effectifs.
Bah, il y a toujours des policiers et des radars pour m'embêter quand je circule à 180 km/h sur la nationale avec mon Audi A4, mais avec les lenteurs de la justice et surtout quelques relations on peut encore arranger le coup. En fait, ce sont les règles de vie de la république qui nous font suer. Cette obligation de respecter les voisins, les jeunes, les pauvres. Moi quand je traverse un quartier de ploucs enfermés dans des barres de béton pourries et que je dois ralentir à la sortie d'une école publique, j'enrage. Si j'écrase un de ces gosses de gueux je risque la prison alors que je les entretiens avec mes împôts ! C'est plutôt eux qui devrait respecter le bienfaiteur que je suis.
Pensez qu'au nom du respect d'autrui les relations au sein des boîtes ne sont plus ce qu'elles étaient. De mon temps ma secrétaire savait s'y prendre pour me détendre... figurez-vous que les gâteries que je lui imposais à mon égard me vaudrait aujourd'hui des poursuites, à cause encore d'associations de bolchos qui ont imposé des lois. Des lois, des lois, encore et toujours... beurk ! Moi la collectivité je m'en fous, seul compte mon épanouissement personnel et celui de ma progéniture. Nicolas l'a bien compris : "Osons !" était son slogan de campagne, oui, osons foutre en l'air le civisme républicain ! On en a marre de l'assistanat ! Et des grèves à répétition ! De mon temps on a su briser les syndicats. Mon ami Michel Debré a trouvé la solution après la mort du gégéne. Faire venir des immigrés pauvres et analphabètes pour bosser pas cher. En même temps on a foutu le boxon dans les quartiers rouges en divisant la populace qui votait mal aux élections. Certes il y a des soucis avec les enfants de ces immigrés qui ne s'intégrent pas, crise sociale et chômage obligent, condamnés à la délinquance. Ces "racailles" qui ont volé la golf GTI que j'ai payée à Kevin, mon fiston, pour l'obtention de son bac. Nicolas a su les nommer à juste titre. Heureusement mon pavillon est loin des gourbis de ces gens-là, et Kevin, cadre dans une boîte de com' a acheté son appartement au Vésinet (78) grâce à un prêt sur trente ans. Et lui-aussi a compris le sens de la vie dans une société moderne, comme Nicolas l'a défendu. Il est dynamique, fonçeur, porte des lunettes noires dernier cri. Il sait comment traiter ses gueux, comme je lui ai montré. Il s'identifie à son idôle de jeunesse, le JR de la série "Dallas"...
Bref Nicolas est le seul à défendre les braves gens comme nous. Ceux qui paient des împôts, se fichent des autres et de cette république de pauvres et d'humanistes de pacotille. Avec des bourrins pareils qui nous imposent lois, codes et droits en tout genre comment voulez-vous être compétitif avec la Thailande ? D'ailleurs dans une gérontocratie comme la notre les jeunes doivent servir les vieux, et la boucler. Merci à toi Nicolas d'avoir rappelé ces évidences. Je soutiendrai ta candidatures en 2017. Certes ton successeur n'est pas si mal et sait nous choyer. Mais il n'y a que toi qui peut barrer la route à l'infâme blonde qui veut sortir la France de l'Europe libérale, et qui planterait notre épargne ! Sans parler du bolchévique franc-maçon alcoolo et son front rouge, des partisans du général (ils reviennent !) et des émeutiers en tout genre, qui, jaloux de nos smartphones derniers cris risquent de descendre dans la rue et de nous chasser à coups de pieds au derrière !
Oui, Nicolas, on a besoin de toi. On t'embrasse bien fort. En espérant que de retour aux affaires tu prolongeras ta loi sur l'urbanisme pour nous permettre de construire un mur de dix mètres de haut derrière notre garage, moi et Yvonne on ne veut plus reluquer ce couple de gays qui s'est installé dans la villa voisine... entre gens bien on se comprend. Sus aux patriotes et aux bolchéviques, vive la liberté !
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