LOUP, en Espagne comme ailleurs... chapitre 1
Ce mois ci, nous allons vous expliquer comment se passe la cohabitation en Espagne à travers un certain nombre d'articles provenant des médias Espagnols et de traductions de publications officielles.
Pour commencer, il est intéressant de se reporter à l'article de Février 2016 : loup, en espagne en février tout va bien
L'âne, utilisé en tant que protection contre le loup, dans un élevage de Sotalbo qui a déjà perdu 14 animaux. Cette région est concernée par de graves dommages aux élevages bovins .
Les 4650 attaques dans l'année du grand méchant loup (EL MUNDO)
- 10 vaches de José María ont été tuées. Luis perdu 100 chèvres. Le loup a pris 110 moutons à Tatiana.
- Animal protégé au sud du Duero, il ne peut être chassé. Seulement à Madrid, les attaques ont doublé. Dans toute l’Espagne, 4650 cette année.
Chaque coin de la montagne de la Sierra Norte de Madrid a un nom. Comme les 150 vaches de José María : Gorrinillo, Bloods, Laulillo, Diegucha ... Étonnamment l'agriculteur se souvient de presque tous les surnoms. Il les récite fièrement. Mais il manque à son troupeau 10 veaux que le loup a mangés cette année. « Ils nous rendent la vie impossible," soupire-t-il.
A 500 mètres il y a les chèvres de Luis, petit-fils de bergers nomades, qui n’ont pas de nom. Il y en a 149 de la race blanche celtibérique. Elles devraient être le double. Le loup en a massacré 100. La dernière bouchée fut la semaine dernière à 11 heures du matin. « De loin, je l'ai vu sortir d'un buisson et attraper avec ses crocs une des chèvres », dit-il. "Le problème est que l'animal a trouvé beaucoup de nourriture avec le bétail et recommence. En outre, la pression humaine a envahi son espace et il a perdu la crainte de l'homme, pour cela il se rapproche de plus en plus des centres urbains." La preuve : les photos que Luis a sur son téléphone portable, de deux loups ibériques d'environ 50 kilos, 150 centimètres, les yeux jaunes et les oreilles triangulaires, qui rôdent dans les prairies où paissent ses chèvres.
De la petite ville de Madrid, Prádena del Rincón, où José María et Luis vivent, à la maison de Tatiana à Muxia (La Corogne), il y a 670 kilomètres et beaucoup de loups. L'un d'eux est entré dans le hangar de sa maison dans les premières heures du samedi 19 Novembre et a traîné par le cou Sindi, un chien pomeranien de quatre ans.
Quelques jours avant les proies furent 11 moutons de la voisine qui paissaient dans une prairie et un berger allemand. « J'ai ouvert la porte pour laisser sortir le chien pour faire ses besoins. Tout à coup, derrière la voiture, le loup a sauté en avant. Il était à 30 centimètres de moi. Chaque jour quelqu'un subit une attaque. Nous avons très peur" raconte la galicienne Tatiana.
Juan Carlos Blanco, un des experts du loup qui a participé au dernier recensement du ministère de l'Environnement (2014), est Docteur en biologie et membre de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Selon lui, le maximum est habituellement de 10 spécimens par meute. "Les loups ont été poursuivis avec l'intention de les exterminer jusque dans les années 70. Lorsque la loi a été modifiée et l’a partiellement protégé, on ne le voyait plus comme de la vermine." Puis est apparu l'idée de la protection de l'environnement, la sensibilisation à l'écologie, et Felix Rodriguez de la Fuente a convaincu le gouvernement de Franco qu’on ne pouvait pas exterminer l'animal. « Cette protection partielle lui a permis de récupérer et de se reproduire dans de nombreuses régions de la péninsule » explique Juan Carlos. « En se développant, les loups dans des zones où ils ont été absents pendant plus de 50 ans - comme à Madrid-, ont trouvé des bovins, ovins caprins... non protégés parce que les agriculteurs ne sont pas habitués à vivre avec l'animal », conclut le biologiste.
CASTILLE ET LEON. Communauté avec le plus de loups, environ 1.600 répartis dans 179 meutes. Par provinces : 6 à Avila, 17 à Burgos, 54 à Leo, 29 à Palencia, 3 à Salamanque, 10 à Segovia, 4 à Soria, 45 à Zamora et 11 à Valladolid. Des attaques ont lieu tous les jours. Surtout dans la Sierra de Gredos. Le dernier compte rendu officiel (2015) est de 1253. Cette année : 1000 attaques et 2.000 carcasses. Près de 900.000 euros de dommages, une figure de l'Union des petits agriculteurs (UPA). Depuis Juin, les agriculteurs reçoivent une compensation dans les 15 jours de la perte de l'animal.
CASTILLA LA MANCHA. Dans la Sierra Norte de Guadalajara se concentrent les deux meutes de la communauté. L’environnement chiffre à 55 attaques dans la région : 27 moutons, 4 chèvres, 2 mixtes (ovins et caprins), 20 veaux et un chien. Le plus touché est la commune de Cogolludo (25 attaques). La municipalité a alloué 43.000 euros pour les pertes. Il a délivré 51 subventions. Onze plaintes ont été rejetées pour n’avoir aucune preuve d'attaques réelles.
MADRID. Les attaques dans la capitale ont doublé en un an pour atteindre le chiffre de 210 : 350 chèvres, moutons et vaches mortes. Et cela sur seulement une meute (neuf loups). Les personnes touchées se plaignent d’attendre toujours une indemnisation : 89,625 euros du ministère de l'Environnement, 50 EUR par brebis et 200 à 600 par vache.
ASTURIAS. 2126 attaques en 2016, selon les données officielles. 586 595 euros pour couvrir les pertes des 1.857 attaques. Les principales à Cudillero et Lena. 269 sont en attente de paiement (80 850 euros) et il y a 75 dossiers en attente que les agriculteurs prouvent que les décès sont dus au loup. On estime que 37 meutes vivent dans les Asturies.
GALICIA. Il y a 84 meutes. "Dans la première moitié de l'année 2016, nous avons reçu 177 avis d'attaques sur les animaux, et il y a eu 15 demandes d'aides », a déclaré la Direction générale de la conservation de la nature. Subventions : 400.000 euros. Les associations d'éleveurs parlent de 600 attaques et 1.200 carcasses.
PAYS BASQUE. Le loup est réapparu (une meute) dans les années 80, provenant de Burgos et Cantabrie. Leurs attaques ont augmenté au cours de cette décennie. Le dernier était à Kuartango (Álava) : six moutons sont morts. Cette année, il a tué en Bizkaia (39 attaques et 27 carcasses) et Álava (40 attaques).
CANTABRIA. 12 meutes qui attaquent, 196.000 euros en compensation. Cette année, 457 attaques. Le plus frappant, en Octobre à Tudanca : 18 moutons ont été tués et quatre disparus. Frappant aussi les deux ans de prison à un agriculteur pour avoir placé des appâts empoisonnés. Mais ceux qui les ont mangés furent quatre vautours qui moururent.
LA RIOJA. Juste une meute de loups, selon le ministère de l'Environnement. Cependant, cette année ses 122 attaques ont tué 249 bovins (principalement des moutons) dans le Haut Najerilla.
http://www.elmundo.es/cronica/2016/12/22/585443ace2704eda6e8b45be.html
Le billet d'Ouragan : On s'aperçoit donc que en Espagne les difficultés des éleveurs sont invivables.
On constate aussi que tout est fait pour minimiser le nombre de loups et sa responsabilité dans les attaques par les défenseurs du canidé.
On constate encore que là aussi les chiffres ne peuvent être pris au sérieux : 179 meutes en Castille et Leon ont fait 1000 attaques alors q'une meute à la Rioja en fait 122 et 37 meutes dans les Asturies citées comme exemple de cohabitation sont responsable de 1857 attaques. Du grand n'importe quoi, comme en France.
Mais surtout, on constate que ceux qui affirment haut et fort que en Espagne tout va bien feraient mieux de se renseigner, à moins que...
La traduction compléte sur le site "le loup dans le haut diois"
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