M. Fabius, titulaire d’une maîtrise de langue de bois ?
Reçu au 7/10 de Nicolas Demorand sur France Inter le 12 octobre dernier, Laurent FABIUS s’est illustré par son attitude méprisante à l’égard des élus locaux et a pris les auditeurs pour des imbéciles à propos de la réforme des collectivités locales.
Désolé de revenir sur la nomination probable de Jean S. à la tête de l’E.P.A.D., moi qui me suis élevé contre l’avalanche de réactions sur le sujet sur notre site préféré, mais on ne peut pas faire l’impasse sur l’humour déplacé et insultant pour les élus locaux de l’intervention de M. Fabius sur ce sujet.
Je vous rassure tout de suite, mon propos n’a pas pour but de cautionner cette nomination que je trouve détestable, mais de mettre le doigt sur un des points de l’argumentaire développé hier matin et que l’on peut résumer comme suit :
« Pour diriger l’E.P.A.D., il faut avoir des compétences juridiques, or M. J. S. est en seconde année de droit », sous entendu, il n’a pas le profil.
Monsieur Fabius, qui est diplômé d’une grande école de la république s’estime sans doute beaucoup plus compétent que tout autre pour s’occuper des affaires publiques et pense sans doute que hors du diplôme, point de salut.
C’est bien sûr faire injure, en particulier, aux milliers d’élus locaux qui donnent de leur temps, parfois non indemnisé (ce qui n’est pas le cas de M. Fabius) pour s’occuper des affaires locales et qui n’ont d’autre titre que celui de l’engagement public désintéressé.
Appliqué à la gestion locale, le principe du diplôme indispensable énoncé par l’auteur de ces propos, reviendrait à dire qu’un élu local ayant à traiter de marchés publics, de finances, d’aménagement du territoire, pour ne prendre que ces exemples, devrait avoir au moins une licence de droit public, un master en finances et un D.E.S.S. d’aménagement de l’espace, ce qui est loin d’être le cas.
Ce propos tenu, semble ignorer également que les élus locaux ou les responsables d’Etablissements Publics disposent de services administratifs, juridiques et financiers dont les personnels, très compétents, assistent et conseillent les élus et les empêchent parfois de commettre des erreurs.
Tout cela, Monsieur FABIUS le sait pertinemment, mais c’est le propre du politicard que de vouloir impressionner le bon peuple par un mot – supposé – d’esprit ou un argument -supposé - imparable.
A propos de la réforme des collectivités locales, l’intéressé s’est encore illustré en affirmant que « non seulement le projet de réforme ne supprimait aucune collectivité, mais qu’au contraire, elle en ajoutait un niveau : les métropoles ».
En affirmant cela de manière péremptoire, M. Fabius oubliait – volontairement - deux éléments :
- La disparition programmée des Départements qui seront intégrés à terme dans les Régions, la création de conseillers territoriaux ainsi que l’asphyxie fiscale des collectivités locales programmée par l’Elysée constituant un accélérateur de cette disparition.
- L’intéressé, comme ses amis cumulards élus au Parlement, qu’ils soient de droite ou de gauche, combattent cette réforme, non pas pour défendre les citoyens, mais pour protéger leur fromage et celui des partis politiques qui les emploient.
L’engagement public n’est pas réservé, fort heureusement, aux titulaires de diplômes, indicateur certes, mais jamais gage de compétence. Il est la conséquence d’un intérêt pour la chose publique qui inclut le respect des électeurs et rejette toute forme de manipulation.
M. Fabius, titulaire d’une maîtrise de langue de bois, pensant sans doute qu’il était plus intelligent que l’auditeur moyen, s’est totalement discrédité.
21 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON