Loi Avia : De la bataille à la guerre des idées
La Loi Avia s'inscrit dans une longue tradition d'étouffement du débat par ceux qui gouvernent et tiennent le haut du pavé. Réflexion sur les soubassements historiques et idéologiques d'une nouvelle dérive et d'un nouvel abus du pouvoir macronien.
Comment se mènent ces batailles ? Nul n’est d’accord avec personne, mais de grandes tendances existent, dans tous les domaines où s’exercent la pensée et l’intelligence humaines.
La bataille a lieu quand il y a problématique et que le débat n’est pas tranché par ce que dégage l’observation des faits. Encore faut-il que les débatteurs soient de bonne foi, mais c’est un autre débat. On n’en sort pas !
Car les idées, dans leurs batailles, ont des armes. Leur canon, c’est la communication. Leurs boulets sont la parole, les phrases et les mots. Il n’y a que peu de moyens de battre son ennemi. La stratégie et la tactique sont les deux méthodes incontournables. À long terme ou court terme, elles sont l’art d’occuper le terrain au mieux. C’est vrai car si elles sont bonnes, elles donnent aux armes une plus grande efficacité. On le comprend, les armes restent indispensables. Disposer des meilleures et des plus efficaces ne nuit pas à la victoire. Parmi les armes, il faut inclure ceux qui s’en servent et les servent.
Bien des dirigeants tentèrent d’arrêter la diffusion des Lumières.
Livres interdits. Pamphlets saisis. Il fallait priver les Lumières de leurs canons.
Mais, comment priver Voltaire, Rousseau, toute l’Encyclopédie et bien d'autres encore, de leurs boulets, phrases et mots, qui circulaient sous le manteau, qui séduisaient toujours d’avantage ?
Le canon des Lumières tirait ses boulets sur un monde finissant, aux idées finissantes. Les royautés avaient vécu. Ne se sont-elles pas lentement à peu près toutes éteintes, car une royauté constitutionnelle, en est-elle encore une ?
L’Histoire ne se répète pas, certes, mais elle bégaie.
Nous sommes entrés dans une gigantesque bataille, véritable guerre mondiale des idées.
Mais leur canon, "déesse aux cent bouches", reste pluriel et puissant. Les médias, journaux, chaînes de radios et de télévision, sont au service de cette idéologie finissante, sous le joug qu'ils sont de leurs propriétaires ou des Etats qui les subventionnent. Ceux qui y officient usent à ce point d'un langage commun, allant jusqu’à la servile répétition de phrases toutes faites strictement semblables et d'éléments de langage adoptés par tous dans une si étrange simultanéité, qu’on en est gêné pour eux.
Ces désuètes idées tiennent encore, à coups de mensonges et de duplicité, quelques positions stratégiques, l’enseignement supérieur en particulier. Mais tout indique que même ces quelques forteresses sont désormais sur la défensive et ne résistent qu’au prix d’anathèmes jetés et d’interdits imposés, de plus en plus nombreux.
La guerre, qui se livre sous nos yeux, pour la parole libre, ou la muselière.
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