Lundi soir, un avion abattu par la foudre est localisé par TF1
Décryptage d’un journal télévisé « très particulier » où il est question de la « disparition » du vol AF 447 ...
Grave et vêtue de blanc, ce lundi 1er juin 2009, 19h59, Laurence Ferrari ouvre le JT de TF1, nous annonçant que “la plus grande catastrophe aérienne française s’est déroulée cette nuit aux larges des côtes brésiliennes. Un vol Air France transportant 228 personnes a sans doute été foudroyé au dessus de l’Atlantique en traversant une zone orageuse. A son bord une majorité de passagers français, 61 au moins, des brésiliens, des allemands, ainsi que 15 membres d’équipage.” [1]
Ça commence plutôt mal, ce journal. Avec notamment ce : “a sans doute été foudroyé”.
En effet, ce lundi 1er juin, 20 heures, rien n’indique que c’est la foudre qui pourrait être la cause de ladite catastrophe (c’est ainsi que Tf1 a sobrement intitulé ce journal : “Catastrophe Aérienne”).
Cela fait 16 heures que cet avion a disparu et on ne sait toujours pas pourquoi, comment et où. Et pourtant, d’emblée, Laurence Ferrari désigne assez clairement la foudre comme principale responsable (ainsi que les conditions climatiques qui ont “sans doute joué un rôle déterminant !” dira-t-elle à 20h13.)
La foudre et la météo seront les deux chevaux de bataille d’explication de Madame Ferrari à cette catastrophe, et ce, malgré les doutes (timidement) émis par certains consultants en plateau ou ex-pilotes de ligne.
“Que s’est-il passé à bord du vol AF 447 ? poursuit Laurence Ferrari. La foudre a-t-elle réellement pu abattre cet avion de ligne A 330 ? La zone traversée était-elle particulièrement dangereuse ? Nous tenterons de répondre à ces questions avec Bernard Schabbert, spécialiste de l’aéronautique et avec tous nos envoyés spéciaux sur le terrain [2]. Nous consacrerons évidemment l’essentiel de ce journal à cette information."
Mais laquelle d’information ? La disparition d’un Airbus (mot tabou qui n’a pas été prononcé en ouverture de ce journal) ? La foudre qui a “abattu” (terme fort, terme de guerre) [3] l’avion de ligne, ce qui relève plus de la spéculation que de l’information ?
Le journal commence et déjà Laurence Ferrari modère, nuance ses propos introductifs, puisqu’elle nous dit désormais que le vol AF 447 “a disparu dans des conditions mystérieuses.”
Ah !
Si c’est mystérieux, alors ça voudrait dire qu’on ne sait rien ! C’est le propre même du mystère, non ?
Ne serait-ce donc plus la foudre, oh la la, comme indiqué en ouverture du journal qu’aurait eu “sans doute” la peau de l’A 330 ?
Que de rebondissements, Mon Dieu, en si peu de temps ! C’est passionnant !
Il semblerait, oui, que ce soit moins sûr, la présentatrice nous précisant cette fois que l’avion “n’a plus donné de nouvelles peut-être après avoir été frappé par la foudre !”
Nous ne sommes donc plus dans le “a sans doute été foudroyé” mais dans le “peut-être”.
En moins de deux minutes cet Airbus a été (sans doute) foudroyé, puis abattu (par la foudre), et enfin, (peut-être) frappé (par la foudre).
Foudroyé, abattu, frappé. [4]
Il faudra attendre 7 minutes et 15 secondes après le début du JT pour que Laurence Ferrari nous donne sa source :
“Selon Air France l’avion aurait été foudroyé en plein vol (ah donc c’était une info Air France ! Pourquoi ne pas l’avoir dit en début de journal ??) mais cela n’est bien sûr qu’une hypothèse PARMI D’AUTRES !”
Comment ça : ”Bien sûr” ??
Il n’a pas lieu d’être, ce “bien sûr”, vu qu’en ouverture de journal il est dit que l’avion “a SANS DOUTE été foudroyé” !
Comment pouvait-on se douter alors que (“bien sûr !”) il ne s’agissait là que d’une hypothèse … parmi d’autres !
On comprend alors que ce JT est monté comme un polar. Pour nous tenir en haleine. C’est du Agatha Christie Live. Avec Laurence Ferrari en Miss Marple.
On vous a dit que c’était la foudre ? Excusez-nous, on enquêtait à voix haute ! En fait, c’était une hypothèse. Mais (élément nouveau qui scotche le téléspectateur) : une hypothèse … parmi d’autres !
Oh la la .. Mais quelles sont ces autres hypothèses ?
T’inquiète, elles arrivent !
Miss Marple nous envoie un reportage où, sur les bords de la Seine (et pourquoi pas l’Hudson ..) un ancien commandant de bord d’Air France (Gérard Feldzer) nous en torche trois.
La première : collision avec un autre appareil ! Vite expédiée ! Vu qu’aucun autre avion n’est porté manquant. On oublie.
La seconde : un attentat ! Une bombe à bord de l’avion. “C’est déjà arrivé !” Nous dit Gérard ...
... Aaaah !!!….
La troisième : la foudre, encore elle ! Qu’en pense-t-il ce Gérard-des-bords-de-Seine ? Eh ben, il est circonspect, le Gérard. "Aucune perte d’appareil à déplorer jusqu’ici à cause de cet unique phénomène !" nous dit-il. Ça n’a jamais été démontré, insiste-t-il. Par contre (un journaliste l’a-t-il relancé pour qu’il s’attarde sur cette foudre plus que sur les deux autres hypothèses ? – Puis-je me permettre de considérer cela comme une quasi certitude ? … ) Par contre, précise-t-il, en détruisant les radars ou aides au pilotage, elle peut, la foudre, entraîner une réaction en chaîne, le pilote se retrouve alors comme un aveugle, ne se rend compte de rien, et il ajoute : “Toutes les hypothèses sont ouvertes à ce niveau-là !” (Contente, Madame Ferrari ?)
Mais il précise bien que toutes les études extrêmement rigoureuses des incidents et catastrophes aériennes montrent presque toujours un enchaînements de causes : météo, humaine et technique.
Comprendre que non, la foudre ne peut pas être la seule responsable.
Mais nous verrons que Laurence Ferrari fera fi de cette précision importante s’entêtant à creuser l’hypothèse fournie par Air France : la foudre.
Et … si c’était l’A 330 ?
A 20h09, TF1 (se) pose doucement la question : et si l’A 330 .. Mais non ! Un reportage nous explique que l’avion venait d’être révisé (on voit, à l’image, des homme sérieux examinant un appareil) que le rapport automatique d’anomalies au sol et en temps réel aurait fait apparaître “le” problème, comme une défaillance des moteurs.
Seule certitude : une défaillance du circuit électrique a toutefois été signalée dans une zone de "fortes turbulences" (ah la météo qui revient ..).
Donc non, ce ne peut pas être une défaillance de l’A 330. Ni du pilote qui était TRÈS expérimenté. Dixit TF1. Allez zou : Hypothèse écartée !
On n’attaque pas Airbus, Madame .. [5]
Pas touche à Airbus !
Et l’attentat, alors ?
“C’est déjà arrivé !” qu’il a pourtant dit Gérard.
Eh bien .. On en restera là.
Pas question de suivre cette piste ..
Étonnant non ?
Et donc ?
Et donc on rappelle que l’avion est passé dans un zone de “fortes turbulences” et … qu’il faudra des mois, voire des années pour déterminer les raisons du crash et encore ! Cela suppose l’examen par les enquêteurs d’éléments de l’épave (ah .. épave ! … terme important ..) comme les enregistreurs de vol, qui restent à localiser dans l’immensité atlantique.
Et on remet ça avec c’te foudre.
Il est presque 20h10.
Laurence Ferrari met le turbo :
”Alors autre question ce soir, la foudre, on vient de le voir (? ??) pourrait être à l’origine de cette catastrophe de l’Airbus (c’est la première fois que le mot Airbus est prononcé, mais comme on vient de le laver de tous soupçons …) de l’Airbus A 330 SELON Air France (désormais, on insiste bien sur le fait que c’est “selon” Air France ...) c’est un risque permanent pour les avions de ligne (…) mais les pilotes les plus expérimentés (sous-entendu, comme celui du vol AF 447, donc …) rappellent que la foudre ne peut être la seule cause de la catastrophe aérienne (ah, il semble que Laurence Ferrari ait compris que la foudre NE PEUT PAS être la seule cause .. Elle en aura mis du temps !) les appareil étant conçus pour résister à ces décharges électriques. Explications de Christine Chapelle et Laurent Delsol ..”
Et voilà de biens impressionnantes images de foudre, y’en a partout, et vas-y que je te frappe des avions qui continuent leur vol comme si de rien n’était.
”Sur ce document amateur, nous précise-t-on, on voit CLAIREMENT que la foudre ne perturbe pas le décollage de cet avion.” (Merci, on n’est pas aveugle !)
On nous rappelle qu’aucun avion n’a été détruit par la foudre et uniquement par la foudre, et le porte-parole du Syndicat National des Pilotes de ligne vient confirmer que la foudre seule ne peut faire exploser (c’est la première fois qu’on parle d’explosion – détail très important !) un avion. De mémoire de pilotes, jamais la foudre n’a mis hors d’usage tous les calculateurs d’un appareil, c’est uniquement la combinaison avec d’autres phénomènes comme un orage de grêle par exemple (Aaaah, une nouvelle piste météo pour Miss Ferrari : la grêêêêêle ! Chouette !) qui peut entraîner la chute d’un avion.
A ce stade du JT, il semble établi que la foudre n’est pas la cause, ou la seule cause, de l’accident.
C’est alors qu’enfin Laurence Ferrari se tourne vers son consultant aéronautique (Le fameux Bernard Schabbert qui poireaute depuis près d’un 1/4 d’heure) rappelle que “donc, on le voit, la foudre ne peut pas être la seule explication (On note le “ne peut pas” alors qu’en début de JT cet avion avait, de la bouche de la même Ferrari, “sans doute été foudroyé”) qu’est-ce qui a bien pu se passer, selon vous dans cet avion ?”
“Il y a peut-être eu quelques petits problèmes techniques sur l’avion.” Ose Bernard Schabbert !
Aaaaah !
Miss Ferrari va-t-elle rebondir sur cette nouvelle hypothèse, celle évoquant ENFIN un problème peut-être inhérent à l’avion ?
“Bien sûr” que non !
Alors, Schabbert lui tend la perche en ajoutant :
”30 avions sont passés dans ce coin du ciel et sont bien passés .. Et puis là … !”
Mais rien à faire, Miss Ferrari reste sur son hypothèse foudroyante :
”Alors Bernard, qu’est-ce qui a pu se passer pour le pilote quand une décharge d’électricité comme de la foudre - “Euh …” tente Bernard, mais en vain, rien n’arrête une Ferrari - y’a plus de commandes électriques ? Qu’est-ce qu’il fait le pilote dans ces cas-là ?"
”Non … “ dit Bernard
Réponse apparemment absurde, mais pas tant que ça, c’est juste une autre tentative de Bernard pour que Ferrari elle arrête avec c’te foudre !
”Non, il répond donc notre Bernard, en général quand y’a la foudre, ça fait un grand flash, c’est très spectaculaire (…) mais c’est à peu près tout ! (…) Après l’avion continue de fonctionner tout à fait normalement et là, quelque chose s’est produit qui fait qu’en quelques secondes, ou une dizaine de secondes au maximum, cet avion n’était plus un avion, il a .. Alors, parler d’explosion (c’est la deuxième fois dans ce JT qu’est évoquée l’hypothèse d’une explosion) en vol, c’est sans doute prématuré, mais c’est le genre de chose qui a très bien pu se produire !”
Là, Laurence Ferrari devrait logiquement rebondir, lui demander ce qui aurait pu, selon lui, provoquer une explosion en vol. Mais non plus !
Non, elle dit :
”Il aurait pu planer, continuer à voler un certain temps ..” (Quel rapport avec ce que vient de dire Bernard ? – En fait, Ferrari fait allusion à cet A 330 d’Air Transat qui, en 2001, moteurs coupés, a réussi à se poser en planant pendant 20 minutes – voir [5])
”Bien sûr (On sent Bernard, las .. résigné ..) Mais s’il avait eu ce genre de problème qui l’aurait conduit à planer, à descendre, l’équipage aurait envoyé des messages (..) et donc, on aurait su ce qui se passait.”
Il semble évident que notre consultant en aéronautique croit à l’explosion en vol. Mais Ferrari reste sur la foudre. Pis, elle ne l’écoute pas [6] vu qu’elle enchaîne en lui demandant s’il aurait été possible que cet avion amerrisse au milieu de l’Atlantique (Là, elle nous refait l’Hudson ..). Or, c’est exclu puisque Bernard vient de lui dire que dans ce cas, l’équipage dans la descente, longue descente, aurait eu le temps d’envoyer un message de détresse. D’ailleurs, de plus en plus las, il le lui rappelle ..
”Restez avec nous Bernard .. On le voit les conditions météos (On le voit ?? .. C’est comme le “bien sûr” de tout à l’heure, ce “on le voit” vient de nulle part !) ont sans doute joué un rôle déterminant ..”
Ah … La foudre ne marche pas ! Eh ben pas grave ! On va accuser la météo et ses "turbulences" !
Et voilà que Miss Ferrari nous donne un nouvel élément : le "pot au noir".
Suit un reportage où l’on nous explique que ce “pot au noir” est une zone blanche où l’avion perd tout contact radar pendant 2 ou 3 heures. Pour continuer à informer de sa position, l’appareil émet un signal radio très haute fréquence toutes les 1/2 heures, mais pour le pilote il est impossible d’avoir une conversation normale avec le sol pour signaler un problème technique ou un changement de trajectoire.
Que veut-il nous dire, nous faire comprendre ce reportage ? … Hein ?
”Alors les conditions météos étaient-elles particulièrement défavorables …” fait mine de s’interroger Laurence Ferrari (Alors qu’avant le reportage, les conditions météos avaient sans doute joué un rôle déterminant !)
” … Evelyne Dhéliat, bonsoir ! Est-ce que, OUI OU NON, y’avait des orages particulièrement violents qui pourraient expliquer la catastrophe ?”
Evelyne Dhéliat esquisse un recul, du genre qui veut dire :
Mais qu’est-ce que tu me racontes, là, Lolo ?
”Ben … (emmerdée, Evelyne ?) .. Il y en avait, bien évidemment, mais pas plus que d’habitude !”
Tout est dit dans ce “pas plus que d’habitude”. Sauf que, Evelyne, joue la bonne élève Tf1, esprit maison quoi, et conclut :
”Mais il peut y avoir aussi le problème de givre (Ah, c’est bon, ça ! Après la grêle de tout à l’heure !) givre qui se dépose sur les ailes de l’avion et qui l’ALOURDISSE considérablement ..”
Moui .. Et alors ? L’avion est devenu trop lourd et plouf, il est tombé comme une merde ? C’est ça que tu veux nous dire, Evelyne ?
EnooOOOoorme !
”Merci beaucoup Evelyne !” se borne à dire Miss Ferrari !
Démerdez-vous avec ça, quoi !
Il est grand temps alors de s’enquérir du fait de savoir où qu’il est passé cet avion !
Un reportage nous informe qu’on le cherche activement par les airs, via par exemple Atlantic 2, mais aussi par les mers avec notamment un chaland qui se nomme .. ( …. Ta-dam ! …) La Foudre ! (Ça ne s’invente pas et ça tombe super bien ..)
Et, comme c’est magique ! Juste après ce reportage, Laurence Ferrari nous annonce que, ça vient de tomber (il est 20h19) la zone a été localisée à mi-chemin entre les côtes brésiliennes et des côtes africaines.
D’où vient cette info ?
Ferrari ne nous le dira pas.
Sans transition, elle fait appel à un envoyé spécial qui fait le pied de grue devant le Quai d’Orsay. Il s’agit de Michel Scott. Et il ne semble pas plus étonné que cela que l’on ait déjà localisé l’appareil :
”(…) Sur cette dernière information, Laurence, ce n’est pas étonnant pour avoir discuté avec les responsables du ministère de la Défense (…) ils nous ont dit qu’avec un décollage à 14 heures, de cet avion Atlantic 2 (…) il devait être sur zone, quatre heures plus tard, c’est-à-dire vers 18 heures - 19 heures, heure française - et donc il n’était pas du tout impossible qu’effectivement peu avant le journal on ait pu localiser effectivement les DÉBRIS !”
Les débris ? … Peu avant le journal ?!? … Comment, le 1er juin 2009, à 20h20, un envoyé spécial en direct du Quai D’Orsay peut-il confirmer une telle information et parler de débris ? [7]
Tf1 a-t-il anticipé ? Parié sur cette éventualité (débris, épave donc .. explosion possible !) noyant le poisson avec sa foudre et ses conditions météorologiques “particulièrement particulières” pour mieux amener ce “scoop” ?
Quid des familles des victimes regardant ce journal ? Imagine ce que cette info peut provoquer chez eux ? Comment la rédaction de Tf1 ne peut-elle pas être mise à l’amende pour cette info .. mensongère ? Mensongère, car ce mercredi, sur les débris repérés mardi soir, on reste encore prudent.
Par la suite, Laurence Ferrari se montrera moins affirmative, plus prudente [20h28] :
“Bernard Schabbert, la zone où a disparu l’A 330 d’Air France a été a priori localisée ..”
A priori, donc
Mais la suite vaut son pesant de journalisme !
”Tout de même Bernard, nous sommes en 2009 ! Ça fait 16 heures que cet avion a disparu, on ne l’a toujours pas localisé … Ça parait hallucinant !”
Ce qui est hallucinant, Laurence, c’est qu’il l’était a priori y’a huit secondes et l’était complètement y’a 8 minutes ! En direct dans TON journal !
A 20h41, Tf1 par le biais d’un résumé nous assurera que la zone de catastrophe a pu être localisée (mensonge, donc !) et que, ce soir … plusieurs experts doutent que la foudre évoquée par Air France soit l’unique cause de la disparition du vol (pourtant Madame Ferrari aura tout fait pour nous convaincre que c’était “ sans doute’ puis “peut-être’” la foudre qui …)
Et vous appelez ça un journal d’infos ? [8]
[1] Plus tard dans ce JT (20h19) on apprendra (par Michel Scott en direct du Quai D’Orsay) qu’il y aurait eu 24 nationalités, beaucoup de français, beaucoup de brésiliens (donc, il n’y avait pas une majorité de français comme annoncée en ouverture par Laurence Ferrari) mais également des allemands, des italiens, des hongrois, des chinois et plusieurs autres ..
[2] Sur le terrain ? Mais lequel ? Celui de la catastrophe ? .. C’est ce que l’on peut comprendre, non ?
[3] Ce terme, “abattu” sera repris par un journaliste (dans le premier reportage diffusé dans ce JT) pour qualifier le visage des proches des victimes se rendant à Roissy :
“Et toujours ces visages qui défilent, abattus ..”
[4] En fin de journal, il ne s’agira plus que d’un avion qui s’est “abîmé en mer” …
[5] Plus tard, à 20h26, seconde couche avec un autre reportage nous expliquant que les pilotes considèrent l’A 330 comme particulièrement fiable et que les statistiques le démontrent. Certes, on dénombre (dans la famille des A 330) 2 accidents, mais sur des versions différentes. Le premier à Toulouse, en 1994 : un vol d’essai qui tourne au drame suite à une erreur de pilotage (7 morts tout de même ..) et le second en août 2001, mais, nous dit-on, cet accident révèle paradoxalement les qualités exceptionnelles de l’A 330 ! En effet, cet appareil d’Air Transat s’est miraculeusement posé aux Acores avec ses deux moteurs coupés, faute de kérosène ! L’avion a réussi à planer pendant 20 minutes pour effectuer un atterrissage d’urgence. Et le reportage conclut :
“En dépit de l’accident d’aujourd’hui, l’A 330 reste un des avions les plus performants de sa catégorie !”
Circulez, y’a VRAIMENT rien à voir du côté de ce fleuron de l’aviation française … …
[6] De toutes les façons, Laurence Ferrari n’écoute pas ses interlocuteurs. L’un des plus beaux exemples c’est lorsque Michel Scott se plaint du fait que “le Quai d’Orsay se concentre sur la communication avec les familles des victimes et pas avec les journalistes !”
Et que lui dit Laurence ?
”Et surtout restez avec nous si vous avez plus d’informations !”
Mais comment pourrait-il en avoir PLUS vu qu’il vient de le dire : le Quai d’Orsay ne communique pas avec les journalistes !
Ou alors, hypothèse qui vaut ce qu’elle vaut : en réalité, ce sont les oreilles de Laurence Ferrari qui ont été abattues par la foudre …
[7] D’autant plus que 11 minutes plus haut, on nous assurait que l’océan étant immense, que localiser l’appareil prendrait du temps, beaucoup de temps ! Et là, en 5 heures, miracle ! "ils" ont localisé l’avion dans l’immensité immense. Et en plein JT, surtout ..
[8] Le journal se termine avec Laurence Ferrari rappelant Anne Marie Coudray, une journaliste scotchée depuis ce matin, 11 heures, au Terminal 2D de l’aéroport de Roissy ..
Laurence Ferrari : “Une dernière info, Anne-Marie ?”
Anne-Marie Coudray : “Ben écoutez, non ..”
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