Avec une facilité déconcertante, d’aveux et de compromissions, de mensonges en boucle et surtout de jugements abscons et précipités, les adversaires de Ségolène Royal, n’avaient pas réellement mesuré la portée ou les enjeux réels, de ce vote des militants, d’où leur amateurisme. Etaient-ils obnubilés par des sondages favorables ? Sans doute. « The right man in the right place » disent nos voisins insulaires et ennemis héréditaires. L’heure est grave et, la bonne personne c’est Ségolène Royal. La France va mal, et, les petits arrangements entres amis, n’ont plus de place, si l’on veut sortir de ce marasme économico-politique dans lequel nous plongeons un peu plus, chaque jour davantage.
L’apathie des dirigeants socialistes de la future ex-équipe qui n’a pas démérité loin s’en faut, n’a fait qu’asseoir l’influence du pouvoir actuel, avec leur aval. A contrario, involontaire. Dans une symphonie de couleurs, il fallait de bons stylistes, de bons couturiers et de bons tisserands, pour créer un patchwork, un tissu bariolé et chatoyant, permettant à tous, de se reconnaître, car, le Parti socialiste n’appartient à personne. Hélas, la question de l’ego étant plus forte, le parti n’est pas parvenu à rassembler, certains voulant surtout s’y accrocher, ad vitam aeternam. Ils se reconnaîtront et vous les reconnaîtrez…
La fatigue chronique du parti socialiste, dans l’opposition depuis 6 ans, vient d’abord de l’aventurier, du pseudo-retraité de l’île de Ré, dont j’ai vu récemment l’épouse, oser dire à la télévision, que, Ségolène Royal devait simplement devenir actrice. Ce dernier avait quitté le bateau, en pleine tourmente, parce que les sondages lui prédisaient l’Elysée…Encore eux ! Ce geste « courageux » s’il en est, n’a bizarrement été remis en cause vertement. Hélas, le borgne le plus célèbre de France, était passé par là. Au nom de quoi, entre-t-il dans la corps des autres, pour revenir empester le parti ?
Les sondages ont encore fait des ravages. Bien avant le premier tour de la course au premier secrétariat, ils buvaient tous du petit lait. La revanche était à portée de main. Mauvais perdants, la défaite de 2007 leur est restée en travers de la gorge, et, ils veulent en découdre. On connaît le résultat qui a fait d’eux, des falsificateurs, des violeurs de lois, de raison, de la bienséance, des valeurs. 45% des militants qui n’avaient pu voter, viendront sans aucun doute, renouveler leur confiance, à celle qui a failli devenir chef de l’Etat français, battue par une propagande dont on voit aujourd’hui les résultats.
Les militants vont donc décider. Hier, j’ai ri de bon coeur en voyant le meeting de Martine Aubry. Même pas 200 personnes, sinon les habitants d’Aubervilliers, quelque curieux, et son équipe. Quant au rassemblement de Ségolène Royal au gymnase Japy, dans le 11e arrondissement, ce fut un succès total. Applaudissements à tout rompre, foule compacte, de toutes les couleurs et de toutes les origines. Standing ovation, discours plein, fort, rassembleur...
La subite main tendue de Martine Aubry fait sourire. Battu au premier round, elle avait catégoriquement refusé celle de Ségolène Royal. Convaincue qu’elle sortira vainqueur, par la faute des médias encore et toujours, qui ne parlent pas des abstentionnistes de la première consultation, oubliant que leur apport sera plus que décisif, ils font déjà les comptes. Une arithmétique osée dans la mesure où, ceux qui ont voté pour Delanoë ne sont pas forcément pour elle, et personne n’est propriétaire de ses voix.
Enfin, attendons. Dans ce vaste jeu de chaises musicales dans un champ de ruines qui égayent la galerie sur fond de tragi-comédie, celui ou celle qui sortira gagnant, aura fort à faire, pour recréer une ambiance sereine. Heureusement, ça ne sera pas de la faute de Ségolène Royal, la seule et vraie rassembleuse. Aujourd’hui est un jour particulier, et demain est un autre jour…
>>> Allain Jules