Le dur désir de durer
François II arrive au terme de sa première année. Dès le 2 juillet, il avait tenu à tenir une de ses promesses. Elle fait l’objet du Décret n° 2012-847 du 2 juillet 2012 relatif à l'âge d'ouverture du droit à pension de vieillesse.
Les premiers concernés commencent de recevoir les résultats les concernant et les consternant. En effet, peu d’entre eux avaient lu avec attention le décret. Dès la fin de la première page, on peut pourtant prendre connaissance de cette notice :
« Notice : le présent décret ouvre droit à la retraite anticipée à soixante ans pour les assurés justifiant de la durée d'assurance cotisée requise pour leur génération et ayant commencé à travailler avant vingt ans. Ceci revient à réduire de deux ans la condition de durée d'assurance exigée par la suppression de la majoration de huit trimestres précédemment en vigueur. De plus, la condition de début d'activité a été étendue aux assurés ayant commencé avant 20 ans et pas seulement avant 18 ans. Enfin, le nombre de trimestres « réputés cotisés » est élargi : le nouveau dispositif ajoute aux quatre trimestres de service national et quatre trimestres de maladie, maternité, accidents du travail, précédemment retenus, deux trimestres de périodes de chômage indemnisé et deux trimestres supplémentaires liés à la maternité. Les conditions d'accès à la retraite anticipée des assurés qui aujourd'hui pouvaient déjà partir avant 60 ans sont assouplies pour éviter les effets de seuil. »
« Ah ! qu'en termes galants, ces choses-là sont mises :
« le nouveau dispositif ajoute aux quatre trimestres de service national et quatre trimestres de maladie, maternité, accidents du travail, précédemment retenus, deux trimestres de périodes de chômage indemnisé et deux trimestres supplémentaires liés à la maternité
En termes clairs et plus prosaïques, au-delà d’une année de congés maladie, les prétendants au dispositif dit de « carrière longue » sont pénalisés. Jusqu’à un an de congés maladie, ils peuvent partir à 60 ans. A partir d’un an et un mois, ils pourront partir à 60 ans et un mois. Et à partir de trois ans de congés maladie, ils partiront à 62 ans comme les autres
C’est une curieuse dialectique de la longueur de temps : « carrière longue » et « congés maladie de longue durée », « congés de longues maladies ».
Et c’est une façon originale de tenir compte de la notion de pénibilité en pénalisant celles et ceux qui auront eu une maladie professionnelle ou un accident du travail.
D’aucuns diront que quatre trimestres de maladie, c’est-à-dire un an, c’est beaucoup dans une carrière de quarante ans. C’est un quarantième de ce « temps d’activité », c’est-à-dire environ 9 jours par an.
Diront-ils que la plupart des congés maladie sont des congés maladie de convenance personnelle ?
Le dernier signataire du décret n° 2012-847 est Jérôme Cahuzac qui dans une vie antérieure était chirurgien des cheveux.
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