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Accueil du site > Tribune Libre > Low cost : toujours plus !

Low cost : toujours plus !

 Bas coûts ou coups bas ?

__Lowcostons à fond !...Jusqu'à la gratuité ?

Cela devient, dit-on, une activité noble...Le low cost est en train d'exploser, mais à quel prix ?

__Mr X, en consommateur malin, à cheval sur la moindre économie, parfois de bout de chandelle, était toujours à la recherche de bonnes affaires, de prix cassés : du vêtement à la nourriture, du voyage aux opérations banquaires, du livre jusqu'aux futures obsèques....Des affaires jusqu'au dernier souffle ! (« Si vous trouvez moins cher ailleurs, nous remboursons la différence, plus 30 euros », clame ainsi la publicité de l'allemand SargDiscount qui propose des enterrements clé en main à partir de 479 euros, un prix bien inférieur à celui de la moyenne nationale qui oscille entre 2800 et 3500 euros", en se réfèrant au modèle Aldi, avec service ultra minimal et cercueil chinois...)

Mais Mr X s'est rendu compte un jour qu'il avait la vue un peu courte. Depuis que son épouse a perdu son emploi dans l'atelier de confection locale, pour cause de délocalisation au Bangladesh, que son gendre s'est fait viré de chez Truc qui a fait sa valise pour la Roumanie, que le centre de sa ville s'est désertifié, pour cause de commerces fermés, ne résistant pas aux mammouths de la grande distribution se fournissant chez les tigres orientaux, que sa bonne librairie a fermé, tuée par le géant Amazon, sa perception des choses a changé. Si tout ce qui est cher n'est pas forcément de qualité, ce qui est bradé peut l'être souvent....

Toute baisse des prix, conséquence d'une meilleure productivité ou d'une concurrence normale, sans dumping d'aucune sorte, est en principe favorable au consommateur, mais celle que pratique le low cost, ajustée aux porte-monnaies dégonflées par la crise et le chômage, montre qu'en dessous d'un certain seuil plancher moyen, il joue indirectement en défaveur de tous.. Acheter chez Amazon, c'est favoriser un groupe qui ne paie presque aucun de ses impôts chez nous, donc qui contribue à dégrader le niveau des dépenses sociales et la qualité des services publics. La chemise chinoise achetée à au prix ridiculement bas contribue au chômage généralisé, dont Mr X souffrira forcément indirectement, notamment pour le financement de sa retraite. Mr X est depuis un peu plus raisonnable, ayant compris que consommateur et salarié ne font qu'un.

____Mais un Club d'entrepreneurs malins n'en n'a cure et foncent dans une brèche alléchante, l'intérêt à court terme étant le moteur essentiel de leur nouvelle campagne : Pouvoir d’achat en baisse, inflation des produits de première nécessité, chômage chronique et massif : les Français se demandent si leur situation va encore empirer. Les entreprises regroupées dans le Club des Entreprises Low Cost affirment qu’elles ont entre les mains une partie des solutions pour résoudre les problèmes des Français.
Grâce à une offre rénovée et simplifiée, elles rendent le pouvoir de l’arbitrage aux consommateurs. Les prix baissent mais pas la qualité. Le pouvoir d’achat des Français a été confisqué, nous allons le leur rendre.
Les entreprises Low Cost en croissance offrent des emplois, des formations et des carrières valorisées. Dans le commerce, les services, la création, l’industrie, elles forment une véritable école de la deuxième chance et font confiance aux jeunes même sans diplôme...", déclarent ces leaders d'un secteur s'estimant à la pointe du progrès social...

Les laudateurs du low cost font souvent silence sur le niveau de qualité et les conditions de production de beaucoup de produits dits low cost.

Mourir ne doit plus être un luxe

___En fait, " plus aucun secteur n'échappe au phénomène low cost. Synonyme d'achat malin, le low cost serait la pierre philosophale de l'économie moderne. Une formule magique capable de concevoir la même voiture, la même robe, le même billet d'avion, la même boîte de céréales ou la même opération chirurgicale pour deux fois, trois fois, voire dix fois moins cher. Les consommateurs suivent, les industriels jubilent. En réalité, le low cost se traduit le plus souvent par une logique folle de réduction des coûts au détriment de la qualité des produits, des conditions de travail des salariés, des emplois, de la santé et de la sécurité des consommateurs"

 ____Arnaque et mise en danger de la santé des clients, surexploitation des salariés, mépris total de l'environnement… et croissance à deux chiffres. C'est le monde du low cost, qui gagne chaque jour du terrain. Mais qui en paie le prix  ?..


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17 réactions à cet article    


  • Daniel Roux Daniel Roux 20 juin 2013 10:35

    L’auteur pointe avec ardeur les conséquences indirectes de la mondialisation sauvage : le chômage de masse (20% de la population active).

    Le seul point positif présenté abondamment par les médias et les politiques pour faire passer cette horreur économique est le maintien du pouvoir d’achat. Pour les économistes, l’inflation est contenue aux environs de 2%, pour le patronat, cela justifie le gel des salaires, pour l’état, celui du smic et des minima sociaux.

    Les conséquences du chômage de masse sont d’une ampleur considérable dont la moindre n’est pas la faillite financière et morale de notre nation.

    Le système est fermement verrouillé et le seul moyen d’y échapper est de fuir cette prison dogmatique qu’est devenue l’Union Européenne.


    • Karol Karol 20 juin 2013 11:26

      « Le low cost, c’est le suicide organisé de la planète » (3) ( Jean-François Narbonne dans le livre No Low cost ) ; c’est rendre encore plus schizophrène « le travailleur-consommateur » qu’on incite aujourd’hui à consommer plus, toujours moins cher, pour que demain il travaille avec des conditions dégradées ou vive son propre licenciement. En ne mettant en avant que le prix on donne l’illusion de l’augmentation de son pouvoir d’achat qui prépare une nouvelle baisse de son salaire. On l’encourage aussi à se détourner de produits de qualité qui préservent sa santé, économisent de l’énergie et développent une économie locale.

      Voir : «  Low-cost : ça peut coûter très cher ! »


      • ZEN ZEN 20 juin 2013 11:38

        Merci pour le lien, Karol !
        Schizophrénie, voilà bien le mot.


        • ZEN ZEN 20 juin 2013 12:18

          Il m’arrive d’avoir mauvaise conscience en téléchargeant à moindre prix sur mon Kinle un livre sur Amazon, connaissant les conditions de travail et les pratiques fiscales de ce groupe. Un Kindle pourtant commode quand on voyage, quand on ne veut pas surcharger sa valise et utile pour télécharger des oeuvres anciennes quasi introuvables, sauf à passer une journée chez Gibert Jeune....
          Mais, je suis maintenant loin d’un libraire, celui de la ville voisine ayant disparu sous la pression d’un Furet installé à côté, lui même menacé de fermeture par une Fnac trop proche. Dur pour les libraires indépendants ! Aux USA, ils ont fondu comme neige en Arizona....
          Le système du low cost nous enchaîne.
          Mais, promis, aux derniers instants, je n’irai pas chez Sargdiscount smiley


          • Emmanuel Aguéra Emmanuel Aguéra 20 juin 2013 15:51

            Pour info, Nice-Londres, à vue de net :
            - easy jet : 128€
            - Air France : 293€
            Les aéroports sont les mêmes, le temps de vol est le même, seule change la peinture sur le zinc. (et Easy jet vient d’acheter 50 A350).


          • ZEN ZEN 20 juin 2013 18:13

            Les transports aériens ne sont qu’une petite partie d’un problème plus général
            Informez-vous sur les pratiques plusieurs fois condamnées de Ryanair
            Easyjet, je ne connais pas. Il faudrait comparer tous les aspects en détail.


          • Croa Croa 20 juin 2013 23:55

            « seule change la peinture sur le zinc. »

            Faux, les différences sont multiples : Pas le même entretient, pas les mêmes personnels (à la base c’est les mêmes mais moins nombreux et mal payés, donc énervés !) Bref pas la même sécurité !


          • L'enfoiré L’enfoiré 20 juin 2013 17:42

            Lundi, le film « Low cost » arrivait sur notre télé belge.

            Bien commencé, mais cela tombait trop vite dans le gag, les invraisemblances et la caricature.
            Dommage.
            Le patron de Ryanair, n’en ferait qu’une boucher 

            • ZEN ZEN 20 juin 2013 18:16

              Ryanair, parlons-en...
              Un modèle de gestion néolibérale en matière de transport aérien, que Mme Thatcher n’aurait pas renié, mais que la justice finit par égratigner, à Aix et à Marseille.
               Les vols pas chers ont leur contrepartie.
              Travail dissimulé, mais aussi chantage aux subventions, traitement des salariés...tout fait apparaître cette compagnie comme souvent aux limites du droit (c’est un euphémisme), jouant sur le moins disant salarial, fiscal.
              Même les pilotes tirent la sonnette d’alarme, subissant des pressions mettant la sécurité en péril
               Un commandant de bord témoigne.
              On a frôlé plusieurs fois l’accident.


              • L'enfoiré L’enfoiré 20 juin 2013 18:29

                « Tout cela ne nous ramènera pas le Congo » comme le dit une émission bien de chez nous.

                Mais si vous voulez un peu de passé à ce sujet, à l’avant low-cost : au temps où « Avec la Sabena, vous y seriez déjà »
                 smiley

              • L'enfoiré L’enfoiré 21 juin 2013 15:54

                Un livre qui ajoute des idées d’un commandant de bord. « Ryanair, low-cost mais à quel prix ? »



              • Croa Croa 21 juin 2013 00:15

                Il serait possible de revenir à l’encadrement des prix sans que ça heurte l’idéologie libérale de la droite car la concurrence existe toujours : Lorsqu’elle ne peut passer par le prix elle passe par la qualité !

                Si l’oligarchie tient tant à une « concurrence libre et non faussée » passant essentiellement par les prix c’est que ça l’arrange pour disposer de profits maximums. En fait les déréglementations laissent toutes places libres aux marchés tout simplement ! Ceux-ci savent user des prix bas lorsqu’ils peuvent gérer ça mais aussi se garder des niches de prix forts pas vraiment justifiés lorsqu’il y a des pigeons à plumer (marques par exemple.)   


                • Ruut Ruut 22 juin 2013 05:57

                  Si l’état ne fait pas sont travail de régulation des marchés en protégeant ses industries Nationales, la faillite est inévitable.



                  • cardom325 cardom325 23 juin 2013 11:27

                    Votre analyse est bien évidemment pertinente , mais je me permets de la nuancer

                    Vous nous laissez supposer que le low cost est uniquement liée aux délocalisations et que les 3.5 millions de chômeurs sont dus à ces délocalisations

                    D’autres données interviennent, il y a de moins en moins de travail lié à l’accroissement de la productivité , et le travail qui reste n’est pas partagé . Les ultralibéraux laissent croire que tout est délocalisable, ce qui est faux, ce qui leur permet de tirer les salaires à la baisse et de presser comme des citrons ceux qui ont un emploi

                    Comme la croissance a bien évidemment des limites , la solution semble évidente, mais osez parler de décroissance , ils vous asséneront leur argument massue, on veut en revenir à la bougie

                    Mais çà bouge, gardons espoir, les printemps arabes font des émules, en Grèce, en Espagne, au Brésil , le système se craquelle . Il s’agit seulement d’être prêt pour la mise en place d’une alternative , et là pour l’instant, difficile de trouver un consensus , on sait ce qu’on ne veut pas , mais pas encore ce que l’on veut


                    • ZEN ZEN 23 juin 2013 12:40

                      Vous nous laissez supposer que le low cost est uniquement liée aux délocalisations et que les 3.5 millions de chômeurs sont dus à ces délocalisations

                      Non, je n’ai pas dit ni supposé cela
                      On attend l’alternative...


                      • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 23 juin 2013 12:56

                        Bon,en accord ,mais si une compagnie « low cost » pouvait me proposer un A/R Paris -Papeete à 1200 neuros ,suis preneur ... smiley


                        • ZEN ZEN 23 juin 2013 14:00

                          J’ ai une proposition : Merville-St Omer pour un prix dérisoire... smiley

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