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Accueil du site > Tribune Libre > Mali : le double jeu algérien (2)

Mali : le double jeu algérien (2)

Hier nous avons vu l'étrange ballet de cet été dans le fief d'un des leaders islamistes du Nord-Mali, un des trafiquants notoires reconverti en prêcheur islamiste. Un individu ayant bénéficé de soutiens évidents pour étendre son emprise, et de la faiblesse d'un pouvoir malien complètement dépassé ou partie prenante de la corruption engendrée par les masses considétables de cocaïne qui ont transité dans le pays depuis la révélation en 2010 du trafic par avions gros porteurs venus directement d'Amérique du Sud. Avec comme point d'orgue le nord-Mali et la région de Tarkint, où officiaient ces mêmes trafiquants... comme intermédiaires grassement payés des libérations d'otages monnayées. Des otages enlevés par leur propre groupe !!! Dans ce contexte de manipulation à tous les étages, la personnalité de l'algérien Iyad Ag Ghaly n'a eu aucun mal à s'imposer... sponsorisé par des services secrets algériens, désireux de ne pas eux-mêmes se faire envahir par une contagion islamiste, ou depuis toujours cherchant à destabiliser tout le Sahel... pour pouvoir bénéficier d'une généreuse aide américaine toujours prête à actionner un chiffon rouge à la Al-Qaida.

Un touareg trafiquant de cigarettes et de drogue, voilà ce qu'il est, nous rappelle en novembre dernier Atlas Info : "si Aqmi est reconnu comme étant le plus grand cartel du Sahel, il faut reconnaître que son implantation en 2002 a été tolérée par ATT et facilitée par Iyad Ag Ali qui avait ses entrées à Koulouba à cette époque (nota : le palais présidentiel malien, saccagé lors du coup d'Etat et où le président de transition avait été lynché). Ainsi, tout le monde trouve son usufruit (Maliens, Algériens, Mauritaniens, Sahraouis…). Les politiques et autres officiers supérieurs exploitent à fond le filon dans le lointain désert sans trop se gêner. Les nombreux appareils suspects détectés par les tours de contrôle à Gao, Tombouctou, Kidal et signalés aux autorités maliennes n’auront aucune réponse jusqu’à l’affaire du Boeing calciné, non loin de Tarkint dans la région de Gao, bourré de cocaïne (voir ici ma saga Coke en Stock). Entre 50 et 60 tonnes de cocaïne par an transitent dans le Sahel. La Mauritanie, le Mali, le Niger, le Tchad et le Soudan sont les principales plateformes. Les armes et minutions accompagnent les transports de drogue. Pour une valeur de marchandise de 1,6 milliard d’euros (1049 600 000 000 FCFA), il serait versé aux groupes armés qui en assurent la protection, 310 millions d’euros (203 360 000 000 CFA). ATT et son entourage en profiteront. Sidhamed (Mohamed OuldAwainat à l’état civil) l’un des barons de la drogue de l’affaire « Air Cocaïne » a été libéré par ATT en échange du recrutement de milices maures qui ont combattu aux côtés de l’armée malienne à Tessalit". Tout tourne en ffet autour du cercle de Tessalit, où se trouvent à peine 16 000 personnes (l'équivalent de la ville de Guérande) ; et de celui de Bourem ; le second "cercle" à noter comme centres principaux du trafic e coke, là où tombent parfois des Boeing. A Tarkint, du cercle de Bourem, justement, la DGSE avait envoyé un observateur, en la personne de Pierre Camatte.. qui se fera enlever et dont la libération contre rançon sera obtenue grâce à l'intercession de....Baba Ould Sheik ;, le maire du village. Un autre personnage inquiétant. Le véritable clone d'Iyad.

Un maire de Tarkint, décidément fort bavard, qui en 2009 révélait un étrange pot aux roses : "dans une interview publiée le 12 octobre 2009 dans le quotidien canadien ''le Globe and Mail'', le maire de la commune rurale de Tarkint, Baba Ould Sheik, affirme que Robert Fowler, envoyé spécial du Secrétaire général de l'ONU pour le Niger et son collègue Louis Guay, tous deux enlevés en décembre 2008, à l'ouest de Niamey, avaient été troqués contre 4 membres d'Al -Qaïda, dont un fabricant de bombe. ''L'un d'eux est mort dans un accident de voiture lors du transfert et les trois autres hommes libérés sont Mauritaniens'' a précisé Baba Ould Sheik. Ce n'est pas tout : pour la libération des deux diplomates canadiens, a-t-il ajouté, une importante somme d'argent aurait été versée. Présenté comme un homme de l'ombre, le maire de Tarkint s'entretenait régulièrement avec le chef des preneurs d'otages, l'Algérien Moctar Belmokhtar, l'un des dirigeants d'Al-Qaïda au Maghreb. Au début, souligne Baba Ould Sheik, les ravisseurs voulaient beaucoup d'argent. Ce n'est que plus tard qu'ils ont été "obsédés" par la libération de plusieurs membres d'Al-Qaïda emprisonnés au Mali". Moctar Belmokhtar, alias Khaled Abu El Abass, l'allié du maire, les deux se partageant la rançon, en plus d'obtenir la libération de terroristes. Le "fameux" Belmokhtar, surnommé Mr Malboro, surnom hérité de sa principale activité... de contrebandier notoire. Un jihadiste "historique", lui : le borgne s'était rendu jadis à Jalalabad ou jusque Kaboul avant de rejoindre dès 1993 les rebelles algériens au sein du GIA (Armed Islamist Group) l'ancêtre du GSPC. Marié 5 fois à des filles de chefs touaregs, le combattant borgne joue au Ben Laden du désert depuis plus de 20 ans maintenant. C'est un vrai chef de guerre, façon afghane, qui aujourd'hui prend les mêmes poses photographiques que Ben Laden, Kalachnikov bien en évidence, et aux lèvres les mêmes menaces, à part que lui cite en exemple la première vague de kamikazes ayant sévi en France (Kaled Kelkal, mort le 29 septembre 1995) avant de citer Mohamed Merah, quand il s'agit de menacer les français. "Old School Terrorist", diraient les américains !

Et qui retrouvait-on comme négociateurs en septembre 2010, lors de la prise d'otage des cinq français d'Areva ? Les deux mêmes personnages, alors présentés sous un jour extrêmement flatteur dans le Figaro : "Baba Ould Choueckh, un homme d'affaires, et un intellectuel arabe, maire de Tarkint, à une centaine de kilomètres de Gao, passe presque pour le négociateur officiel du président malien Amadou Toumani Touré. Il a ainsi joué un rôle prépondérant dans la libération de deux diplomates canadiens, Robert Fowler et Louis Guay, capturés au Niger en décembre 2008, puis du Français, Pierre Camatte, pris onze mois plus tard". Ceci pour le premier, le second n'étant autre... qu'Ag Ghali en personne !!!... "Le second homme clé est Iyad Ag Ghali, un ancien chef de la rébellion touareg dans les années 1990, devenu depuis diplomate. Lors de ces années de lutte contre Bamako, il avait lié des liens avec le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), ancêtre d'Aqmi. Il a su les conserver. Surtout, il connaît parfaitement la région de Kidal, terre de sa tribu, où évoluent les miliciens d'Abou Zeid (ici à droite en photo). « Personne ne peut vivre dans ce désert sans qu'il le sache », affirme l'un de ses proches." La "diplomatie" à la petite semaine d'un Sarkozy se serait-elle fait avoir dans les grandes largeurs avec ce quatuor infernal ATT-Ould Choueckh-Ag Ghali-Abou Zeid-Moctar Belmokhtar, c'est aujourd'hui une évidence flagrante. Le Figaro arguant même ce jour là que " le Français Pierre Camatte, lui, a été échangé contre quatre djihadistes enfermés dans des prisons maliennes. Sans argent. Personne ne doute que les futurs pourparlers seront très serrés. Contrairement à Belmokhtar, Abou Zeid est plus sensible aux revendications politiques que financières." Ce que personne ne peut plus croire aujourd'hui... comme personne ne peut plus voir en Pierre Camatte un simple... herboriste.

La surprise étant qu'en 2003, sept ans avant, on retrouvait déjà les mêmes acteurs en train de se chaparder pour le partage des rançons (*), ATT "tranchant" ce jour là entre les deux en imposant mollement le colonel Amadou Baba Touré, l’ancien directeur général des services secrets maliens, qui s'effacera vite derrière les deux autres (après le versement de quelques billets, disent de mauvaises langues). On y avait déjà vu des choses ahurissantes. Ainsi, à l'époque, révèle Algeria-Watch, le maire de Tarkint était entré par on ne sait quel miracle en possession d'une cassette des 14 otages du moment... en ayant "croisé" par hasard sur sa route le responsable de la prise d'otages, qui s'appelait alors Abderezak el-Para, selon ses propres dires... que personne de censé n'avait gobé. Un el-Para dont tout le monde connaissait les liens avec le DRS algérien. Le dénommé el-Para, qui tenait bien sûr son surnom de son ancien ancien métier : c'était un officier des forces spéciales de l’armée algérienne officiellement officiellement passé à la guérilla du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC). Un el-Para qui avait en fait bien aidé les algériens, comme le souligne si justement le Monde Diplomatique : "évoquant un enregistrement vidéo qui se révélera plus tard un faux, les services secrets de l’armée algérienne, le tout-puissant département de renseignement et de sécurité (DRS, ex-Sécurité militaire), s’efforcent d’en persuader l’opinion internationale : El-Para serait un « lieutenant de Ben Laden » chargé d’« implanter Al-Qaida dans la région du Sahel ». Peu après, les Etats-Unis allègent l’embargo sur les armes à destination de l’Algérie et annoncent la vente d’équipements militaires antiterroristes. A Alger, fin 2002, M. William Burns, secrétaire d’Etat adjoint américain au Proche-Orient, avait déjà déclaré que« Washington beaucoup apprendre de l’Algérie en matière de lutte contre le terrorisme ». Le DRS avait déjà roulé les américains dans la farine, en 2003 !

Car il faut bien le constater : les enlèvements de 2003 avaient au moins servi à quelque chose : le rapprochement avant tout des USA et de l'Algérie, avec à la clé la construction d'une base secrète dans le pays (à Illizi, révélée en septembre 2003 par le Quotidien d’Oran, une base gardée par les mercenaires d' Executive Outcomes ! : "l’essentiel, c’est l’implantation de points d’appui militaires au Maghreb et au Sahel : l’initiative dite « Pan-Sahel » est devenue opérationnelle en novembre 2003, peu après la prise d’otages du Sahara. Objectif des Etats-Unis : restructurer leurs bases militaires dans le monde. Au lieu d’entretenir de grandes structures lourdes, coûteuses et peu flexibles, ils projettent de développer un réseau de petites bases opérationnelles, nécessitant peu de personnel". Des bases d'où peuvent partir leurs drones ou leurs avions de surveillance Orion P-3 ou Dash (tel le N355PH, et sa baie de capteurs sous le fuselage qui s'est écrasé... au Mali). En ce sens, le "Ben Laden" algérien va se retrouvé très courtisé : "Toujours début 2003, une nouvelle opération d’el-Para va contribuer à accélérer le rapprochement entre Alger et Washington : entre le 22 février et le 23 mars, trente-deux touristes européens (seize Allemands, dix Autrichiens, quatre Suisses, un Suédois et un Néerlandais) sont enlevés dans la région d’Illizi, en plein Sahara algérien. Ils y seront retenus pendant de longues semaines, avant d’être libérés – après d’obscures tractations dont rien n’a filtré – en deux groupes successifs : les premiers à la mi-mai, les seconds à la mi-août. Une Allemande décédera dans le désert, où elle sera enterrée" .

Le "Ben Laden algérien" aurait-il servi de chiffon rouge à agiter sous le nez des militaires algériens, au même titre que son illustrissime exemple ? Sans hésiter : "Ainsi l’Algérie passe-t-elle pour une cible d’Al-Qaida, et donc pour un allié naturel des Etats-Unis – comme la traque de Ben Laden avait justifié l’occupation de l’Afghanistan et l’implantation de bases militaires en Asie centrale, région stratégique pour Washington. El-Para serait-il, en mode mineur, l’épouvantail légitimant la présence militaire américaine dans le Sahel, présenté comme éventuelle base arrière d’Al-Qaida ? En mars 2004, le général Charles Wald, commandant en chef adjoint des forces américaines en Europe (Eucom), assurait que des membres d’Al-Qaida tentaient de s’établir« dans la partie nord de l’Afrique, au Sahel et au Maghreb. Ils cherchent un sanctuaire comme en Afghanistan, lorsque les talibans étaient au pouvoir. Ils ont besoin d’un endroit stable pour s’équiper, s’organiser et recruter de nouveaux membres." Ne reste plus après qu'à faire des simulacres de formation, à donner 37 Toyotas dont la moitié va vite se retrouver de l'autre côté des militaires maliens, et le mal était fait. Al-Qaida, la tarte à la crème, est à nouveau de sortie : c'est un énième épisode de Power of Nightmares en effet. el-para, selon Jean-Baptiste Rivoire et Salima Mellah, ce n'est autre qu'un second Zitouni... Iyad Ag Ali étant le troisième larron de la même farce, celle du double-jeu algérien. El-Para, sera bien sûr arrêté et depuis... personne ne sait ce qu'il est devenu, après avoir officiellement fait allégeance à l'amnistie générale d'Abdelaziz Bouteflika. Les américains faiant e même avec leurs agents, tel Ali Mohamed, qui effectuait plusieurs fois par mois le trajet Fort Bragg-Peshawar.

Le même Wald avait déclaré il y a 9 ans déjà  : "en 2004, le général Charles Wald a visité l'Algérie dans le cadre de ses efforts pour établir des liens militaires entre les Etats-Unis et l'Algérie. Interrogé sur son estimation de leur pratique de contre-insurrection, il a répondu : "Je pense qu'ils font un travail fantastique, je pense qu'ils sont très bons à la question de la lutte contre le GSPC Ils ont malheureusement eu beaucoup de pratique dans ce domaine... C'est un très gros problème pour l'Algérie. nous respectons leur capacité à le faire. question de fait, je prends une équipe d'officiers généraux du Commandement européen à Alger ce printemps et nous allons avoir une réunion avec l'armée algérienne et ont eux nous parler de deux insurgences lors de la bataille d'Alger et la façon dont ils se battent contre le terrorisme [maintenant] et essayer d'apprendre d'eux. nous pensons que nous avons beaucoup à apprendre des Algériens. " Apprendre à torturer, comme les algériens avaient pu l'apprendre à leurs dépens, lors de la Bataille d'Alger ?

L'enjeu étant la base secrète américaine en Algérie... une base plus si secrète que cela selon le bien informé Quotidien d'Algérie : "Entre autres affaires, toutes plus incroyables les unes que les autres, il y eut celle de la base américaine. "Plusieurs généraux, dont deux principaux, parmi les plus terrifiants du régime, celui qui contrôlait le trafic de drogue à destination de l’Europe et l’un des plus grands criminels contre l’humanité, commis contre des populations civiles, avaient accepté de parrainer l’affaire. C’était le temps des affaires. En ces années 90, pendant que la mort s’abattait sur les populations, que le terrorisme faisait des ravages, jusqu’en France, et qu’il instaurait un climat de terreur indicible, les généraux, leurs clientèles et leurs parentèles, s’enrichissaient en milliards de dollars. Chacun d’eux avait son propre monopole. Qui celui du blé, qui celui du médicament, qui celui de la drogue, qui celui de l’armement et ainsi de suite, pour tout ce qui pouvait rapporter. La construction de cette base fut donc placée sous la protection de ces deux généraux majors. Dans la pratique, le terrain choisi soigneusement pour cette base, par les Américains eux-mêmes, se trouve dans le Sahara, au Tassili, au sud-est du pays, près des frontières de la Libye et du Niger, à quelques kilomètres d’un hameau qui porte le nom de Iherhir, au sud d’Illizi. Les travaux ont été confiés à la BRC. De grosses enveloppes ont été « remises » à plusieurs barons du régime, dont Chakib Khalil et nos deux généraux. Cet argent n’a pas été versé par les Américains, mais par la BRC, Brown Root & Condor (BRC, joint-venture entre Sonatrach et Haliburton, une société qui appartient à Dick Cheney, entre autres néocons du même cru) La BRC a sous traité la partie BTP de cette base à la société canadienne RSW – SCATT ». Un nombre impressionnant de troupes a été déployé autour du chantier, en plein désert. Nul ne pouvait approcher, à moins de 10 km du site. Mais les quelques informations qui nous sont parvenues, malgré tout, nous apprennent que la circonférence du mur d’enceinte de cette base est d’une dizaine de kilomètres. Plusieurs infrastructures y sont présentes, dont une piste d’atterrissage de 4000m, une piscine olympique d’une capacité d’accueil de 1000 personnes. C’est dire que ce n’est pas un petit cantonnement de fortune, destiné à accueillir une unité de l’armée.( Encore que, selon des informations dignes de foi, cette base a longtemps servi de base arrière à l’émir du GSPC, Abderazak el-Para, qui se trouve en ce moment même en villégiature chez le DRS, alors que la justice algérienne, qui sait très bien où il se trouve, l’a condamné à une peine par contumace.)" En France, l'hebdo VSD ajoutera une touche intéressante, en révélant qui avait eu la garde de la base : "VSD affirme encore que la surveillance de ce site a été confiée à une société de gardiennage basée à Pretoria en Afrique du Sud qui « emploie un certain commandant Damink, ancien des services de renseignements sous le régime de l’apartheid, aujourd’hui présenté comme spécialiste des réseaux islamistes dans le monde. » Toutefois, ces deux éléments rapportés par l’hebdomadaire ne sont pas nouveaux. L’existence de cette société de gardiennage ainsi que la présence de ce commandant Damink a déjà été mentionné dès …septembre 2003 par un site spécialisé dans les recherches sur le terrorisme". Base secrète et mercenaires : le cocktail savant utilisé au Pakistan est de retout en Algérie !!!

Une base dont je vous avais parlé en détails ici-même en janvier 2011 : "or cette base existe : c'est celle où sont stationnés les Orion P-3, justement  : "et en cherchant un peu dans les différents articles de la revue, on peut retrouver un papier daté d'il y a quelques mois intitulé « Afrique : la nouvelle frontière militaire ». Il y est fait état du financement par le Congrès américain en 2005 et pour une durée de six ans de l'Initiative Transaharienne de Contre-Terrorisme (TSCTI). Doté de 500 millions de dollars, ce fond vise à financer notamment…une base en Algérie d'avions P3 Orion qui serait aujourd'hui en activité dans le sud du pays. Les avions P3 Orion sont à la fois des avions de reconnaissances et des avions de troupes. Selon un expert militaire algérien interrogé par "toutsurlalgerie.com", "il s'agit effectivement d'une base construite et modernisée par BRC Halliburton à Tamanrasset depuis 2004 pour accueillir ce type d'avions. Il y a actuellement en Algérie un P3 Orion américain ainsi que 6 avions Beech-1900 Hisar qui ont le même rôle de reconnaissance". Ainsi après les exercices militaires communs entre les forces spéciales américaines et les forces spéciales algériennesracontés par Robert Kaplan dans son livre « Hog Pilots, Blue Water grunts » et dont "toutsurlalgerie.com" s'était fait l'écho, voici de nouvelles révélations qui attestent de la présence militaire américaine sur le territoire algérien. Déjà Kaplan citait un haut responsable militaire qui appelait à cette coopération sous forme d'une présence américaine permanente". Et voilà comment on arrive à implanter une base fondamentale pour les USA dans un pays qui s'est toujours tourné jusqu'ici vers les russes pour ses équipements militaire : chapeau, non ? Car c'est bien une base de la NSA qui a été installée : une base à "grandes oreilles". Qui sert déjà à beaucoup de choses : "Depuis le début de l'épisode des deux touristes autrichiens enlevés dans le désert tunisien puis transférés dans le nord du Mali, les Américains semblent particulièrement bien informés sur la situation des otages et même l'endroit où ils pourraient se trouver. On peut difficilement ne pas faire un lien avec une éventuelle présence de forces américaines dans cette région, avec des moyens de reconnaissance efficaces de type…P3 Orion, par exemple" note El Watan. Les américains ont toujours su où étaient tous les otages, cela signifie, en effet. 

Au Mali, surveillé par les avions espions US (voir épisodes précédents) tout tourne en effet autour de la ville de Kidal, puisque Tarkint est aussi un camp militaire situé à proximité, à la " jonction de deux localités frontalières avec l’Algérie". Une ville où les vols de véhicules et le trafic de cocaïne ont pris une ampleur démesurée, ainsi que le second "revenu majeur local", la prise d'otages : "Baba OuldAchouekh, maire de la commune de Tarkint aurait été contacté par un des bras droits du président ATT, Ben Maouloud. Ould Achouekh (le maire de Tarkint) serait le véritable cerveau des relations entre Koulouba et le milieu du crime. Le 22 janvier 2009, il enlève 4 otages européens au Niger, puis négocie leur libération avec Aqmi (sauf le britannique Edwin Dyer qui sera assassiné). C’est lui qui négocie de nouveau avec OuldAwainat, les renforts de milices maures, en échange de la promesse d’un siège d’élu de Bourem au Haut Conseil des Collectivités en mai 2012, histoire de se mettre à l’abri de la justice. " Et comme ce petit monde de trafiquants est petit, et même parfois une histoire de famille, on retombe sur un autre cas d'otages qui a retenu et retient toujours notre attention : "outre son proche Baba Ould Achouekh impliquer dans l'enlevement des 4 touristes occidentaux, il est à noter que Mohamed Ould Awainat est le cousin germain d'Ahmed Boufalja, qui est l'auteur de l'enlèvement à Niamey pour le compte d'AQMI d'Antoine de Léocour et Vincent Delory, deux ressortissants français qui perdront la vie lors d'une opération millitaire conjointe du Niger et de la France" pouvait-on lire. Ce qui est pour le moins assez surprenant. En tout cas, dès l'année 2011, le constat est flagrant : on a bien affaire à un laxisme d'Etat affolant. Le pays n'a plus de tête, et son armée part en quenouille. Les trafiquants ont une aire de jeu totalement libre !

Entretemps, profitant de la faiblesse du pouvoir à Bamako (celle d'ATT, dont la corruption inclus dans son cercle proche des militaires et des trafiquants), Iyad Ag Ghaly se partage le Nord du pays avec les deux autres groupes, en y faisant régner la terreur... islamiste"Les trois groupes rebelles – Ansar Dine, le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) et Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) – ont enrôlé plusieurs centaines d’enfants dans leurs forces, perpétré des exécutions, des flagellations et au moins huit amputations en guise de châtiment, et ont détruit systématiquement de nombreux sites religieux d’une grande importance culturelle et religieuse. En avril 2012, les groupes rebelles ont renforcé leur contrôle sur les régions de Kidal, Tombouctou et Gao, dans le nord du pays. « Les groupes armés islamistes sont de plus en plus répressifs alors qu’ils resserrent leur emprise sur le nord du Mali », a expliqué Corinne Dufka, chercheuse senior sur l’Afrique à Human Rights Watch. « Les lapidations, les amputations et les flagellations sont devenues courantes dans une tentative évidente de forcer la population locale à adopter leur vision du monde. Pour imposer leur interprétation de la charia, ils ont également organisé une parodie de justice tragiquement cruelle et ont recruté et armé des enfants dont certains n’avaient que 12 ans. »

Une armée de terroristes qui, en héritant de matériel venu de Libye (bravo l'intervention sarkozienne et la gestion des stocks d'armes supervisés par David Petraeus, le roi de la revente en douce), ou apportés par des militaires maliens faisant défection (voir l'exemple cité en notes) va se retrouver bien plus efficace qu'une armée officielle dont le prétendu entraînement américain n'aura été que factice (voir articles précédents ici). Le 24 janvier 2011, les rebelles vont exécuter des militaires et des civils, après de très lourds combats, à Aguelhok, une localité située à 150 kms de la ville de Kidal. On dénombera au départ 70 militaires tués (le chiffre atteindra la centaine peu après). Une fois la ville gagnée, la charia y sera installée : en juillet dernier, on y lapidait un couple "non marié" ayant eu deux enfants. Ils ont été tués sur place à coups de pierre. Ce qu'il y a de terrible à constater, c'est que le responsable de ces folies moyen-âgeuses n'est autre qu'un militaire malien ayant passé à l'ennemi rappelle le Républicain : "les unités d’AQMI et d’Ansar Dine dans le secteur d’Aguel-Hoc sont sous l’autorité d’un ancien commandant de l’armée proche d’Iyad Ag Ghaly, Ibrahim Dina, selon l’Afp. De son vrai nom, Ibrahim Ag Inawelan, cet officier avait déserté le 23 mai 2006 alors qu’il était le numéro 2 de la région militaire de Tessalit. Réintégré dans les unités spéciales, après l’accord d’Alger (juillet 2006), Ibrahim Dina a rejoint les rangs d’Ansar Dine après le déclenchement de la rébellion touarègue en janvier 2012."

L'année dernière encore, le même Iyad Ag Ghaly, qui avait donc empoché des sommes considérables comme "intermédiaire" protégé par ATT, avait revendiqué la direction du Mouvement national de la libération de l'Azawad (ou MNLA), mais s'en fait écarter pour ses tendances religieuses extrémistes, le mouvement touareg se décrtivant comme laïc : il avait alors fondé Ansar ed-Dine. Son ancien groupe séparatiste de départ, devenu le MNLA, s'est retourné contre lui souhaite aujourd'hui sa capture en soutenant l'armée française (pour des indépendantistes !). Se sentant alors cerné, il avait choisi de passer un accord avec les deux autres groupes, pour fondre sur la capitale où le pouvoir des militaires s'effondre de jour en jour. C'est l'attaque concertée de Konna du 9 janvier, à 70 km de Mopti, qui en fait scelle sa fin prévisible, martèle Jeune Afrique  : "mais pourquoi les combattants d'Ansar Eddine (emmenés par Iyad Ag Ghali, venu en personne sur le terrain), du Mouvement pour l'unicité et le jihad (Mujao) et d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) sont-ils repassés à l'attaque ? « Parce que Iyad soupçonne Bamako de jouer un double jeu. Il veut contraindre le gouvernement malien à vraiment négocier, à Ouagadougou », explique le conseiller d'un chef d'État d'Afrique de l'Ouest [des pourparlers doivent reprendre le 21 janvier, NDLR]. Surtout, Konna est proche de Sévaré, où se trouve le QG opérationnel de l'armée malienne, pas très loin de Mopti. Si l'aéroport de Sévaré venait à tomber, cela compliquerait beaucoup une éventuelle opération de reconquête. Les jihadistes ne s'y sont pas trompés et ont soigneusement préparé leur coup. Début janvier, plusieurs milliers de combattants et plus de 300 pick-up venus de Gao et de Tombouctou ont convergé vers la ligne de front. Au même moment, des témoins ont vu arriver dans les deux grandes villes du Nord plusieurs convois transportant des fûts de 200 litres de carburant en provenance de Bordj Badji Mokhtar, à la frontière algérienne - le tout en l'espace de quatre jours. Commentaire d'un autre conseiller : « Une telle quantité de carburant n'a pas pu quitter le territoire algérien sans le feu vert d'Alger. » En somme, l'offensive sur Konna, qui a déclenché la réaction française n'aurait jamais pu exister sans l'aide logistique... de l'Algérie, via la frontière de Bordj Badji Mokhtar, nous dit le magazine. "Bamako et Paris ont bien senti le danger. Quelques heures après la chute de Konna, des troupes d'élite françaises acheminées par avion C-160 et appuyées par des hélicoptères ont débarqué à Sévaré, avant même que Hollande ne réponde à l'appel au secours de Dioncounda Traoré. Ces hommes appartiennent aux forces spéciales stationnées notamment au Burkina et au Tchad".

Quelle était donc cette bien étrange démarche, d'aller discuter cet été avec ceux que l'on appelait terroristes, voilà qui pose toujours question, après cet épisode. La réponse étant très certainement détenue, on s'en doute, par... l'Algérie. 

 

(*) - sur les otages de 2003 un excellent dossier ici :

http://www.hoggar.org/index.php?option=com_content&view=article&id=338%3Aalgerie-2003—laffaire-des-l-otages-du-sahara-r-decryptage-dune-manipulation&catid=67%3Amellah-salima&Itemid=36&limitstart=3

un exemple de la mise en scène effectuée par les algériens : "Les touristes libérés sont emmenés par hélicoptère à la caserne militaire d'Amguid, où ils sont reçus et interrogés par le général Abdennour Aït-Mesbah, alias Sadek – lequel avait été nommé en 2002 « chargé de mission » à Tamanrasset du chef du DRS, le général-major Mohammed Médiène, dit « Toufik » [13]. Le général leur raconte que quatre des assaillants ont été tués dans l'un des véhicules des voyageurs – que les ex-otages ont eu l'occasion de voir dans la caserne, criblé de balles. Ils apprendront toutefois plus tard que les analyses effectuées en Allemagne sur ce véhicule ne décèleront aucune trace de sang [14]. D'Amguid, ils sont transportés à Tamanrasset et, de là, vers Alger où de nombreux ministres et des hauts gradés les accueillent à l'aéroport. Transférés à l'hôpital Aïn-Naadja, ils sont encore interrogés par des membres du DRS en présence d'un agent des services de renseignements allemands. Et ils sont de nouveau filmés. "

et ça aussi :

"D'ailleurs, Mathieu Guidère, dans son analyse des écrits du GSPC et de la mutation du groupe en « Al-Qaida au Maghreb islamique », n'évoque pas une seule fois cette fameuse prise d'otages, ce qui est tout de même surprenant vu l'importance que prendra l'affaire dans le discours occidental autour d'un prétendu « sanctuaire de terroristes » dans le Sahel, qu'une coalition d'armées locales sous la régie des Américains se doit de combattre. "

- Un autre dossier sur les otages du Sahel de 2003 ici :

http://www.algeria-watch.org/fr/aw/otages_sahara.htm

 


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20 réactions à cet article    


  • morice morice 24 janvier 2013 10:33

    pour info



    Pour Pierre Boilley, responsable du Centre d’études des mondes africains (Cemaf), la « retenue » algérienne dans le dossier malien est également liée à l’histoire passionnelle entre l’Algérie et AQMI.

    D’une part, « Aqmi est un monstre créé par l’Algérie car le groupe est constitué d’anciens membres du Groupe islamique armé [le GIA, impliqué dans la guerre civile des années 1990, NDLR] ». Mokhtar Belmokhtar, qui a commandité la prise d’otages, est d’ailleurs un Algérien et un ancien chef d’Aqmi (qui a pris ses distances avec la nébuleuse terroriste en décembre 2012). D’autre part, Alger est suspecté d’entretenir des liens avec Aqmi dans le nord du Mali, théâtre d’importants trafics d’armes et de drogues.

    Le double jeu d’Alger face au terrorisme brouille donc les cartes sur l’échiquier sahélien. « L’attitude d’Alger est parfois un peu difficile à décrypter. Il y a eu un état-major commun [entre le Niger, le Mali, la Mauritanie et l’Algérie en 2010, NDLR] mais qui a fait peu de choses en vérité », a récemment confié Alain Juppé, ancien ministre français des Affaires étrangères, sur FRANCE 24. Reste à savoir désormais si l’attaque d’In Amenas est de nature à changer la donne...

    et je serais le seul à le dire ici ??? laissez-moi rire les TROLLS MOINSSEURS.


    • Constant danslayreur 24 janvier 2013 10:43


      "El-Para, sera bien sûr arrêté et depuis... personne ne sait ce qu’il est devenu, après avoir officiellement fait allégeance à l’amnistie générale d’Abdelaziz Bouteflika.« 

      Euh ... El Para faire allégeance à ceci cela ? Je croyais qu’il avait été arrêté puis extradé par les libyens moi...

      http://www.ennaharonline.com/fr/news/6792.html

       »personne ne sait ce qu’il est devenu"

      Moi M’sieur, moi M’sieur ... Il croupit à Serkadji qu’est-ce que je gagne ?

      Sinon sa mère française, c’est aussi une preuve non smiley

      Quoi d’autre ? Ah oui, pour les besoins de leur tambouille criminelle, les terroristes dans l’Azawad-Nord Mali auraient au conditionnel fait transiter des futs de carburant depuis la frontière algérienne (1400 pu... de km en tout et pour tout donc très facile à surveiller comme chacun sait), en quantités huge (ben quoi le rallye des gazelles ça consomme figurez-vous) et lesdites huge quantities prouveraient d’une manière indiscu dessous de table que le pouvoir algérien ne pouvait pas les ignorer ni par voie de conséquence, ignorer l’usage qui en serait fait.

      D’ailleurs des témoins de bonne foi sont formels, boutef himself était au volant d’un pickup, ouyahia tenait le derbouka pendant que Warda el djazairia, chantait dans le camion d’à côté pour le moral des troupes smiley

      Le tout, au nez et à la barbe des tatellites, navions et autres drôles américains de la base secrète installée là indirectement après le rapprochement algéro-us grâce aux bons offices d’El para le fils de la française et la boucle est bouclée.

      Limpide... Jusqu’où irez-vous ?


      • morice morice 24 janvier 2013 10:49

        Moi M’sieur, moi M’sieur ... Il croupit à Serkadji qu’est-ce que je gagne ?`


        la preuve ?

        Le tout, au nez et à la barbe des tatellites, navions et autres drôles américains de la base secrète installée l

        ah parce que vous pensez qu’ils ne les ont pas vus ???

        • Constant danslayreur 24 janvier 2013 10:57


          Ce devrait être à vous d’apporter les preuves de vos délires, mais je vais quand même vous répondre :

          Me Amine Sidhoum l’avocat du bras droit d’El Para et qui s’étonne du refus du juge de faire comparaitre El para en disant je cite :

          « El Para est à Serkadji, je l’ai rencontré 4 fois alors je ne comprends pas pourquoi le juge refuse d’accéder à la demande de la défense »,

          http://www.alquds.co.uk/index.asp?fname=today\20e10.htm&arc=data\2011\11\11-20\20e10.htm

          Le lien est en Arabe, désolé pour les autres lecteurs éventuels quant à vous, je me suis laissé dire que vous aviez plus d’un tour dans votre sac alors débrouillez vous avec les traducteurs...


        • morice morice 24 janvier 2013 11:32

          Votre traduction de texte rend plus visible l’article de morice.


          visible....

          « le juge a décidé de l’arrêt Ibrahim piqûre reporté à Janvier 16 / Janvier 2012 »
          euh...

          Ibrahim piqûre

           ???

          • morice morice 24 janvier 2013 12:20

            GROTESQUE, comme tous vos posts ici.


          • morice morice 24 janvier 2013 11:34

            « El Para est à Serkadji, je l’ai rencontré 4 fois alors je ne comprends pas pourquoi le juge refuse d’accéder à la demande de la défense »,


            Ah, si l’avocat le dit... 

            et pourquoi qu’on ne peut pas le voir... nous ? ou la presse ????hein ?

            • morice morice 24 janvier 2013 17:34

              morice, sa vacuité,son orgueil démesuré


              je vous rappelais simplement que son avocat fait entendre ce qu’on lui laisse dire et rien d’autre. Le personnage est mouillé jusqu’au coup avec le pouvoir..... toutes les sources convergent vers ça.... sauf vous, et celui à qui vous vous adressiez tout à l’heure, qui vous enfume en beauté.

            • morice morice 24 janvier 2013 11:36

              the reason why


              « El Para », ex-miliaire, 46 ans, avait été livré en octobre 2004 aux services de sécurité algériens par des rebelles tchadiens qui l’avaient capturé, à la suite d’une médiation libyenne.

              A l’’instar de son ancien acolyte Hassan Hattab, El Para a été soustrait à la justice à plusieurs reprises, les autorités arguant encore début 2011 ignorer le lieu de sa détention. Contrairement à Hattab, El Para n’est jamais apparu en public ni accordé d’entretien à la presse.


              Jusqu’en mars 2011, les deux hommes étaient « placés en détention administrative - qui permet d’emprisonner sans procès un individu - par le ministère de l’Intérieur dans le cadre de l’état d’urgence »,selon les précisions de l’avocat Me Mokrane Aït Larbi.

              Le Procureur général près la Cour d’Alger, Belkacem Zeghmati indiquait en décembre 2011 que « la justice a placé Hassan Hattab sous contrôle judiciaire après expiration de la période de son placement en résidence protégée ».

              Plus tôt en mars de la même année, l’ex-ministre de la Justice affirmait que l’exploitation par les services de sécurité des informations fournies par Hassan Hattab avait permis « d’empêcher plusieurs crimes ».

              Sous mandat de dépôt certes, mais jamais entendu par un tribunal alors que ces acolytes écopent de peines capitales, ce drôle de statut d’El Para.


              • morice morice 24 janvier 2013 14:01

                news du jour


                http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20130124.OBS6579/mali-ansar-dine-coupe-en-deux.html

                L’homme appelle d’Alger. Je reconnais la voix de celui qui négociait au nom d’Ansar Dine à Ouagadougou deux mois plus tôt. Il est calme, comme d’habitude, même si on sent chez lui un certain soulagement : « Nous créons un nouveau mouvement ! » Derrière ce « nous », il y a la plus grande partie de l’État-major politique d’Ansar Dine. Mais sans son chef, Iyad Ag-Ghali.

                Explication : pendant des semaines, une délégation a négocié à Ouagadougou, pays médiateur, pour essayer de trouver une solution politique à la crise. Les Touaregs d’Ansar Dine réclament une reconnaissance de leur identité, une autonomie économique et politique et même la possibilité de créer des unités de sécurité touareg pour lutter contre le désordre, la criminalité et le trafic de drogues. Ils prônaient également la charia, comme un code religieux et moral, sans la brutalité des djihadistes d’Aqmi ou du Mujao.


                C’en était trop. Les Touaregs autour de lui ont compris que leur chef les conduisait à la catastrophe. Au risque de se battre contre leurs amis français et d’apparaître aux yeux du monde comme des intégristes terroristes en lutte pour le Djihad international. A la grande satisfaction de Bamako, très réticent depuis le début à négocier un statut avec les Touaregs.

                Les grands chefs de Kidal ont donc tranché. Ils rompent avec Iyad Ag-Ghali, rupture douloureuse mais indispensable, créent leur mouvement et réaffirment leurs objectifs. Au téléphone, la conversation avec l’ex-touareg d’Ansar Dine ne laisse aucun doute. Et leur communiqué de naissance du « Mouvement islamique de l’Azawad » est bref mais très clair..


                avions, discussions ; Alger : tout ce que j’ai décrit...


                • morice morice 24 janvier 2013 15:01

                  le nouveau leader c’est lui



                  à droite, Alghabass Ag Intalla

                  il avait partcipé à la réunion du 16 novembre 2012 avec Blaise Comparoé

                  La rencontre a commencé à 11 heures (locales). La délégation d’Ansar Dine est conduite par Alghabass Ag Intalla. Elle est composée de sept membres. Celle du MNLA est dirigée par Ag Achérif. Dans la salle, à droite du président du Burkina Faso, médiateur de la Cédéao, on trouve le groupe Ansar Dine et à gauche, le MNLA.

                  L’objectif de cette rencontre est de créer le contact entre ces deux groupes en vue de préparer des négociations avec le gouvernement de transition du Mali. Pour faciliter ces futurs pourparlers, il faut -au préalable- que les deux mouvements, Ansar Dine et MNLA, s’entendent sur une plateforme revendicative commune. C’est d’ailleurs ce que compte faire la médiation avant même d’organiser une rencontre avec le gouvernement de transition.

                  visiblement, le deux factions d’AnsarDine n’étaient pas d’accord.


                  • Serpico Serpico 24 janvier 2013 20:11

                    Et voila pourquoi votre fille est muette !


                    • morice morice 24 janvier 2013 21:15

                      ah a ah ah : il vient tenter la tangente car il est forcé de reconnaître que j’avais raison. Pitoyable.


                    • Pyrathome Pyrathome 24 janvier 2013 22:21

                      L’Algérie joue un jeu dangereux de duplicité, mais rien d’étonnant venant d’une infecte dictature. Je suis étonné que vous ne vous étendiez pas plus sur le Qatar et les Saouds ( grands amis des US..enfin, pour l’instant...) dans le financement aussi de ces crapules terroristes.......

                      http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-claude-pottier/240113/les-origines-d-al-qaida-au-maghreb-islamique-qui-est-derriere-les-terroristes

                      http://www.leblogfinance.com/2012/06/quand-le-petrole-et-le-qatar-sinvitent-au-mali-et-au-sahel.html

                      http://www.djazairess.com/fr/letemps/75820

                      .


                      • morice morice 25 janvier 2013 00:11

                        Je suis étonné que vous ne vous étendiez pas plus sur le Qatar et les Saouds ( grands amis des US..enfin, pour l’instant...)

                        `
                        une chose à la fois, voulez-vous.... vous croyez que ça s’écrit comme ça en un claquement de doigts ?

                        et le PSG il en pense quoi ? 

                        • Roche 25 janvier 2013 03:56
                          le double jeu algérien ???
                          qu’est ce que ce ramassis d’idioties encore ?? 


                          • lionel 25 janvier 2013 07:10

                            Prise d’otage en Algérie.


                            Comme à Mumbay, il semble que le commando était composé en partie par des occidentaux. C’est tout de même très étrange qu’à chaque fois qu’il y a une opération terroriste de portée internationale, nécessitant des hommes aguerris, on y trouve des locuteurs Anglais. De même, les témoignages de Tamacheks victime de groupes Islamistes (viols en particulier), racontent la présence de militants anglophone, s’exprimant dans cette langue lors de leurs opérations.


                            Si le pouvoir Algérien joue un « double jeu », combien de facette à le jeu étazunien ?

                            Collectif Morice. Pour comprendre ce qui se passe en Algérie, il est utile de savoir qui a financé la montée en force politique du FIS ? Qui a armé les groupes militants qui ont terrorisés les Algériens durant dix ans ? 

                            • posteurfou posteurfou 25 janvier 2013 07:39

                              Soyez gentils ! pour une fois que Morice a raison ..Crdt ...

                               


                              • morice morice 25 janvier 2013 07:52

                                 Pour comprendre ce qui se passe en Algérie, il est utile de savoir qui a financé la montée en force politique du FIS ? Qui a armé les groupes militants qui ont terrorisés les Algériens durant dix ans ? 


                                Un peu de patience on va y venir....

                                • morice morice 25 janvier 2013 07:54

                                  Comme à Mumbay


                                  Excellente comparaison.... Comme là, ils étaient guidés à distance par radio....

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