Lettre ouverte à Sarah Palin, future présidente des Etats-Unis ?
Ravissante Sarah,
Quand je te regarde, et quand je te regarde seulement, je suis éblouie, sous le charme. Subjuguée. Solidaire, aussi, de ta féminité resplendissante. Et comme toi j’aime les chats. Quel bonheur de voir une femme, peut-être, accéder à la charge suprême ! Ne sommes-nous pas cette si jolie moitié du monde ? Une moitié, d’ailleurs, très conséquente. Car nous vivons plus longtemps. Et nous sommes si peu reconnues, n’est-ce pas, en tout cas si mal représentées ! Alors oui, tu es là. En notre nom.
Or, je suis en colère. Et ne me dis pas qu’un chrétien ne doit pas être en colère : c’est une "sainte" colère, comme Jésus devant les marchands, les financiers, les capitalistes de l’époque, tous ceux qui se prosternent devant le Veau d’Or et qui font horreur à Dieu, oui Sarah.
Et je te le dis en un mot comme en cent, ton christianisme est une imposture. On n’a pas le même Dieu, Sarah, oh non ! Le tien est un repoussoir pour les peuples, et une menace. Une imposture ! Oui, le tien s’apparente au Diable.
Et tu sais quoi ? Pour te le démontrer, je vais utiliser ton vocabulaire. Simpliste. Manichéen. Comme ça, ton esprit de petit moineau pourra comprendre.
Tu veux diriger le monde, Sarah ? A la place du vieux McCain au bout du rouleau ? Mais cette seule éventualité terrorise toute la planète ! Ecoute, Miss Amérique, ton joli minois ne remplace pas des idées saines. Les vrais terroristes de la planète, ce ne sont pas les quelques milliers de musulmans présumés tels, à tort ou à raison, et complaisamment instrumentalisés par ta clique au pouvoir à des fins prédatrices ou de domination. Non, vois-tu, les vrais terroristes ce sont les gens comme toi, qui n’hésitent pas à bombarder tous ceux qui ne pensent pas de la même façon. Quelle menace pour l’humanité !
Reprenons par le début, veux-tu. La première chose que j’ai apprise de toi, c’est que tu n’allais pas protéger l’Alaska des vampires du pétrole. Au contraire, tu allais offrir ces terres encore protégées aux multinationales de mort. Tant pis pour l’ours blanc ou l’équilibre de la planète. L’argent d’abord. Tant pis aussi si Dieu commande à ses enfants, et particulièrement à ses disciples, de prendre soin de la terre donnée en héritage, de la gérer en bon père de famille.
wikipedia.org
Mais alors, Sarah, première contradiction, moi qui suis croyante, je sais qu’il est écrit dans la Bible, "Dieu ou Mâmon, il faut choisir". L’idôlatrie du Veau d’Or, Dieu ne veut pas en entendre parler. Mais toi tu en parles, comme tes pairs : c’est la théologie de la prospérité. Plus on a d’argent, plus on plaît à Dieu. Ceux qui sont riches sont les préférés de Dieu, les meilleurs, ceux qu’il gâte. Où as-tu été chercher ça ? J’ai lu cinq fois la Bible et moi, au contraire, je trouve : "Heureux vous les pauvres", c’est-à-dire ceux qui savent se contenter de peu. Lazare ou l’homme riche, Dieu a choisi. Le premier le rejoint là-haut, et le second se morfond pour l’éternité. Et au jeune homme riche, Jésus répond "Vas, vends tous tes biens, et donne-les aux pauvres. Et le Royaume te sera ouvert".
Avec ton ami Bush, chrétien autoproclamé modèle, les pauvres se sont appauvris et les riches enrichis. L’appât du gain a même conduit son administration à priver des millions d’Américains de leurs protections sociales, ou à les envoyer mourir pour la patrie des multinationales. Nombre d’entre eux ont été dépouillés par leurs banquiers pourtant assidus à la messe ou au culte, et même condamnés à vivre dans la rue.
Tu vois, Sarah, mon Dieu, qui n’est pas le tien, me dit dans Actes 4 : "Les chrétiens n’avaient qu’un seul cœur et une seule âme, et ils mettaient tous leurs biens en commun et les répartissaient à chacun selon leurs besoins". Voilà un joli modèle de société ! Fini la compétition, le chacun pour soi, l’individualisme, l’égoïsme, la cupidité, les conflits... Les premiers chrétiens nous montrent l’exemple, ils partagent tout, ils communient sur tous les plans : humain, matériel, spirituel... La communion des cœurs et des biens, ça ressemble furieusement à une société communiste idéale, non ? Tiens, au fait, l’autre jour j’ai entendu Chavez et Castro faire la causette. Et sais-tu ce qu’ils disaient ? Ils parlaient de coopération entre les Etats, pas de compétition. Quelque chose me dit, tu vois, qu’il y aura Là-Haut, où tu aspires certainement à te retrouver un jour, beaucoup plus de Castro et de Chavez que de Paulin. "Heureux ceux qui ont soif de justice" ! En effet.
Ton modèle préféré, à toi, c’est le libéralisme le plus débridé. Sans Etat protecteur. Reconnais qu’il y a mieux, non ? Un système qui sacrifie la majorité à une toute petite minorité, ça n’est pas très évangélique. Et un système qui ressemble à la jungle, où le plus fort ou le plus malin écrase son prochain, le plus faible évidemment, ça n’est pas très "chrétien". Tu t’en moques ? Pas d’autres références ? Entre nous, ce modèle-là est en train de conduire la planète au bord du gouffre. Et si tu es élue, tu vas t’y accrocher ? Diable ! Pardon... mais les faits sont là. Quelque chose me dit que le capitalisme, qui sacrifie le travail et les travailleurs (et leurs familles et les chômeurs, etc.) à la spéculation, est contraire aux principes de Dieu. D’autant plus que la source extrême du profit à tout prix, peut être la guerre.
"Tu ne tueras point" ! Là, ça ne doit pas être ton commandement préféré. La preuve, c’est que tu es prête à passer par l’épée, ou le fusil (ton amour pour les armes est fort peu biblique !), ou même les bombes le cas échéant nucléaires, tous ceux qui résistent à la domination américaine ou qui choisissent l’islam plutôt que ta religion. Ça fait du monde, avec les Russes, les Chinois, les Indonésiens, les Latino-Américains, les Arabes, etc., il ne restera plus beaucoup d’humains dans le monde dont tu rêves. Et au passage, tu es même prête à alimenter le climat de guerre froide, voire à le solutionner par les armes. Encore elles. Avec toi, en tout cas, il n’y aura pas de désarmement général. Tu es trop accro aux armes.
Mon Dieu à moi me dit : "Heureux ceux qui procurent la paix". Avec le tien, c’est "Heureux ceux qui procurent la guerre". Et avec toi au pouvoir, la guerre sera préventive, permanente et nucléaire. Bigre ! En désobéissance complète avec les commandements divins. Etonne-toi, ensuite, si le monde voit en ton pays la plus grande menace pour la paix, l’humanité, les générations futures. Déjà, le mode de vie des Américains est furieusement égoïste, puisqu’ils consomment plus que tous les autres, mais de là à envisager des guerres pour s’emparer par la force des ressources des autres, là c’est du vol, c’est criminel.
Dessin de Mariali
Je sais, Sarah, pudiquement tu présentes ces guerres comme un choc de civilisations. Mais moi, tu vois, j’ai appris qu’il fallait aimer son prochain comme soi-même. Et je ne crois pas que le fait de bombarder les autres soit le meilleur moyen de leur exprimer son amour. Il faudra trouver autre chose pour être plus crédible. Décidément, on n’a pas du tout le même Dieu.
Alors oui, tu protestes de ta fidélité à la foi chrétienne, en annonçant partout que tu interdis l’avortement. Attends, Sarah, si je comprends bien ton désir de protéger toute vie, même avant la naissance, je ne vois pas du tout pourquoi, une fois nés, les enfants peuvent être bombardés, et donc tués. Où est l’obéissance à Dieu ? Quand il demande le respect de la vie, cela signifie d’abord des individus qui sont nés. Pourquoi te battrais-tu pour les embryons, et contre ceux qui sont nés ? Incompréhensible...
Je sais, Sarah, tu as peur des présumés terroristes, des musulmans, des Russes, des communistes, des Chinois, des Cubains, etc. Mais alors, n’est-ce pas en contradiction avec la Parole de Dieu, qui dit : "Ne crains point, crois seulement" ?
Et la peur doit-elle conduire à concevoir des plans pour diviser les individus entre eux, pour déstabiliser des régions entières ? Je te rappelle, ma soi-disant sœur en Christ, que Satan, le Diable si tu préfères, est appelé... le Diviseur. Te réclamerais-tu, sans le savoir, de l’Ennemi de nos vies ?
Tu vas me répondre : c’est pour le Bien, la démocratie, la liberté. Soit. Mais est-ce une raison pour dresser les individus, ou les régions, ou les nations, les unes contre les autres ? Et lorsque tu parles de nation du Bien, de peuple le meilleur qui soit, le plus attaché aux vraies valeurs, n’es-tu pas présomptueuse ? Moi, j’ai appris que Dieu détestait l’orgueil. Et ta manière de penser me semble furieusement... orgueilleuse. Et c’est ce péché-là qui a perdu l’humanité.
Et quand tu mens comme tu le fais en débitant toutes sortes de contrevérités sur le candidat Obama, à l’instar de ton ami Bush avec, par exemple, ses armes de destruction massive, tu t’éloignes singulièrement de la Parole de Dieu, de l’Esprit de Vérité qui doit régner dans le cœur du croyant.
Alors, en un mot comme en cent, je te dénie le droit de parler au nom de Dieu. Car ton Dieu ressemble au Diable dénoncé par les Vénézuéliens, ou au Grand Satan des Iraniens. Le tien est source de haine, de conflits, de divisions, de prédations, d’intolérance, de guerres, de larmes, de désolation, de mort. Avec toi, nous sommes à l’opposé du Dieu de Salut, d’Amour, de Paix, de Justice, de Vie, de Pardon... Comment faire confiance à une femme comme toi, une fois élue ? Le monde irait encore plus mal que maintenant !
Non seulement ton christianisme n’en est pas un, mais ta prétention à vouloir diriger le monde constitue une menace redoutable pour tous.
A propos de ta foi, je te donnerai cette Parole que j’ai eue pour une dame qui se prétendait bonne chrétienne et qui, en réalité, était intéressée, jalouse, méchante, intrigante, etc. J’avais "reçu" pour elle une image : au moment où, à la fin de sa vie, elle arrivait au Paradis, la porte était fermée. Et une voix lui répondit : "Je ne te connais pas. Car il y a deux Claude en toi, celle qui va à l’Eglise... et l’autre" (qui fait le mal).
Sarah, cette Parole est pour toi. Tu es animée de mauvaises intentions. Tu te comportes, notamment en parlant comme tu le fais de ton adversaire politique, à l’image des pires païens. Et lorsque tu appelles au choc de civilisations, par exemple, tu fais le jeu du Diable. Tu vois, j’utilise les mots que tu connais bien. Ce n’est pas une dialectique très subtile, mais c’est simple. C’est à la portée d’un cerveau comme le tien.
Sarah, tu veux savoir ? Demande pardon à Dieu pour tes péchés, occupe-toi de ta Mairie et de ta famille, et ne te mêle pas de la gouvernance du monde.
Nous aurons tout à y gagner !
Eva
des militaires de la garde nationale de l’Alaska
au Koweit en 2007. Wikipedia.org
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