Manifestation du 10 novembre contre « l’islamophobie », c’est non ! La République debout contre l’obscurantisme religieux
Un nouvel attentat islamiste a fait quatre morts à la Préfecture de police de Paris, en plein débat sur les accompagnatrices voilées de sorties scolaires. Celui-ci a provoqué un autre débat sur la détection des signes de radicalisation, avec une police frappée en son cœur, alors que l’on comptabilise 260 morts liés aux attentats. Tout s'est emballé après qu'un élu du Rassemblement national a pris à partie une accompagnatrice de sortie scolaire voilée, pour lui demander de retirer son voile, au nom de la laïcité, lors d'une réunion de l'Assemblée régionale de Bourgogne Franche-Comté, à laquelle elle assistait. Un nouveau hold-up du RN sur la laïcité, qui a donné lieu à une dramatisation du ressenti de cette femme voilée et de son fils, justifiant une campagne de victimisation de l’islam sans précédent. La laïcité a été visée, mais aussi ses défenseurs, assimilés à l'extrême droite.
Une victimisation hystérisée de l’islam communautariste
Une tribune-pétition "Stop à l'islamophobie" a été publiée dans le journal le Monde le 15 octobre, avec cette question : "Jusqu'où laisserons-nous passer la haine des musulmans" Une initiative prise par 90 « personnalités », pour l’essentiel apparentées à l’islam politique ou/et à la promotion du multiculturalisme juridique ou/et au racialisme et à l’indigénisme, Collectif contre l’islamophobie en France en tête (CCIF).
Une attaque est intervenue contre une mosquée à Bayonne menée par un déséquilibré, ancien candidat du RN à une élection locale, faisant deux blessés graves. Hystérisant l'émotion créée par ce drame, c’était l’occasion d’un autre hold-up par les militants de l’islam politique aidés par certains médias. On a donné la parole à des femmes voilées posées en victimes d’une France raciste, sans aucun contrepoids. En 2003, 24% des femmes se déclarant comme musulmanes disaient porter le voile, alors qu’elles sont aujourd'hui 31%, selon une étude de l'Ifop de septembre 2019. Aucun rapport sans doute à y voir avec l’influence croissante des prêcheurs extrémistes. Le burkini à la piscine contre une règle d’hygiène élémentaire au nom de la religion, le refus de chauffeurs de bus de prendre le volant après une femme, des parents récusant un pédiatre homme à l’hôpital pour leur fillette de quelques jours, des aide médico-psychologiques d'une Maison d’accueil spécialisée qui refusent d'accompagner un couple d'homosexuels dans leur projet en avançant que c'est "péché", la multiplication de cas bloquants dans les entreprises sur ce sujet, passant de 2% en 2013 à 9,5% en 2018 (Source OFRE), ça n’existe évidemment pas. Sur LCI, monsieur Abdallah Zekri, président de l’Observatoire de l’islamophobie (Conseil Français du Culte Musulman) dénonce « des élus » de la République, accusés d’avoir fait commerce de « l’islamophobie » pour leur dire de « fermer leur gueule ». Il les accuse d'être responsables du communautarisme en ayant "parqué les noirs et les arabes dans des quartiers devenus ingérables", oubliant qu'ils sont accueillis dans des HLM qui sont tout de même des logements sociaux dont bien des familles aimeraient bénéficier. Il ferait mieux de critiquer ces islamistes qui profitent de la dégradation sociale de certains quartiers dans un contexte de crise, pour imposer leur loi en faisant fuir les habitants qui en ont les moyens, au risque du ghetto.
Des ministres comme Jean-Michel Blanquer et Bruno Lemaire, tout en condamnant l’attitude de l’élu RN, se sont interrogés sur la compatibilité du voile avec notre pays, concernant un islam parfois réfractaire, tentant d’imposer sa foi au-dessus du droit. Cette France où les mentalités sont imprégnées d’une laïcité qui est devenue une valeur partagée, à travers une discrétion des attaches convictionnelles qui correspond à une séparation du religieux et du politique, qui était la condition de l’affirmation de droits et libertés pour tous, et au-dessus de tout. Un sondage de l’Ifop sur « La laïcité, l’islam et les Français », a été publié dans le JDD, indiquant que 61% des Français pensent que "l'islam est incompatible avec les valeurs de la société française" et à 78% pensent que la laïcité est menacée et 73% favorables à l’interdiction des signes religieux pour les accompagnants de sorties scolaires. Le groupe LR au Sénat, malgré ce climat délétère, a fait sa proposition de loi d’interdiction des signes religieux des encadrants des sorties scolaires, qui a été adoptée. Elle doit être maintenant proposée à la lecture à l’Assemblée nationale. Sur le fond, les sorties scolaires sont des actions pédagogiques qui relèvent de l’école, ce qui justifie d’en respecter le caractère laïque pour les encadrants, qui protège les consciences en construction d’enfants qui doivent trouver le chemin de leur propre liberté.
Une manifestation contre « l’islamophobie » ne peut être « de gauche »
Une manifestation a été annoncée le 10 novembre prochain à Paris pour dire « Stop à l’islamophobie », à l’appel de 50 personnalités, dites « de gauche. Elle prétend « défendre les musulmanes et les musulmans en France (qui) sont la cible de discours venant parfois de responsables politiques, d’invectives et de polémiques relayés par certains médias » affirmant que « l’islamophobie en France est une réalité (…) propre à une forme de racisme explicite qui vise des personnes en raison de leur foi. » Le tour est joué, en attribuant un caractère raciste à tout débat sur la place des signes religieux dans notre société, on justifie l’usage du procès en « islamophobie ". Le terme « islamophobie » par sa nature, en faisant appel à la notion de phobie, amalgame toute critique de l’islam à un délit. Il peut ainsi être instrumentalisé contre la liberté d’expression pour briser toute résistance à l’islam comme projet politique. C’est le retour du délit de blasphème. On sait que ce terme est utilisé dans certains pays musulmans pour servir à condamner tout écart avec les pratiques religieuses propres au dogme islamique. En Iran, chaque semaine, des femmes au péril de leur vie, manifestent ainsi pour la liberté de ne pas avoir à porter le voile. Autre point de vue, 101 musulmans ont appelé dans le journal Marianne à rejeter le port du voile comme un « signe ostentatoire d'une compréhension rétrograde, obscurantiste et sexiste du Coran ». Ils ne cessent depuis d’être harcelés.
RTL, 20Minutes ou Le Monde présentent cette manifestation comme répondant à l’appel de 50 personnalités, mais qui dans les faits a été initiée en premier lieu, tel que cela est apparu dans Libération qui a le premier publié cet appel, par l’élu de Saint-Denis Madjid Messaoudène. Un militant pro-voile et pro-burkini, communautariste notoire, qui dénie la laïcité de l’école en combattant comme discriminatoire la loi du 15 mars 2004. Celle loi qui préserve les fillettes d’un envoilement dont elles seraient sinon dès le plus jeunes âge les victimes, comme on le voit déjà dans certaines banlieues, assignées à un statut d’infériorité, à un apartheid sexuel. Lorsque l’on sait qu’il est conseiller à « l’égalité hommes/femmes », on tombe à la renverse. Il s’est félicité sur les réseaux sociaux, de l’absence de minute de silence pour l’attentat en Belgique au Conseil territorial local, sous le prétexte que tous les morts la mériteraient… Il a aussi tourné en dérision l’émotion créée par l’effroyable attentat de Toulouse où des enfants juifs ont été abattus. Le Collectif Contre l’Islamophobie en France (CCIF), considéré proche des Frères musulmans, est aussi l’un de ses premiers initiateurs. Il fait des procès à répétition aux intellectuels qui osent critiquer la montée du communautarisme islamique, défend le voile intégral, cette dégradation de la personne humaine, justifie le refus d’hommes de serrer la main des femmes. Cette organisation qui invite dans ses galas des imams radicaux, et présente des chiffres fantaisistes d’actes dits « islamophobes », qui relèvent de tout ce qui ne rentre pas dans son schéma de pensée. La loi du 15 mars 2004, imposant la neutralité vestimentaire aux élèves, est aussi dans son viseur, entrave à l’islamisation de l’école.
« Depuis des années » concernant les musulmans selon l’appel, « les actes qui les visent s’intensifient ». Si une enquête sur les discriminations faite à la demande du gouvernement sur leur seul ressenti, avance que 40% d’entre eux, peu ou prou, le seraient, les actes antimusulmans sont dans les faits en constant recul depuis 2015, avec 100 actes en 2018, selon le ministère de l’Intérieur. Les actes antisémites eux explosent, passant de 311 en 2017 à 541 l’an dernier, soit une augmentation de 74%, sans que cela ne déclenche la moindre hystérie. Il y aurait pourtant de quoi. Du côté du Défenseur des droits, seulement 3% des réclamations concernent les convictions religieuses, toutes religions confondues. La Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme » ne dit pas autre chose. Elle constate dans son dernier rapport que l'indice de tolérance aux différences, aux étrangers, n'a jamais été aussi bon, selon le baromètre Sciences-po, dans un contexte d'attentats islamistes pourtant potentiellement porteurs du risque de psychose. Pour autant bien sûr, on ne doit admettre la moindre discrimination. Elle observe aussi, il est vrai, "que les musulmans et les Maghrébins représentent la minorité la moins acceptée ». Ce qui est regrettable. Mais le message de confusion du CFCM, et d’affrontement avec nos institutions porté par le CCIF, n’encouragent pas leur intégration, et ne peut que les desservir lorsqu’ils choisissent sous cette influence un affichage inconditionnel de leur religion.
Le NPA est aussi à l’initiative ici, appartenant à ce conglomérat qui n’était « Pas Charlie », qui a présenté la première candidate voilée aux élections. La ligue des droits de l’Homme s’est jointe à cette mascarade, offrant sa légitimité pour que soient piétinés les Droits de l’Homme par cette opération politico-religieuse. Elle confirme son orientation très sélective de la défense des Droits de l’Homme. On trouve parmi les premiers signataires, Saïd Bouamama, sociologue, mais surtout théoricien de l’indigénisme ; Vincent Geisser, « politologue », qui participent aux journées du Bourget de l’UOIF aujourd’hui Musulmans de France, la branche de l’islam la plus rétrograde et obscurantiste. Un compagnon de route de Tariq Ramadan dont il a animé les meetings. Yassine Belattar, dit « humoriste », défenseur autoproclamé de la cause des banlieues et des musulmans, soutien d'Emmanuel Macron, a annoncé son départ du Conseil présidentiel des villes créé au printemps 2018, qui entretient « le déni de l'islamisme », au point d’avoir vu plusieurs représentations de sa tournée "Ingérable" annulées en 2017. Interviewé par RFI il désigne l’ennemi, « le pouvoir jacobin, centralisé », celui qui impose une même loi partout et pour tous, cet Etat-unitaire, indissociable conquête de la Révolution française contre chacun sa différence et sa loi. Rokhaya Diallo est aussi là, chef de file du retour de la race en politique, au nom de régler des comptes avec un passé colonial pourtant dépassé par une conquête de l’égalité pour tous qui a favorisé depuis ce mélange qui nous protège mieux que tout contre le racisme.
On retrouve dans ce fatras, des députés communistes comme André Chassaigne, reflet de la déliquescence d’une certaine gauche radicale ou dite « révolutionnaire ». Les réserves de monsieur Roussel, à la tête du PCF, ne suffiront pas à tout excuser. Maryam Pougetoux, responsable de l’Unef, militante d’un islam qui s’exhibe à travers un voile ostentatoire niant sa fonction d’intérêt général, n’est rien d’autre que la récupération politique d’un « parti religieux ». L’esprit de la Charte d’Amiens, qui a posé le cadre d’un syndicalisme français indépendant, n’est plus. Rien sans doute qui ne gêne monsieur Martinez de la CGT, dont l’histoire a toujours été vertébrée de buts universels détachés de toute référence religieuse, en raison du lien historique entre domination de classe et usage politique des religions. Il a tout oublié d’un certain Karl Marx. La lutte en faveur des migrants et contre l’extrême droite ne saurait tout faire oublier, pour tomber dans ce type de piège, qui fera un peu plus sombrer ce syndicat historique, dont la France a pourtant besoin.
Jean-Luc Mélenchon, représentant emblématique de la France insoumise en est. "Beaucoup de militants Insoumis dans les quartiers ont posé un ultimatum au mouvement" explique-t-on du côté de l’organisation, pour justifier cette prise de position. Comprenez des militants de l’islam politique qui utilisent LFI pour imposer leurs règles dans les quartiers. Ce sont les mêmes à avoir déclenché la polémique contre le philosophe Henri Peña-Ruiz durant l'Université d'été du mouvement, en déniant la liberté d'expression, parce qu’il y avait exprimé qu’« on a le droit d’être athéophobe comme on a le droit d’être islamophobe. En revanche, on n’a pas le droit de rejeter des hommes ou des femmes parce qu’ils sont musulmans." Arnaud Le Gall, un cadre du Parti de gauche, composante fondatrice de LFI, explique pour justifier de manifester derrière le slogan « Stop à l’islamophobie » : "On ne va pas s'en empêcher au prétexte qu'un mot nous gêne". Un mot ? « Islamisme » n’est aussi qu’un mot après tout. Et « nazisme » et « antisémitisme » et « racisme » ? Islamophobie, ce mot qui, si on le suivait, ferait condamner Charlie Hebdo et jeter en prison ses journalistes et caricaturistes, comme c’est le cas dans les pays musulmans où celui-ci sévit. L'écologiste Yannick Jadot, signataire de l’appel, a confié mardi sur France info "ne pas valider l'ensemble du texte", contestant par exemple l'existence d'"un racisme d'Etat dans notre pays". Pour lui, l'essentiel était d'"alerter sur le danger de faire d'une partie de la communauté nationale le bouc-émissaire de notre société". Et le mot « islamophobie » ? Les écologistes ont toujours défendu le multiculturalisme contre la République égalitaire. Des ultralibéraux déguisés en habits de gauche qui justifient le burkini à la piscine comme à Rennes. Le marché pour tous et chacun son dieu, cela ne le dérange pas. Médiapart est de la partie avec Edwy Plenel, qui est le reflet médiatique de ce bourbier.
La République laïque et sociale debout face à l’obscurantisme religieux
Une manifestation de gauche ? Tout, sauf de gauche, dont les valeurs et principes sont ici piétinés, trahis, avec un modus vivendi qui est celui de la promotion d’un communautarisme qui sert une fracturation mortelle des forces sociales, qui s’attaquent au peuple, et à l’intérêt général. Des forces sociales grâce à la réunion desquelles nous avons conquis les acquis sociaux essentiels qui sont notre bien commun, dont l’anéantissement retirerait toute capacité de réaction face à la mondialisation libérale. C’est la République laïque et sociale, fruit de la conquête des forces vives de la nation, qui est ici à défendre, fondée sur une liberté dont la libre critique des religions est non seulement indissociable, mais la condition pour nous protéger aujourd’hui, contre le retour de l’obscurantisme religieux.
Guylain Chevrier
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