« Mais qu’est-ce qu’ils foutent là-haut ? »
Cri du cœur ou cri de la raison, ce sont des élus de petits villages de France qui traduisent le mieux le sentiment ressenti par bon nombre de Français : « mais qu'est-ce qu'ils foutent là-haut ? ».
En effet, c'est une excellente question qui a une réponse : là-haut, c'est à dire au sommet de l’État, les élus ont perdu pied avec les réalités du quotidien des Français. Le plus grave c'est que ce n'est pas nouveau et que cela ne cesse de s'aggraver. Explications.
I. Un mandat de « patch sur jambe de bois »
S'il fallait résumer la première année du mandat « Hollande » en quelques mots, ceux-ci seraient particulièrement durs : renonciations, reculades, compromis mou, manque d'envie et d'idées, absence de réforme structurelle, couacs etc...
Mais tout cela vous le savez déjà puisque la caisse de résonance médiatique ne cesse de le répéter en boucle, comme un mantra traduisant la frustration de « tous » à voir des décisions fortes être prises.
Le vrai problème de fond de ce gouvernement, c'est qu'il agit en gestionnaire par une action en forme de « patch ». Là où il serait nécessaire de sauter 2 générations de version système, le gouvernement nous prose un patch d'un système bancal que des tonnes et des tonnes de rapport n'ont cessé d'étriller depuis plus de 30 ans. S'il fallait en sélectionner, la seule liste des rapports de la Cour des Comptes suffiraient à eux seuls à dresser un programme politique concret d'actions tangibles et efficaces pour redresser le pays.
Au lieu de cela, nous avons un gouvernement des copains de l'ENA.
Élu sur le rejet de N.Sarkozy et nullement par vote d'adhésion, la logique aurait dû conduire F.Hollande a décider vite et fort, à trancher, à porter des réformes de fond sur la place publique. Au lieu de cela, la première année a été consacrée à des réunionites et des commissions. Un mode de gestion construit sur le compromis mou, issu lui même d'un mode de gestion révolu type « conseil général » où l'on acte in fine que les points qui ne font pas débat. Ainsi, on cajole tout le monde et surtout ceux qui participent. Toutefois, on ne démontre de la sorte aucun courage et surtout on ne déploie aucune vision.
Ce manque de vision est une catastrophe pour notre pays. Plus encore, l'environnement immédiat de conseillers tous plus ou moins sujets à des logiques de carriérisme et donc de « béni-oui-oui » n'engage en rien l’exécutif à prendre les décisions qui s'imposent. En somme un « conservatisme de gauche » est actuellement à l’œuvre et patch un système qui mériterait de changer de version.
II. Un exécutif hors sol et une caste politique en mode « impunité »
Certes, la crise a été profonde. Certes l'Europe a fait de très mauvais choix. Certes la droite a creusé la dette de 600 milliards d'euros en 5 ans. Certes le déficit public annuel s'est creusé. Certes.
Mais cela n'explique pas tout. En tous cas, il n'est plus acceptable de dire que tout est de la faute de la droite après une année complète à vasouiller et non-décider. La situation est trop grave pour se cacher derrière son petit doigt. Avec plus de 10% de chômage, une croissance atone, des dynamiques dans le rouge, une fiscalité croissante et surtout des signaux particulièrement pessimistes, l'état d'urgence devrait être décrété depuis longtemps.
Au lieu de cela, nous avons de la cosmétique et 6 mois de débat sur le mariage homo.
La cosmétique, c'est par exemple la publication du patrimoine des ministres qui finalement ne sera que consultable en préfecture (donc non diffusée). C'est aussi le plafonnement des rémunérations des ministres, mais pas des collaborateurs, des PDG du public, mais pas de leurs cadres. On pourra aussi ajouter les rabots de niches fiscales, les réformes avortés sur les dépassement d'honoraires ou même encore le fiasco en cours de la réforme territoriale.
Car derrière la cosmétique, il y a bien une capitulation en rase campagne de tous les sujets complexes. La réforme de l'école, que tout le monde attend depuis plus de 50 ans puisque l'école en France est une lessiveuse à talents et une machine à reproduire du même social, se résume aujourd'hui à des patchs cosmétiques sans relief.
La réforme de la santé, la réforme de l'organisation territoriale et de l'Etat, la réforme de la fiscalité et notamment de la fiscalité locale, etc... tous ces sujets sont éludés.
Pourtant, avec près de 38 ministres, 600 conseillers ministériels, des ministères et autres bureaux d'études complétés de rapports d'experts, ce ne sont pas les moyens qui manquent. Si on devait ajouter à ces quelques centaines de millions d'euros dépensés chaque année toute les élus (assemblée, sénat, collectivités locales etc...) et tous les collaborateurs d'élus, cette masse de conseil devrait, en toute logique, aboutir à des idées lumineuses. Réunis en conseils nationaux (56), conseils supérieurs (38), s'appuyant sur 31 observatoires et discutant autour de 600 commissions, le seul État devrait à partir de ces dizaines de millions d'euros de vie « démocratique » comme diront certains aboutir à des wagons de dispositions législatives....
Au lieu de cela, c'est la montagne qui accouche d'une souris en permanence.
La marque de fabrique de l'ENA, où, par manque cruel de connaissance du terrain, des bêtes à concours s'enferment dans leur tour d'ivoire et ne font qu'analyser les choses sous l'angle politique ou purement économique. Ces cabinets souffrent d'une consanguinité manifeste, d'une absence totale de diversité de point de vues, d'un éloignement à la réalité du terrain et notamment de celles des citoyens et plus encore des entrepreneurs-employeurs. En un mot, ces gens vivent hors-sol, dans un autre monde. Surtout, formés dans un moule unique, il manque cruellement d'idées et surtout de retour d'expérience pratique du terrain.
Notre démocratie est malade à tous les étages d'une représentativité qui ne l'est pas et s'avère trusté par des personnes qui sortent d'école ou du militantisme primaire de partis politiques qui ne peuvent leur apporter un recul concret sur les choses. La nomination des ministres eux-mêmes avec le jeu des chaises musicales laisse songeur : comment passer du travail à la santé, du budget à l'enseignement supérieur sans s'avérer être, par essence même, incapable d'être « bon » sur tous les sujets ? Au lieu d'avoir une (ou deux) compétence majeure, on nous fait croire que ces ministres sont polyvalents : c'est la raison pour laquelle au lieu d'avoir des gens qui connaissent et arbitrent par conviction, on a des gens qui ne connaissent pas, écoutent des experts et décident par opportunité pure de politique. Et ça ne marche pas.
Pour 577 députés et la pléthore d'élus locaux, combien expriment une conviction personnelle ? Combien peuvent décider, seuls, sans devoir manger à tous les râteliers d'échelons locaux pour conduire un projet ? Combien de députés proviennent d'autres filières que l'enseignement, la fonction publique, la santé, la justice ou le monde des affaires ? Combien d'ouvriers, de commercial, de techniciens, d'infirmière... bref de gens aux métiers « normaux » ? Pire encore, combien ont été élus avec un vote net, c'est à dire un vote avec une large majorité de suffrages exprimés ? Quand on voit que les députés des circonscriptions des Français de l'étranger parviennent à être nommés avec moins de 10% du corps électoral (c'est à dire à peine quelques milliers de votants) comment ne pas s'interroger sur la légitimité démocratique de ces élus ?
Si, au niveau communal, cette diversité existe encore, au sommet de l'Etat, le pouvoir est cadenassé par 2 partis qui, in fine, s'avèrent gouverner autour des mêmes conservatismes. On donne l'impression d'agir, mais on se noie dans le « trop d'informations », pour au final ne rien changer aux pouvoirs et lobbies déjà en place, de peur le plus souvent de générer une « adversité ».
Je pose une question : qui serait capable de me dire l'action de la ministre de l'écologie (D.Batho) à date ? A l'inverse, si vous étiez ministre de l'écologie, n'auriez vous pas là, en dix secondes au moins UN dossier à pousser en priorité ?
Alors oui, qu'est-ce qu'ils foutent là-haut ?
III. Plateaux TV, plateaux repas, et ré-élection
Compte-tenu du fait qu'années après années, crise ou pas crise, il y a toujours autant de postes d'élus et de place honorifiques où « caser » ses collaborateurs. Vu qu'une carrière exceptionnelle ne vous fera jamais avancer aussi vite au sommet qu'un bon carnet d'adresses susceptible de vous nommer. Vu que le mérite ne pèse pas lourd face à la loyauté du « colleur d'affiche détenteur de la carte du parti », vu finalement que la médiocrité est sacralisée, et vu enfin que la misère d'une partie de la population n'intéresse personne et surtout pas ceux qui en vivent (très bien) pour la commenter, qu'est-ce qui pourrait amener le système à évoluer ?
En effet, l'alternative démocratique est réduite : Droite ? Gauche ? Centre ? Extrêmes ? Finalement, cela ne change pas grand chose vu que le système en lui-même n'incite pas à une remise en question des élus en place. Avec les scrutins de liste, même avec 5% des voies, il suffit d'être devant pour être élu. Avec les découpages de circonscription qui ne répondent à aucune réalité géographique, finalement, on ne fait que renouveler les rapports de force en place à 20% près d'une élection à l'autre. Il suffit alors de faire place nette pour récupérer le suffrage d'électeurs qui, qu'ils votent à 90% ou à 40%, du moment qu'ils sont majoritaires et vous permettent d'être élu, vous re-conduisent pour au moins 5 ans. Et même si vous perdez, il y a toujours un mandat local à aller chercher, et même si vous perdez encore, il y a les élections sénatoriales, et pour les suprêmes recalés, les « placards en or » proposés par les copains pour remerciements de bons et loyaux services.
Quand vous vivez dans ce système où tout est « tout frais payé », avec des « indemnités » non assujetties à l'impôt, quand vous avez goûter à cela et que vous ne savez rien faire d'autre, et que de toute façon rien ne sera jamais aussi rémunérateur, comment changer ?
C'est bien pour cela, sauf quelques cas pouvant se revendre plus cher encore dans le privé, que les élus en place s'accrochent bec et ongles à un système où ils se servent avant tout en premier sous couvert de « défendre l'intérêt général et le service public ».
Chaque mois, une ville de 45 000 habitants perd son emploi, c'est à dire vu le taux de population active en France, une ville de 100 000 habitants qui perd ses ressources. Chaque mois, et ce depuis des mois.
Parallèlement, tous les excès et dérives bien connues de notre système perdurent. Les banques continuent à spéculer, qui plus est avec l'argent gratuit de la BCE, les praticiens de santé à sur-facturer, les jeunes continuent à s'emmerder et à ne pas savoir/pouvoir s'orienter, les banlieues continuent à vivre dans un black-out démocratique, l'enseignement supérieur reste toujours dual, la déperdition de pognon et d'énergies est toujours largement répandue dans la fonction publique, les entrepreneurs sont toujours dissuadés d'entreprendre, il n'existe toujours pas suffisamment de moyennes entreprises en France, l'environnement n'est toujours pas une priorité au service du progrès et de l'emploi... bref n'en jetez plus.
Qu'est-ce qu'ils foutent là-haut ?
Hé bien ils font ce qu'ils ont toujours fait : ils parlent, parlent, parlent et parlent encore.
Ils parlent bien sûr entre eux, face caméra ou face journaliste. Ils commentent à l'intérieur ou à l'extérieur du gouvernement. Ils se soumettent à la décision du grand chef, puis qu’aucun n'a réellement de délégation de pouvoir. Ils se concertent puisqu'un n'est seul à traiter d'un sujet. En clair, ils n'ont plus conscience de l'urgence du temps présent.
Ils ne se rendent pas compte que le chômage est un compte à rebours, que la gestion des retraités mais aussi des fins de vie est une bombe à retardement, que les générations qui arrivent sur le marché de l'emploi depuis 5 ans sont sacrifiées, que l'Europe est malade et qu'il est temps de changer de logiciel.
IV. Une défaillance de vision stratégique pour l'avenir
Manque d'idées, manque d'envie, manque de capacité à déployer une vision cohérente dans une dimension concrète. En clair, un déficit profond de vision stratégique à moyen et long terme.
Ainsi, on soulève des sujets, par bribes et morceaux. On traite des allocations familiales sans parler de la cohérence générale des aides à la famille, ou plus simplement des transferts visés d'une politique familiale. On touche à un levier, mais on ne touche globalement à rien, donc on ne change rien.
On traite de fiscalité, mais on ne réforme par l'impôt sur le revenu en le fusionnant avec la CSG pour une imposition à la source. On évoque la fiscalité locale, mais on ne cherche jamais à rationaliser un système basé sur des valeurs des années 70 qui taxe les plus modestes et épargne les plus aisés. On aborde la question des retraites, mais on ne développe aucune vision sur un système d'ensemble plus juste, plus lisible et plus rationnel qui viserait, entre autres, à réunir les 150 systèmes de « caisses » et autres collecteurs que plus personne ne comprend.
La France est malade de la profusion de systèmes, établissements, organismes, conseils, caisses, observateurs et je ne sais-je qui, avec le temps ont évolué de « pluralité / concurrence » à sédimentation/complexité. C'est une marque de fabrique qui nous coûte, à tous, extrêmement cher et permet à certains de vivre à très bon compte sur cette opacité.
Ceci est valable pour de très nombreux champs et au lieu de « simplifier, supprimer, regrouper », les gouvernement s« créent, agrègent, ajoutent, nomment, génèrent » : cette inflation se fait sur de l'argent public. On aura alors beau rôle de sacrifier ici ou là à des économies de fond de tiroir si le système lui même est en déperdition généralisée (on pourrait donc se poser la question : au profit de qui ?).
Quand nos « analystes » traitent du niveau de prélèvement public sur le PIB, il serait bon de savoir de quoi nous parlons :
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s'il s'agit d'avoir 5% de PIB en impôt pour financer des crèches, des hôpitaux, des policiers ou des juges, le choix mérite d'être fait.
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S'il s'agit d'avoir ces mêmes 5% de PIB en impôt pour financer des comités théodules, des hauts conseils en doublons, le mille-feuille territorial, des conseilles et collaborateurs de cabinet, il y a peut-être là, et précisément là, des coupes claires à réaliser.
Ce que j'essaye d'expliquer, c'est que la gauche et plus largement la société manque d'une philosophie de fond : quelle société voulons-nous ? Des impôts, oui, mais pour faire quoi ? Taxer les riches plus fortement, oui, mais pour quels buts et pour faire quoi ?
Veut-on un système avec moins de taxes et moins de services comme au Royaume-Uni ou bien un système avec plus de taxes mais de nouvelles sécurités comme au Danemark ?
Ces sujets ne sont jamais abordés. Pendant ce temps là, on focalise sur des chiffres dont on ne connaît pas la « consistance » et l'usage concret. On peut très bien consacrer 1% du PIB à l'éducation et être performant si on est organisé. On peut très bien avoir un déficit record une année et se relever en peu de temps (Islande). Le chiffre des « 3% » de déficit est une lubie qui occulte la question centrale du modèle de société et donc du programme politique de fond pour lequel nous sommes amenés en tant que citoyen à voter.
Ce vide programmatique de vision stratégique est terrible. Il l'est d'autant plus que les défis qui s'offrent à l'humanité sont énormes. Il l'est encore plus en frustration quand on sacrifie son tissu industriel par 30 années de mauvais choix Européens, mépris des métiers manuels, sacralisation de la finance sans règles et plus largement une faiblesse politique d'une insondable cruauté.
Notre pays manque cruellement de projection. Alors il tourne en rond, il s'enferme et se repli.
On ressasse, on se flagelle, on pointe du doigt ce qui n'a jamais été corrigé parce que cela agace.
On s'étripe joyeusement sur une dualité stérile gauche-droite où le concept d'alternance est aussi vide que celui qui l'a évoqué sur la place publique. On octroie des rémunérations folles à des incapables de produire et on discute sur le fait d'octroyer quelques misérables euros à ceux qui, tous les jours, produisent un travail concret. Les barreurs, toujours plus nombreux, souhaitent que les rameurs, toujours moins nombreux, soient plus productifs pour assurer leurs vieux jours au soleil.
Ce système ne marche pas, et il ne marche plus.
Le pays a besoin de réforme de fond, qui change la donne et donne envie d'espérer.
La pays a besoin de profils d'un autre calibre que les branquignoles dont nous héritons depuis trop longtemps. Il faut du neuf, des idées neuves, des expérimentations, … en un mot du courage.
Et je ne parle pas du « courage » alias « entêtement aveugle parce que je crois être meilleure que tout le monde mais n'ai jamais mis les pieds dans le monde réel et ne respecte personne » d'un récent livre, je parle bien du courage d'être capable de dire à sa propre équipe de gouvernement qu'elle n'agit pas pour elle, mais pour l'intérêt supérieur de la nation. En clair, qu'elle n'est pas là pour calculer, mais pour agir sur le fond des choses.
Tout cela est peut-être naïf – utopique dirons certains- mais c'est bien de cela dont le pays et même l'Europe ont besoin : il est urgent de changer de logiciel.
V. Avoir le courage de changer
« Le changement c'est maintenant ».
Le slogan était fort. La déception n'en sera que plus rude.
Effectivement, le changement, c'est ce que les français attendaient et attendent. Et ce changement devait être profond. Il ne s'agissait pas, contrairement aux chantres de l'idéologie libérale, d'engager des réformes « sociales-libérales » sur le modèle Allemand, mais bel et bien d'engager une « nouvelle version » du modèle Français.
En effet, notre modèle n'est intrinsèquement pas mauvais. Il n'a simplement jamais été adapté et surtout a été profondément distordu par des années d'attaques diverses et variées. Le système de santé en est un illustre exemple avec l'absence de revalorisation des barèmes « Sécu » profitant au secteur des mutuelles et reportant de fait la charge sur des assurés n'ayant d'autres choix. La CMU n'est pas une mauvaise idée, mais ses champs d'application auraient pu avoir des limites. 15 ans qu'on nous parle d'un « fichier vital » avec une carte « unique » afin que chaque praticien puisse avoir un suivi global du patient : toujours rien en vu.
Des années aussi que l'on parle de transition énergétique, de basculement industriel vers une économie du « recyclage » et de la « performance énergétique » et toujours rien de concret.
Dans tous les domaines, des réformes lourdes sont à conduire, des choix forts à opérer. Au lieu de cela, le gouvernement « recule » et démontre sa faiblesse à trancher transcrite par une majorité trop instable et incapable de se remettre en question. Le PS est une armée mexicaine qui n'agit que pour elle-même, ce qui finalement ne s'éloigne pas du caporalisme de l'UMP où tous font corps derrière le leader maximo dans le même but.
Pour changer, il faudrait engager une réforme structurelle de la représentativité du pays, en engageant une réforme constitutionnelle forte, quitte à passer par voie de référendum, de l'intérêt du Sénat aux échelons locaux, dans l'optique d'alléger le pays en « élus ». C'est le seul moyen d'avoir moins d'élus, mais « mieux d'élus », et de cesser les compromis permanents et l'immobilisme de fait d'acteurs qui ne peuvent plus, seuls, agir.
Changer, ce serait aussi insuffler une nouvelle dynamique, positive, qui donne envie d'investir et de se projeter. Au lieu de regarder en permanence dans le retroviseur et d'être figé dans l'après-guerre (c'était il y a 70 ans), il serait temps de regarder vers l'avant et d'encourager nos talents plutôt que de les emmerder avec le poids de l'histoire permanent. Il y en a marre de ressasser et de s'enfermer sur soi. Politiquement, il serait urgent de montrer l'exemple et donc de donner envie.
Pour donner envie, il faut engager des sujets durs. Il faut « forcer le destin ».
Si nous voulons jouer au « top niveau », on ne peut pas jouer à moitié : pour être dans l'élite mondial, on doit se distinguer par des atouts incontestables qui ne peuvent émerger que si le contexte est favorable. L'enjeu n'est pas tant de « sauver des emplois », mais plutôt d'accompagner le changement d'affectation des secteurs de recrutement, de définir une politique industrielle stratégique et d'accompagner les individus (par le formation tout au long de la vie via un guichet unique) vers une capacité à changer qui dépasser la sacro-sainte logique du diplôme initial. Et si on pouvait changer de métier tous les 5ans ? Et si la note n'existait plus à l'école ? Et si le fait d'échouer dans une entreprise n'était plus une « condamnation » mais plutôt un échec constructif pour mieux faire ? Et si la consommation n'était plus uniquement fondée sur l'usage de matières premières ? Et si l'énergie ne dépendait plus demain des seules majors mais d'un bouquet diversifié dont une partie de production individuelle ?
Pour changer, c'est l'impulsion qui compte.
L'enjeu est bien là : c'est cette impulsion de fond que tout le monde attend et qui n'est pas venue.
La France voulait du changement. Elle n'a récupérée qu'une copie, fade, de gestion et de Mitterandisme du passé. Si on ne peut pas tout faire seuls, le chef du gouvernement peut au moins lancer cette impulsion et nous projeter dans l'avenir.
Les défis sont immenses, pas pas insurmontables. Pour corriger le tir, il faudrait s'attaquer aux privilèges et dérives tout en donnant envie à tous « d'y aller », c'est à dire d'entreprendre. Il faudrait former la jeunesse à du concret, autrement dit « rompre » avec les logiques de chiens savants, encourager la création plutôt que de saupoudrer les majors en place de subvention inutiles. Il faudrait valoriser les savoirs-faire, les outils industriels et les orienter vers les technologies de demain. Nous pouvons le faire.
Si, là-haut, il n'y avait pas que de petits énarques tous sortis du même moule, peut-être aurions nous une chance d'entendre ce type de paroles plutôt que la langue de bois de Najat qui n'a jamais fait autre chose dans sa vie que de parler.
La France a besoin de concret : P.Etchebest serait la bienvenue au sommet de l'Etat pour « booster » tout ce petit monde !
Plus sérieusement, si, d'ici la fin de l'année 2013, le gouvernement de gauche n'entreprend pas les réformes structurelles nécessaires et continuent à agir par petites touches qui mécontentent tout le monde, je pense qu'il risque de ne pas passer l'hiver, et pire encore, d'offrir le pouvoir au FN sur un plateau, ce qui serait définitivement le signe d'une catastrophe intellectuelle nationale.
Alors oui, qu'est-ce que vous foutez là haut ?
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