Liban, Israël et Palestine : au temps des rois Hiram et Chelomoh...
Un futur pour les Phéniciens, les Philistins et les Hébreux, ou la solution au conflit israélo-palestinien et la fin de la guerre au Liban.
Il est un temps dont personne ne se souvient : 3000 ans nous en séparent.
En ce temps-là, le roi de Tyr, Hiram, entretient les meilleures
relations avec Chelomoh, le fils et successeur du roi d’Israël, David.
Il faut dire que le père de Chelomoh a fait oeuvre utile : s’il a
repoussé les Philistins qui campent désormais sur leurs positions à
Gaza, il n’a pas cherché à annexer leurs territoires : à vrai dire, il
a bénéficié de la protection de certains d’entre eux à ses débuts, en
particulier de celle du roi Akich, et plusieurs d’entre eux sont ses
hommes de confiance.
Chelomoh, plus connu sous le nom latinisé de Salomon, développe considérablement le commerce, entre autres grâce à l’amitié des Phéniciens, au premier rang desquels Hiram et sa flotte. Il contrôle le commerce international : caravanes du désert (encens, aromates), commerce de haute mer dans des expéditions conjointes avec les Phéniciens (produits et animaux tropicaux, or), commerce avec la Phénicie (blé, huile, cèdre, cyprès, aide technique). Ces bonnes relations seront durables, et, quand Cyrus le Grand, au Ve siècle, le roi de Perse, entreprend de faire reconstruire le temple de Jérusalem détruit par Nabuchodonosor, les Hébreux peuvent aussi compter sur les fonds phéniciens.
S’il fallait aujourd’hui leurs noms modernes aux acteurs de cette histoire, on jurerait être en plein conte de fée : les Libanais sont les descendants des Phéniciens, les Palestiniens, ceux des Philistins, et les Iraniens sont en fait des Perses.
Ces terres ont tout pour elles : une présence humaine plusieurs fois millénaire, les sources des trois grandes religions monothéïstes, de l’eau (à condition de la partager), un climat qui permet des cultures, de l’intelligence (Palestiniens, Libanais et Israéliens ont un haut niveau d’instruction), et tout intérêt à s’accorder plutôt qu’à se combattre.
Aristote écrit déjà au livre V de son Ethique à Nicomaque : « La réciprocité des besoins est le lien de la société car on n’échange que si on a besoin de ce que l’autre possède [...] La monnaie est devenue par convention un moyen d’échange pour ce qui nous fait défaut. »
Adam Smith, dans sa Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations, précise : « Ce n’est pas de la bienveillance du boucher, du brasseur ou du boulanger qu’il faut espérer notre souper, mais de leur propre intérêt. »
Alors, voilà ce qui pourrait être une riche idée pour l’Europe d’un côté, les Palestiniens, les Israéliens et les Libanais de l’autre. Ecartons l’utopie d’une fraternité immanente ou hypostasiée comme les créationnistes s’imaginent que le monde a surgi. En revanche, considérons que l’argent est un puissant moteur incitatif et raisonnons ainsi : à partir de quelle somme Israéliens, Palestiniens et Libanais accepteraient de considérer que l’enjeu financier vaut la peine de se mettre autour d’une table et d’établir des partenariats ?
Les trois peuples sont également instruits et entreprenants ; avec des fonds très importants à disposition, on pourrait aisément concevoir qu’ils mettent en place des consortiums touristiques, commerciaux et industriels.
Chiffrons : et si l’Europe était prête à mettre 200 milliards d’euros sur la table en proposant ceci aux trois peuples :
« Nous vous offrons cette somme pour construire des projets économiques communs à tous les trois, et nous n’affecterons ces sommes que pour des projets tripartites et sous la condition que ces projets emploient exclusivement des travailleurs israéliens, palestiniens et libanais. Par ailleurs, nous autres, Européens, sommes tout prêts à user de notre savoir-faire et à vous fournir machines et technologies sophistiquées quand ce sera nécessaire. »
Dans un premier temps, on peut penser que l’investissement colossal que représente un plan d’une telle envergure grèverait lourdement le budget de l’Union européenne, mais, dans un second temps, le retour sur investissement serait non moins colossal : un Proche-Orient pacifié serait une source de revenus et de commerce considérable. Le prestige de l’Europe y serait immense, et l’habitude de négocier avec les Etats mettrait l’Union aux premières loges, pour ensuite y implanter ses enteprises et y commercer.
Une telle zone commerciale aurait de bonnes chances de supplanter la Silicon Valley : idéalement, ce pourrait aussi être le lieu d’expérimentations de nouvelles technologies respectant une charte environnementale. Par exemple, le soleil ne manque pas là-bas : bonne occasion d’y mettre en place une industrie dont l’énergie de base serait les rayons solaires...
Outre les retombées économiques, les conséquences diplomatiques d’une réussite seraient phénoménales, entraînant vraisemblablement une bonne partie du monde dans la sphère d’influence européenne.
On peut tout de même supposer que la perspective d’une somme aussi faramineuse pourrait appâter jusqu’aux kamikazes d’hier.
On pourrait alors espérer voir se lever le jour nouveau de la paix et de la prospérité : si le commerce s’en mêle, il est très probable que l’on pourra, dans notre monde marchand, trouver des bonnes volontés pour s’y coller... Peut-être existe-t-il un Palestinien du nom d’Akich, ou un Libanais qui réponde à celui d’Hiram, et un Israélien à celui de Chelomoh, qui auraient bien envie de tenter l’aventure...
NDLA : l’article est également publié sur le site suivant : http://www.portique.net/article.php3?id_article=136
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