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Main basse sur la santé au Maroc

Entre des businessmen qui n’ont rien à voir avec la médecine, autorisés désormais, à investir dans les cliniques, et la création de facultés de médecine privés au Maroc, le malade a de sérieuses chances de perdre au change. En effet, un patron non médecin qui possède et gère une clinique peut être tenté de n’admettre dans son établissement que des patients souffrant de maladies ne nécessitant pas un long séjour, histoire de libérer le plus rapidement possible la literie.

Entre des businessmen qui n’ont rien à voir avec la médecine autorisés désormais à investir dans les cliniques et la création de facultés de médecine privés au Maroc, le malade à de sérieuses chances de perdre au change. En effet, un patron non médecin qui possède et gère une clinique peut être tenté de n’admettre dans son établissement que des patients souffrant de maladies ne nécessitant pas un long séjour, histoire de libérer le plus rapidement possible la literie. De même un étudiant qui aura qui aura payé 1 million de dirham (DH) (100.000 €) à une faculté de médecine privée pour devenir toubib aura de réels chances de réaliser un retour sur investissement également le plus rapide qui soit, surtout qu’il a contracté un prête bancaire, ce qui suppose des pratiques hypocrites s’inscrivant en porte à faux avec le serment d’Hippocrate qui doit en ce moment se retourner dans sa tombe. En effet, après l'accord de validation des brevets européens , le Maroc s'engage à partir du 1er mars prochain à reconnaître ces derniers. Plusieurs inconvénients à cette reconnaissance qui menacent tant les intérêts des industriels nationaux que la santé des Marocains, estiment plusieurs membres d'associations locales. A titre d’exemple : La définition extensible à volonté du terme d’innovation constituerait à elle seule un danger sur le système de santé au Maroc, déjà fragile à plusieurs égards. Les multinationales brevètent systématiquement des médicaments issus de modifications mineures, ne constituant pas réellement une invention et de ce fait ne sont pas considérés brevetables selon les standards de l'Organisation mondiale du commerce, argumentent entre autres ces associations. Pire : L’Office Marocain de la Propriété Industrielle et Commerciale (OMPIC), sous tutelle d’un ministre ayant de gros intérêts privés dans le domaine médical et pharmaceutique, Moulay Hafid Elalamy pour ne pas le nommer, ne pourra traiter avec toute la rigueur requise le déluge des demandes de brevetage en provenance et du Maroc et de l'Europe et d’ailleurs. En effet, l’OMPIC est sous-équipée en effectifs à même de répondre convenablement à toute pression de la demande. Pour Othman Mellouk, chargé de plaidoyer à la Coalition internationale pour l'accès aux médicaments en Afrique du Nord-Moyen Orient (ITPC-MENA). « Avec une telle pression sur l'OMPIC, il est évident que beaucoup de brevets abusifs seront délivrés, avec comme conséquence un monopole et une exclusivité de marché accordés aux multinationales pour une durée de vingt ans, sur des médicaments qui ne le méritent pas et pour lesquels le système de santé et le citoyen payeront le prix fort ». Le quotidien les Eco, propriété du businessman Moulay Hafid Elamy (MHE), entre autres ministre du commerce et de l’industrie (tuteur de l’OMPIC), estime que la signature de ce partenariat entre l’OMPIC et l’OEB va « consolider des avancées déjà réalisées dans le domaine de la protection de la propriété industrielle(…) » Ce que les associations pharmaceutiques n’entendent pas de cette oreille. Mieux : lors d’une rencontre tenue, le 19 janvier 2015 à Rabat, pour évaluer les amendements apportés à la loi sur la propriété industrielle en faveur de l’innovation et l’investissement par l’OMPIC, un curieux fait a été souligné par les intervenants : « Au moment du dépôt en ligne des demandes de brevetage, et au même titre que le reste des pays européens, les inventeurs pourront choisir le Maroc en tant que pays assureur de leurs inventions. Des inventeurs qui pourront tout aussi choisir la compagnie d’assurance Saham propriété de Moulay Hafid Elamy ! En attendant les suites du 1er mars, ce sont les récentes décisions du ministre de la santé, Lhoussaine Louardi (communiste), relatives à la baisse des prix de plusieurs médicaments , effectives à partir de juin 2014, qui ont perturbé le fonctionnement de certains laboratoires du secteur pharmaceutique marocain. Des perturbations qui se sont matérialisées sur le terrain par la disparition et la réapparition de certains médicaments génériques parfois majeures comme les injections anticoagulantes « Hibor », utilisées en post opératoire notamment cas de mastectomie. A titre d’exemple, Hibor (boite de deux seringues pré-remplies à 0,2 ml de 2500 UI +générique usiné par les laboratoires Iberma+) si son prix public est resté au niveau de 57 dirhams, il est, par contre, passé de 37,70 à 35,50 DH pour les hôpitaux ; baisse de marge qui a fini par perturber l’approvisionnement des officines privées. Autre exemple : la disparition pure est simple d’un pansement intestinal. Fabriqué depuis plusieurs années par les laboratoires Galénica, Colopathil (attapulgite activée), boite de 30 sachets, a vu son prix public marocain passer de 32,35 DH à 23,80 DH. Or « l’attapulgite activé, le principe actif du Colopathil, est importé du New Jersey à prix fort, explique une source qui a préféré garder l’anonymat. » CQFD. Mieux encore : la mode des facultés de médecine privées Tontexte , « chameau » de bataille du gouvernement actuel conduit par le PJD (parti islamiste fascine par le modèle turc) et celle de ces baisses populistes des prix de certains médicaments ne sont en réalité que les suites d’un plan de main mise sur série de cliniques les plus en vue dans les grandes et moyennes villes du Maroc et ce avant même que le projet de loi controversé, ouvrant les capitaux des cliniques à des investisseurs non médecins , ne soit adopté par le parlement marocain ! Un plan dont l’héros n’est autre que Moulay Hafid Elalamy. Cerise sur le gâteau et pour boucler son emprise sur le secteur de la santé , un secteur en pleine croissance au Maroc comme en Afrique, ce businessman entre autres patron de la compagnie d’Assurance (il est aussi présente dans le tourisme, la finance, l'offshoring, l’industrie pharmaceutique et la presse écrite et a été président du patronat entre 2006 et 2009…), vient de lancer une alléchante offre assurance santé dans le but est manifestement d’écraser la concurrence. Saham Assurance lance en effet une couverture santé « nouvelle génération qui permet à chaque souscripteur et à sa famille de bénéficier d’une couverture complète des frais d’hospitalisation au Maroc et dans le monde, ainsi que de soins ambulatoires à l’étranger. Assurance Maroc. « Assur’Santé International est commercialisé en partenariat avec NextCARE, leader de la gestion des services de soins de santé dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, et qui dispose d’un large réseau de prestataires de soins conventionnés à travers le monde ». Ainsi la boucle est bouclée !

http://chankou.over-blog.com/2015/02/main-basse-sur-la-sante-au-maroc.html


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4 réactions à cet article    


  • soi même 13 février 2015 22:00

    Mon pauvre bonhomme c’est devenue un sport international !

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