Lettre ouverte aux candidats-maires
Monsieur le candidat,
Madame la candidate,
Vous conduisez une liste municipale en vue d’obtenir, lors du prochain scrutin, les suffrages de nos concitoyens qui vous permettront d’accéder à la fonction de premier magistrat de notre commune.
Si vous réalisez votre projet, vous serez le représentant de toute la population de votre commune et aurez en charge - comme chef du législatif et de l’exécutif local - la gestion de l’espace public qui l’organise, espace politique et social qui réunit les citoyens par l’expression et la satisfaction de leurs besoins communs, espace politique et social où s’exprime la primauté de la loi générale élaborée par tous par le biais des représentants du peuple élus au suffrage universel, libre et démocratique.
Si vous réalisez votre projet, vous serez aussi, comme officier d’état-civil, officier de police judiciaire notamment, le garant des institutions républicaines que vous représenterez au coeur de la commune, vous serez l’incarnation locale de la Constitution qui nous organise et qui porte, dans son article premier, la mention : « La France est une République indivisible, démocratique, laïque et sociale ».
C’est justement au nom de cette laïcité inscrite dans notre Constitution et institutionnalisée par la loi du 09/12/1905 dont les principes intangibles sont formulés dans les deux articles suivants :
Article 1 : La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l’intérêt de l’ordre public.
Article 2 : La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte.
Comme citoyen ordinaire inscrit sur la liste électorale de la cité, je voudrais vous demander de répondre aux questions ci-dessous afin de me permettre de porter à la connaissance de nos concitoyens la volonté qui est la vôtre de faire respecter la laïcité qui organise de manière apaisée la complexité de notre espace sociétal.
Si, une fois élu, vous êtes l’objet de demandes directes (ou indirectes par le biais de baux emphytéotiques portant sur des terrains) de financement public de construction ou d’entretien de lieux de culte (église, synagogue, mosquée, temple...), quelle sera votre réponse ?
Si ces demandes sont masquées sous des projets « culturels » ou « sociaux », si elles s’accompagnent de demandes d’aides pour le fonctionnement de telle ou telle association confessionnelle ou idéologique, que ferez-vous ?
Si vous êtes soumis à des revendications de type communautariste portant sur des spécificités alimentaires, comportementales, vestimentaires (ou autres), quelle sera votre décision ?
Par exemple, si, dans une des écoles publiques de notre commune, des accompagnatrices de sorties scolaires prétendent imposer leur « voile islamique », comment réagirez-vous ?
D’une manière plus générale, vous engagez-vous à respecter strictement l’esprit et la lettre de l’article 2 de la loi de 1905 précédemment cité ?
Vous engagez-vous à respecter personnellement, dans le cadre de votre mandat, la neutralité qu’impose la loi générale au représentant de la République face aux religions et idéologies organisées ?
Vous engagez-vous à laisser « les Eglises », quelles qu’elles soient, chez elles (comme le disait Victor Hugo et l’a imposé la loi de 1905) de façon que l’espace public ne soit régi que par la loi commune démocratiquement élaborée ?
Il ne s’agit certes pas ici d’un questionnaire exhaustif, mais de quelques questions simples dont les réponses permettront aux électeurs et aux électrices de notre commune de mesurer la force de l’engagement de leur futur maire sur le terrain de la défense de la laïcité, garante de l’unité de la nation.
Veuillez croirez, Monsieur, Madame le (la) candidat(e) à notre considération...
Fait le 06/02/08
Robert Albarèdes
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