L'histoire officielle est a priori limpide. Il y a d'un coté un méchant (c'est lui !) et de l'autre les gentils (c'est nous !). Donc logiquement il faut aller botter les fesses du méchant. Là où ca se complique, c'est que, d'une part, on aurait bien voulu faire ami-ami avec le méchant. Rappelez vous du séjour de Khadafi en 2007, qui réhabilitait le responsable de Lockerbie ou du DC10 UTA.
Pourtant, le Président de la République se dit fan de la culture populaire Etats-Unienne. Pas assez fan apparemment. S'il regardait suffisamment la TV, il saurait qu'il ne faut pas négocier avec les terroristes, ni croire qu'on pourra trouver un terrain d'entente. Qu'il passe un coup de fil à Jack Bauer pour se faire briefer sur le sujet s'il le faut.
Non seulement les rues parisiennes ont été bloquées pendant une semaine, mais surtout la France a renié sa promesse de diplomatie des droits de l'homme.
Aujourd'hui, sous couvert d'intervention multinationale, nous pouvons enfin aller faire le ménage en Lybie.
Les contribuables, associés ou non, ont beau soulever le cout des opérations, les bombardements suivent leur cours, y compris sur des objectifs non militaires (
cf la video de Michel Collon, sur le blog de Vlad). Or, ca fait des semaines que Mediapart nous dit que en fait, la guerre de Lybie couvre plusieurs objectifs, dont celui de régler un conflit inter personnel entre un marchand d'arme qui serait proche de l'UMP et une partie de l'administration Libyenne (voir
Mediapart : Les documents Takieddine. Les négociations secrètes de l'Elysée pour blanchir le bras droit de Kadhafi). Oublions les photos de Hortefeu ou Copé en short dans la piscine de ce Mr Takieddine, puisque c'est Mediapart qui les révèlent (feuille de ragots trotskystes, dixit Morano), appuyons nous sur une source d'information plus institutionnelle, le Parisien. Il dit que en pleine guerre de Lybie, et alors que les migrants ont un peu du mal à faire le trajet inverse,
4 parlementaires français vont en Libye discuter avec une partie de la famille Khadafi. L'info est reprise par
Contrepoints, qui se demande légitimement s'il existe une diplomatie parrallèle à l'oeuvre en Libye.
Il est vrai que le maire de Bordeaux ministre de la défense ministre des affaires étrangères est un peu aux abonnés absents ces jours ci. Est-il reparti à Montreal ?
Bref, on n'y comprend rien. S'agit-il de faire tomber Khadafi ? D'armer les rebelles ? D'autre chose ? Les choses sont compliquées, pas si limpides que ca. Simplifions les : ramenons les forces armées à la maison, n'achetons plus de pétrole libyen, laissons les migrants circuler (mais aux conditions libérales, c'est à dire sans visas mais sans droits à une quelconque aide sociale une fois qu'ils sont chez nous) et surtout, ne bloquons pas la justice même quand il s'agit de juger des trafics d''arme ou des actes terroristes sur aéronefs civils.