Manifeste « No REDD » à la COP-20
Au Brésil, c’est sur fond de victoire électorale gagnée à l’arraché et avec la formation inédite d’un type étrange de cohabitation où un gouvernement de gauche, exprimant une volonté réformiste et transformatrice, nomme des ministres parmi les plus conservateurs et les plus à droite du pays, que va s’ouvrir la 20è Conférence des parties, la COP-20, à Lima au Pérou du 1er au 12 décembre. Pour beaucoup de spéculateurs, cette conférence prépare les bases d’un nouvel accord qui devrait être signé l’an prochain à Paris.
Comme j’en ai déjà parlé dans de précédents articles (ici, ici, et ici), l’un des points les plus polémiques dans les solutions de lutte contre le réchauffement climatique sont les mécanismes de compensation des émissions dont, notamment, les dénommés REDD et REDD+. Et, dans ce domaine, le Brésil est particulièrement concerné. En effet, loin de résoudre les problèmes, ces mécanismes les renforcent et les amplifient car, à côté des questions purement environnementales, éclatent les problèmes sociaux du droit à la terre et des communautés amérindiennes. Et ce, légalement. En somme, c’est encore une stratégie de renforcement d’un capitalisme agonisant (?), comme le pense David Harvey, qui s’attaque cette fois à « ce qui reste » à exploiter, la nature, avant de mettre, sans doute pour bientôt, un compteur au soleil !
Pourtant, on observe un fort lobby favorable à l’introduction de ces programmes au niveau des États ; ce serait en effet un signe fort en faveur de la légitimation de ce capitalisme effréné, et de la spoliation de biens vitaux à l’ensemble de l’humanité. On le voit déjà avec l’industrie semencière qui, peu à peu, réussit à imposer ses OGM un peu partout dans le monde, nous faisant otages de leur bon vouloir.
On se demande ce qui pousse des organisations internationales renommées, comme l’UICN ou le WWF, à défendre l’implantation des tels mécanismes, vu que leurs effets pervers ont déjà été démontrés par de nombreuses expériences négatives dans diverses régions du globe. Sans doute ces organisations se satisfont-elles de l’octroi de certaines zones à protéger, créer des parcs et les préserver, histoire de conserver et montrer, à terme, aux générations futures, ce qui a effectivement existé... une nouvelle race de musées ! Peut-être est-ce aussi une nouvelle forme de se financer, auprès du capital privé, puisque le public en donne de moins en moins.
Bref ! Bien que ces manœuvres aient lieu dans l’indifférence généralisée de la presse « officielle », certains groupes s’organisent pour dénoncer ce lobby pro-destruction de l’homme et de la nature. C’est le cas du World Rainforest Movement qui a mis en place une pétition mondiale pour porter la voix « des 99% » à l’assemblée de la COP-20 et, par la suite à la Conférence de Paris. Vous trouverez ici en français le document de base de ces revendications. Il est d'ailleurs important que les Français se mobilisent sur ces questions car, par la Guyane, la France est aussi "un pays amazonien", il ne faut pas l'oubier.
Voici le lien pour souscrire à la pétition « No REDD » par e-mail :
« Pour vous rallier à cet appel, veuillez envoyer le nom de votre organisation ou groupe et celui de votre pays à : [email protected] »
Alors, faut-il faire quelque chose ? Oui, bien sûr. Mais sans doute une solution (si ce n’est LA solution) est-elle de suivre une voie carrément plus radicale et s’écarter du modèle « politico-écologiquement correct » qui vise à favoriser toujours les mêmes, c’est-à-dire ceux qui ont l’argent, soit, le pouvoir. Il faut oui arrêter de jouer la carte du profit, toujours du profit, et penser à l’humain qui déjà ne mange plus d’aliments sains, ne respire plus un air propre, a un rythme de vie déplorable, et bientôt n’aura plus d’eau pour ses besoins essentiels, et je ne parle ici que des « privilégiés » !
Si vous le voulez bien, faites circuler ce message, car s’il n’est pas toujours possible, en effet, de pouvoir « faire quelque chose », il est important de savoir ce qui se passe.
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON