Manuel de Falla : la musique classique d’inspiration populaire
Manuel de Falla était pianiste. Son répertoire a été adapté pour la guitare et le guitariste Paco de Lucia est sans doute celui qui exprime avec le plus de force et de virtuosité l'œuvre populaire et rythmé de ce compositeur. On trouvera dans cet article des liens pour écouter les œuvres de Falla dont cette « Danza española n°1 » jouée par Paco de Lucía. Un moment prodigieux ! La vidéo est illustrée de superbes photos de châteaux espagnols. Ce très court aperçu (1 minute 30) de guitare et voix de flamenco rend compte aussi du style très espagnol de Manuel de Falla.. « La vida breve » est l'oeuvre (courte aussi) qui l'a rendu célèbre et a lancé sa carrière de compositeur.
Né à Cadix. Jeune homme, il s’intéresse à la musique, au journalisme et à la littérature. Il apprend le piano. À l'âge de 20 ans, il reçoit le premier prix du Conservatoire de Madrid.
En 1904, il écrit « La Vie brève » (« La vida breve »), sorte d'exercice pour achever sa courte formation à l'instrumentation. Cette œuvre marque le début de la carrière du compositeur et lui vaut de remporter le premier prix d’opéra en 1905.
Il perfectionne son art de la composition auprès de Felipe Pedrell, un compositeur catalan spécialisé dans les musiques traditionnelles et sacrées du patrimoine espagnol. Manuel de Falla se découvre alors une passion pour la musique traditionnelle de son pays, et notamment la zarzuela, un genre théâtral lyrique populaire espagnol. C’est aussi parce qu’il ne peut rivaliser en virtuosité avec des pianistes, tels que Granados ou Albéniz, qu’il se met à composer ces zarzuelas.
En 1907, le jeune musicien prend la direction de Paris et c'est dans la capitale française qu'il rencontre son compatriote Isaac Albéniz. Il se lie à des compositeurs français tels que Ravel et Debussy, dont la musique l’inspirera. Venu pour un court séjour, il reste finalement sept années à Paris. « Pour tout ce qui fait référence à mon métier, ma patrie, c’est Paris », dira-t-il en 1914, en quittant Paris, parole qui n’est pas sans rappelé une célèbre chanson de Joséphine Baker : « j’ai deux pays, mon pays et Paris ».
Se liant d'amitié avec Paul Dukas, il effectue un séjour en France (1907-1914) où il fait la connaissance de Claude Debussy, Maurice Ravel et Isaac Albéniz.
Il compose des ballets et des œuvres pour piano et orchestre. Liste de ses œuvres.
En 1936, la guerre civile fait rage en Espagne. Lorsque Falla apprend des atrocités commises par plusieurs groupuscules extrémistes républicains envers les prêtres et les nonnes espagnols, il les dénonce dans une lettre publique. Mais le mouvement de Franco tente d'instrumentaliser cette colère. Mais l'assassinat de Federico García Lorca, ami proche de Falla, conduit ce dernier à quitter son pays natal pour l’Amérique du Sud. Il ne reviendra plus en Espagne où son corps reposera néanmoins (à la cathédrale de Cádiz, la ville où il a vu le jour).
Manuel de Falla fut un homme humble et surtout très pieux au point d’être peu sensible à l’humour.
« La Vida breve » (La Vie brève, 1904-1905), drame lyrique en deux actes, se déroulant à travers l'évocation des charmes de la ville de Grenade.
Ecouter « La vida breve », par Gohar Vardanyan.
« Fuego fatuo » (1918-1919) est un opéra-comique en 3 actes sur des thèmes de Chopin.
« El sombrero de tres picos » (« Le tricorne », 1919) : ballet composé pour Sergeï Diaghilew. Ecouter la « Danse finale du Tricorne » par le Quatuor Eclisses.
« El amor brujo » (l’Amour sorcier, 1926) introduit dans son art musical l'esprit de la musique traditionnelle tsigane, comme il l'a fait avec « La vida breve ». Œuvre pour quatuor à cordes, contrebasse et piano (d'après l'opéra) : « Pantomima », « Danza ritual del fuego ».
En 1966, Claude Nougaro enregistre la chanson « El Amor Brujo ».
« Siete Canciones Populares Españolas » (1914-1915) pour chant et piano :
1. « El paño moruno » : écouter Guitare et voix.
2. « Seguidilla murciana »
3. « Asturiana »
4. « Jota » : écouter « Jota ».
5. « Nana » : écouter « Nana » (par Emmanuel Rossfelder et Ophélie Gaillard.
6. « Canción »
7. « Polo », poèmes de Martínez Sierra.
Musiques à la guitare à écouter :
« Danza española n°1 » par Paco de Lucía.
« Danza de los Vecinos » par Paco de Lucia.
« Almoraima », par Grisha Goryachev.
« Danza del Molinero », par Andrea Gonzalez Caballero.
« Hommage pour le tombeau de Claude Debussy » (1920), pour guitare (orchestré dans « Homenajes »). Par Marcin Dylla (Pologne).
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