Ma boîte à lettres devient répulsive !
Il m'arrive trop souvent des commentaires acerbes du type : « Ils n'ouvrent même plus leurs boîtes aux lettres ! » « Vous vous rendez compte ! »
C'est exact ….Des personnes n'ouvrent plus leurs boîtes et ne vont pas chercher leurs recommandés si par hasard, cette petite feuille d'avis reçue dégouline de la boîte qu'elles ont enfin ouvertes.
Qui peut s'en étonner ?
Certainement ceux et celles qui n'ont pas connu les fins de mois difficiles, les factures qui s'entassent, la perte d'un emploi, l'impossibilité de faire face à des dettes qui s'empilent !
Quand on s'enfonce dans la précarité et qu'on a accumulé deux ou trois mois de retard de loyers, l'horizon est bouché.
C'est un peu la réalité et rien ne peut y faire si ce ne sont la proximité et l'empathie des voisins.
A côté des dénonciations sur facebook de faits et gestes plus ou moins condamnables, il y a des appels sur la situation d'untel à qui l'on conseille, sans le nommer, de contacter une association de solidarité.
C'est ainsi que des militants de SOS Hébergement de Seine et Marne et de « un toit pour toutes et pour tous » ont pu être alertés d'une situation, ce qui leur a permis d'aider des familles et d'éviter l'expulsion ou d'obtenir un hébergement.
Beaucoup de personnes qui reçoivent une convocation, y compris au premier stade du processus d'expulsion, le commandement de payer, ne se rendent pas au tribunal.
Il ne suffit pas et c'est ce que j'ai rappelé plusieurs fois à des élus qui siègent dans les CCAS, de leur adresser un courrier qu'ils ne liront pas car ils sont enfermés dans le déni ou la désespérance.
Pourquoi ne pas se déplacer ?
C'est tout le travail que pourrait effectuer le Conseil Communal d'Action Sociale.
Avant de m'intéresser de plus près aux expulsions locatives et de m'engager dans la défense des familles, j'ai participé aux permanences d'info-dettes.
Ce collectif inter-associatif reçoit des « surendettés » afin de les aider à déposer un dossier à la Banque de France.
J'ai reçu des cadres ruinés qui eux aussi, pourtant formés et avertis, n'ouvraient plus certaines missives..
Le premier conseil que je leur donnais c'est de se préoccuper de leur courrier et d'aller chercher leurs recommandés plutôt que de s'abstenir de toute initiative.
La conséquence d'un déni peut avoir des conséquences graves :
Imaginons que vous n'alliez pas chercher le recommandé de la Banque de France vous informant de la recevabilité de votre dossier ! Vous passeriez à côté d'une opportunité, celle de voir des dettes effacées et une proposition d'un échéancier de remboursement !?
Il y a trente ans de cela, peut-être un peu plus, les assistantes sociales rendaient visite aux domiciles familiaux.
Aujourd'hui pour des problèmes de sécurité mais surtout par manque d'effectifs, elles ne se déplacent plus.
Or, il vaut mieux, un contact, un lien direct plutôt que plusieurs lettres envoyées !
Le changement passe par le retour permettant le renforcement du lien social !
Jean-François Chalot
MERCI A SAPIENS POUR SON DESSIN
5 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON