Loi sur la prostitution : dernier avatar de la « taxe valorisante »

Le meilleur moyen de tondre le mouton, c’est de lui faire croire que c’est pour son bien. L’Etat français applique le principe en virtuose. Ainsi, par exemple, après le gouvernement Sarkozy, le gouvernement Hollande peut-il augmenter pour ainsi dire sans limite le prix du tabac. Or il se trouve que bien des études ont démontré que seules des augmentations brutales du prix provoquent une chute sensible et durable de la consommation tabagique. Depuis bien des années, force est de constater que l’Etat ne procède que par petites augmentations successives, qui par conséquent n’impactent que très marginalement la consommation. CQFD : le but est bien de nous tondre la laine sur le dos, et non de protéger notre santé, même si c’en est l’alibi. D’ailleurs, au passage, on notera que le prix devenu délirant des cigarettes a conduit bien des fumeurs à se rabattre sur la tabac à rouler, probablement plus nocif que les « blondes ». Mais puisque le but est de taper le portefeuille, qu’importe que nous crachions nos poumons…

Même remarque pour les radars automatiques, véritables machines à racketter, comme chacun a pu s’en apercevoir. Même si l’on n’est pas un fou de la vitesse, on finit toujours par se faire piéger, un jour ou l’autre. Là encore, il suffit d’observer que les radars sont bien souvent placés à des endroits dénués de danger, mais fort susceptibles, en revanche, de flasher un maximum de pigeons par 24 heures. A l’évidence, même s’il prétend avoir pour seul objectif de faire chuter le nombre de morts sur la route, le but de l’Etat est surtout de nous faire les poches, en souplesse…

Idem pour la dite « écotaxe » et ses portiques éminemment inflammable sous les cieux bretons : taxer les transporteurs sous prétexte de préservation de la nature…

Dernier exemple en date, le projet de loi sur la prostitution, vanté avec des trémolos dans la voix par Najat Vallaud-Belkacem. Une fois de plus, c’est la vertu qu’ils portent en bandoulière que les socialistes, actuels manitous de nos tristes vies, mettent en avant pour justifier une pénalisation qui s’annonce lucrative : 1500 euros d’amende pour le client pincé par la maréchaussée, et plus du double en cas de récidive. A vos calculettes… Sachant que, bien entendu, une telle loi favorisera la clandestinité des passes, et se soldera donc très probablement par une dégradation du sort des prostituées. Mais puisque le vrai but de nos gouvernants est, là encore, l’argent... Même si le bonheur des péripatéticiennes sert de noble argument…

En guise de conclusion, observons que les petits finauds qui nous servent de chefs sont ainsi gagnants sur les deux tableaux : ils nous infligent des ponctions financières importantes, tout en se faisant passer pour de bons Samaritains soucieux de nos vies, de notre bonne santé et de celle de la planète. En quelque sorte, ces bonnes âmes ont trouvé la formule de l’impôt idéal, la « taxe valorisante » : ils nous plument, avec notre bénédiction naïve, et même avec nos remerciements. Ils redorent leur blason en nous carottant…