Macron - L’incendiaire incendié !
Emmanuel Macron pourra vous jurer la main sur le coeur que devant le Médef qui tenait son université d'été, son intention n'était pas de critiquer la réforme emblématique du parti socialisme ; les fameuses 35 heures. Peut-être voulait-il seulement souligner l'archaïsme passé et dépassé du parti de la rose. Les Jospin, Aubry, et peut-être aussi, pourquoi pas ; Jaurès !
Mais qu'a-t-il osé dire là le malheureux ministre de l'Economie, déjà auteur de l'ignoble loi Macron passée à coups de 49/3. Une loi, qui si elle porte son nom, n'est pas forcément son chef d'oeuvre exclusif et encore moins la loi du siècle d'après le Président. C'est vrai aussi que le jeune ministre est souvent accusé de libéralisme comme ses complices au gouvernement et la tête de l'exécutif. Encore faudrait-il s'entendre sur la signification de ce mot tabou. Car par rapport à d'autres Etats européens et à la première puissance économique de la planète. Ce que font les socialistes Français, c'est du niveau bac à sable voire de l'école préparatoire. C'est d'ailleurs ce niveau préparatoire au vrai libéralisme qui semble inquiéter le plus ce qu'on appelle l'aile gauche du PS ou les frondeurs, soutenus par les Montebourg et Filippetti, souvent comparés aux nouveaux Bonnie and clyde.
Le vrai libéralisme, le pur et dur, se sera pour l'après hollandisme. Dans deux ans, lorsque Sarkozy ou Juppé sera élu président de la République. Il sera alors temps et justifié de pousser des cris d'orfraie.
En fait, la gauche du PS aura tardé à remarquer la dérive libérale de François Hollande, ou fait semblant. Mais avez-vous déjà vu un pédalo virer et faire beaucoup de vagues, des remous peut-être lors d'une élection perdue. En fait, François Hollande pour gagner la primaire et ensuite pendant sa campagne présidentielle, avait donné un cap... Pour quelques mois après sa victoire virer de bord. Certes il n'est pas le seul à avoir fait ça, d'autres ne se sont pas gênés non plus. Ce qui n'est pas une excuse valable. D'ailleurs une campagne électorale qui ne ferait pas rêver l'électorat serait perdue d'avance. Regardez et lisez le manifeste de François Fillon, voilà l'exemple type d'un programme pour après les élections. En parler avant est suicidaire. Car si l'honnêteté et le courage de ses convictions permettaient de gagner une élection ça se saurait depuis le temps. Et François Hollande ne serait pas le menteur de service, un autre hypocrite occuperait actuellement sa place à l'Elysée.
Mais revenons à notre Emmanuel Macron puisqu'il est notre "héros" du jour
Qu'a-t-il osé dire les yeux dans les yeux d'un Pierre Gattaz qui buvait du petit lait.
Que "la gauche n'était pas exempte de critiques particulières. Elle a pu croire à un moment, il y a longtemps, que la politique se faisait contre les entreprises, ou au moins sans elles. Que la France pourrait aller mieux en travaillant moins. C'étaient des fausses idées."
Une critique même pas voilée des 35 heures, ce qu'il niera plus tard. Manuel Valls est rapidement intervenu pour éteindre l'incendie avant qu'il ne se propage de trop. Et de déclarer :
« pas de remise en cause du temps légal de travail et des 35 heures »
Pourtant Macron n'avait pas dit que ça, il avait aussi appelé les entrepreneurs à prendre leurs responsabilités, à investir et à embaucher. Une façon de dire, nous avons fait ce qu'on pouvait pour vous, maintenant bougez-vous un peu
De là à imaginer Macron en tueur de symbole, il n'y a qu'un pas que franchira allègrement Yann Galut « Il a quelque part insulté Jaurès, Léon Blum, François Mitterrand, Lionel Jospin et Martine Aubry »
Maintenant Emmanuel Macron a peut-être fait une gaffe, seulement peut-être. Mais il a sûrement aussi des comptes à régler avec une partie de la gauche qui le déteste.
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