Macron perturbe l’écosystème politique
Les temps de crise sont aussi les temps de l’émergence. Et l’émergence se traduit par une communication nouvelle autant que par une perturbation d’un milieu ou d’un équilibre. Ce phénomène est connu en biologie. Lorsqu’une espèce nouvelle est introduite, le milieu s’en trouve modifié, voire complètement bouleversé. En politique c’est pareil. Avec les espèces comprenant les personnalités encartées dans un parti et des figures nouvelles comme l’est Emmanuel Macron dont la candidature perturbe l’équilibre actuel, lequel peut être légèrement altéré par l’annonce d’une non candidature de François Hollande, auquel cas, les officiels du PS parlent d’un candidat naturel, Valls. Naturel comme dans sélection naturelle. Valls pour perpétuer la place de l’espèce socialiste dans l’ethnocosme politique.
L’effet Macron se produit sur la communication politique. Chaque personnalité du milieu étant amenée à commenter cette nouvelle candidature et s’y positionner non sans quelques difficultés. Une candidature Valls eut été moins déstabilisante pour l’establishment. Macron énerve tout le monde car il modifie les positionnements. A gauche, il perturbe un équilibre socialiste déjà altéré par les épisodes des frondeurs. A droite, il modifie l’équilibre joué par le centre qui arbitre les vases communicants entre Juppé, Sarkozy et Fillon. Quelques vases ne sont pas communicants, alors on les considère comme des potiches et on y met NKM, Poisson et Copé. Dans le milieu politique, certaines espèces sont en voie de disparition. C’est le cas du PC et surtout de EELV. Les Verts n’ont pas de souci à se faire avec la candidature Macron car personne ne se soucie des Verts. Quant à Mélenchon, il participe aussi à l’équilibre du système. La thermopolitique permet de prédire, en fonction de l’enthalpie libre, dans quel sens ira la réaction alchimique avec l’électorat. Il se peut que Mélenchon ait atteint son point maximal en terme d’intentions de vote et sans doute pareil pour Marine le Pen. Mais il se peut que Macron vienne aussi perturber cet équilibre.
Les médias en ethnologues des milieux politiques sont prêts à analyser en bons commentateurs du sport sémantique les phases de jeu politiciennes et les jeux de phrases politiques plus ou moins correctes. Tout en observant les membres des espèces dans leur biotope dédié. Visites dans une école, une entreprise, meeting dans un bastion, dans une zone hostile ou même en terre inconnue. Mais pour l’instant, il est nécessaire de se focaliser sur l’onde de choc qui résonne comme un effet blast avec la déclaration de Macron qui n’économise pas les mots et en appelle à une révolution démocratique. Avec un élan de tribun bien assumé. Ce qui ne manquera pas de perturber nombre de candidats timorés se positionnant en Mc Gyver de la politique, chacun avec ses idées qui n’ont rien de bien original, pas plus la voiturette de Montebourg qui consomme deux litres ou les 20 000 places de prison promises par Sarkozy.
Dans les jours qui suivent, nous allons observer les réactions médiatiques, avec les analystes neutres capables de formuler un jugement impartial et les inévitables mercenaires du système prêts à jouer les démineurs, dénigrant Macron et protégeant en quelque sorte les espèces du milieu politique qui ne demandent pas forcément à l’être. La seule issue pour Macron repose sur une alliance avec Mélenchon. Rien n’est impossible, Mitterrand a bien fait alliance avec le PC avant son élection de 1981.
Vous venez de lire une chronique d’ethnopolitique qui suppose un développement plus abouti pour bien capter les modifications du milieu et suivre l’évolution vers un nouvel état ou bien le retour aux anciens équilibres.
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