Ma génération hard rock
Il fait déjà chaud dans le Midi. Mon épouse m’a confié pour mission de repeindre la chambre de notre fils de 14 ans. Je ne suis pas un accro du bricolage, mais il faut le faire quand même ! Alors motivation ! Nous sommes en 2007, alors c’est avec un CD que résonnent « the Jack » , « T.N.T » et « whole lotta Rosie ». Angus Young et Bon Scott sont à mes côtés et quelques heures suffisent pour accomplir ma mission au milieu des rythmes endiablés et des décibels. Arrive mon gamin qui me sort la phrase qui tue :« C’est quoi cette musique de l’époque des fossiles ? »
Pas besoin de carbone 14 , mais trente années sont passées et je me rappelle que j’avais exactement son âge à l’époque où de nombreux jeunes dansaient sur la musique disco , d’autres s’éclataient sur les musiques des Sex Pistols, et nous, nous étions fans de hard rock . Cheveux tombant sur l’épaule, l’air rebelle, tee-shirt avec logo de Motorhead, cuir noir constellé des multiples badges de mes groupes favoris, jeans rappés et santiags fatiguées, j’étais alors un vrai fan de ce genre musical. Les CD n’existaient pas et à l’époque c’étaient les vinyls 33 tours qui faisaient notre bonheur . C’est avec nostalgie que je repense à cette période de ma vie où, comme dit mon ami félin Gasty, « on copiait la musique sur des cassettes pourraves « et qu’on s’échangeait entre potes. Nous sommes tous aujourd’hui quadragénaires, mais sommes imprégnés à jamais de ces airs inoubliables, hardos un jour, hardos toujours. Les années ont passé , mais c’est toujours avec émotion que j’écoute les groupes de ma jeunesse cracher les décibels et faire hurler les guitares aux sons métalliques saturés. Je repense à la voix rocailleuse de Lenny (Motorhead ), aux solos de guitare de Ted Nuggent , aux barbes des ZZ To , aux tatouages de Rose Tattoo, aux splendides pochettes des disques de Molly Hatchet et de Iron Maiden , ainsi qu’aux costumes de scène délirants des Kiss et autres Van Halen. Ecouter Saxon sur « Heavy metal thunder » , Iron Maiden sur « The number of the beast » ou Scorpions sur « Steam rock fever « vaut pour moi tous les airs de Beethoven ou Mozart .
Pour les gens de ma génération , nous étions les hardos et le genre musical le hard rock .Le terme Heavy Metal est apparu bien après en France. Je laisse aux spécialistes, aux journaleux de Rolling stones le soin de polémiquer sur les multiples appelations et chapelles de ce genre musical issu du mélange entre de multiples influences fin années 60 début 70
- rock’n roll britannique Beatles, Who, Rolling stones, Kinks
- rock sudiste Lynyrd Skynyrd , Steppen Wolf ( born to be wild ), voire ZZ Top
- Blues rock Rorry Gallaghe, Jimmy Hendrix
Guitares saturées , basse, batterie et chanteurs hauts en couleur, le hard rock des origines était là avec Led Zeppelin, Deep Purple, Aerosmith , Alice Cooper , Black Sabbath et Kiss.
Bientôt les rejoindront AC/DC, Blue Oysters Cult, Def Leppard , Iron Maiden , Rose tattoo, Judas Priest, Saxon
Motorhead, Scorpions,Van Halen, Status Quo et les très mélodiques Boston UFO et Rainbow.
Peu de groupes français à l’époque,Trust trustait le style et notre nouveau président fredonne peut-être « t’as bien raison de bosser huit heures » le matin en se rasant devant sa glace.
Les chtimis dont je suis se souviennent peut-être du groupe lillois Stocks que j’ai eu la chance de voir en concert à la braderie de Lille. Il y avait aussi le groupe Shakins Street dont le chanteur était, et ce n’était pas courant, une fille. Peut-être aussi Ganafoul et Karoline rappelleront quelques souvenirs à quelque-uns , mais la grande majorité des groupes de hard rock étaient d’origine anglo-saxonne ou chantaient en anglais.
Des groupe comme Mottley crue, Guns’ N’ Roses, Mettalica et autres Anthrax sont apparus bien plus tard.
Nous regardions religieusement « Les enfants du rock » où l’on pouvait voir nos groupes préférés avant qu’ils soient bannis du paysage audiovisuel. J’ai eu la chance de rencontrer par hasard Jean Philippe Dionnet et Philippe Manœuvre, les présentateurs, dans un troquet de Billancourt un jour où j’avais un entretien d’embauche en 1984 en région parisienne. Les apparitions des groupes de hard se sont faites de plus en plus rares, malheureusement . Belle revanche posthume avec la victoire des Finlandais de Lordi à l’Eurovision 2006 à la surprise générale et au désespoir de Pascal Sevran .
Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et de bière sur les zincs, mais je suis toujours accro à cette musique, et ressens toujours les mêmes sensations ; je vibre toujours autant sur les ronrons du hard rock de ma jeunesse, ceux qui sont de ma génération et qui se reconnaissent le comprendront...
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