Macronie : rien que l’image, tout pour l’image !
J’avais parlé dans un de mes précédents papiers de l’intervention télévisée du président Macron le 10 décembre dernier, suite aux manifestations des gilets jaunes. Je disais notamment que : « (…) Ce discours, soigneusement mis en scène et scénarisé (jusqu’à la posture des mains du président et à son maquillage qui laissait entrevoir un week-end difficile consacré au travail) étudié et rédigé par les communicants du Palais, n’a convaincu personne (…) … ».
Après cet acte de contrition télévisuelle, qui en réalité n’en était pas une (contrition je veux dire !), le naturel a pris le dessus.
Dans ses vœux aux Français (quelle histoire aussi que ces vœux imposés et inévitables, avec son flot de commentaires qui forcément suivent ! Mais, je reviendrai sur cette question de communication dans un autre papier), Macron se tenait débout, contre vents et marais, frais et dispos (dénotant par rapport à son intervention précitée), de nouveau jeune et conquérant.
Le discours allait de pair avec cette posture : « je poursuivrai les réformes comme je l’entends ; je ne changerai rien et vous devrez me suivre ». J’ai mis entre guillemets la partie du texte qui précède, même si le président jupitérien n’a pas utilisé exactement ces mots ; le message qu’il voulait faire passer c’était effectivement celui-là. J’aurais pu poursuivre dans la même veine, en précisant que Macron disait vouloir impliquer tous les Français, gagner (comme il aime répéter) avec tous les Français, à conditions que ces derniers fassent ce qu’il dit, ce qu’il veut, ce qu’il ordonne ; mais je m’arrête là avec les exemples !
Je me suis par la suite amusé à suivre le service après-vente des vœux : toute la macronie (tous les macronistes orthodoxes, c’est-à-dire tous ceux qui ne doutent pas un instant de la mission quasi religieuse de leur idole) ont sillonné les plateaux télé et pris d’assaut les micros des radios pour vendre le discours inspiré du néo-prophète.
On nous a expliqué de long en large que les institutions étaient là pour être respectées, que Macron a été élu démocratiquement, en oubliant de dire que cela s’est passé avec les voix des 24% des électeurs, avec un adversaire précis au second tour de la présidentielle et à un moment où toutes la familles politiques – droite et gauche confondues – s’entredéchiraient. Ce résultat de la présidentielle montre d’ailleurs la nécessité de procéder à un aggiornamento des institutions en introduisant, par exemple, un référendum révocatoire, chose que le macronisme abhorre.
Se cacher derrière les institutions est facile. Il est d’autant plus facile que ces institutions ont été adoptées à un moment donné de l’histoire, par une frange précise de la population, à la faveur et au bénéfice d’une caste… Mais, je m’éloigne de mon sujet…quoi que…
Néanmoins, nous avons du temps devant nous, en cette nouvelle année : les réformes présidentielles annoncées ne manqueront certainement pas de raviver les manifestations, protestations, révolutions, etc, des gilets jaunes et pas seulement.
Bonne année quand-même !
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