Macron, officiellement largué
Ça aurait pu être la France, qui a déjà une excellente relation avec la Chine. Et bien non ! Suite aux incohérences et à l’incompétence des politiques à Paris, c’est l’Italie qui établira la première, un partenariat stratégique avec la Chine et son Initiative Une Ceinture, Une Route (ICR). Une bonne leçon pour Emmanuel Macron qui doit apprendre à mettre la géopolitique gagnant-perdant au placard et s’essayer à la logique des accords gagnant-gagnant proposés par la Chine ! Et sans rancœur aucune contre l’Italie !
Le gouvernement italien vient d’annoncer qu’une délégation dirigée par Giovanni Tria, ministre de l’Economie et des finances, et par Michele Geraci sous-secrétaire d’Etat au Développement économique, se rendra en Chine, du 27 août au 2 septembre, pour discuter concrètement d’une coopération monétaire ainsi que d’une participation italienne à ICR.
Tous deux, notons-le, parlent couramment le chinois.
Le choix de Tria de « briser la tradition », en consacrant son premier voyage en tant que Ministre, à la Chine, et non à Bruxelles, ou à un pays important de l’UE comme l’Allemagne ou la France, sème déjà la panique dans les cercles européistes.
Dans un entretien à Corriere della Sera, Geraci a clarifié la stratégie italienne :
Par ce voyage, le gouvernement cherche à communiquer l’idée que c’est le gouvernement italien tout entier, et non quelques individus isolés, qui souhaitent ouvrir la voie à une coopération très importante avec la Chine.
Geraci a précisé cependant que lors du voyage :
Tria s’occupera plus des bons pendant que je me concentrerai sur d’autres types de coopération, allant du projet chinois de la Nouvelle Route de la soie, à l’Afrique avec [des projets] liés à l’immigration en passant par des investissements en Italie .
Dans une longue annexe du communiqué daté du 20 août 2018, le Ministère italien du développement économique annonce la création d’une « Force opérationnelle Chine » sous la direction du sous-secrétaire d’Etat au Développement économique, Michel Geraci, le Ministère exprime sa volonté :
La Chine peut aider l’Italie à résoudre le problème de l’immigration en aidant l’Afrique : la Chine est le pays qui a le plus investi en Afrique (déjà 340 milliards, beaucoup plus que les 70 milliards annoncés régulièrement par les analystes), avec des effets visibles déjà en termes de réduction des taux de pauvreté qui, dans le long terme, permettront de réduire les flux d’immigration vers l’Europe. L’engagement de la Chine en Afrique offre à l’Italie une opportunité historique de coopération internationale pour la stabilisation socio-économique du continent, crucial pas seulement pour trouver une solution solidaire et durable au problème de l’immigration, mais aussi en termes d’opportunités économiques qui surgiront dans le continent pour les compagnies italiennes.
A ce point-ci de l'Histoire, rappelons deux choses :
1) Les Nouvelles Routes de la Soie sont le projet proposé par Jacques Cheminade dans sa campagne présidentielle de 1995 (voir illustration). La Chine a repris ce projet en 2013 en l'attribuant officiellement à l'amie de Jacques Cheminade, Helga Zepp-LaRouche, présidente de l'Institut Schiller. Ce dernier a lancé une pétition internationale pour un Nouveau Bretton Woods, afin de consolider cette initiative des Nouvelles Routes de la Soie par des accords économiques et monétaires entre les quatre grandes puissances (USA, Chine, Russie, Inde).
2) Les développements politiques italiens ne sont pas sans rappeler cette partie du programme présidentiel de Jacques Cheminade en 2017...
Source : Solidarité & Progrès
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