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Marché de l’emploi : De l’armée mexicaine à celle des ombres

« Chef de pub", "Chef de rayon", souvenez-vous, faites un effort : c'était il y a vingt ans. L'entreprise était très soucieuse de valoriser ses recrues.

A première vue, ces petits grades pouvaient faire sourire. Mais cette stratégie digne de l'armée mexicaine était significative. Tout autant que son abandon par la suite.

Pour séduire les salariés, on leur donnait du galon a priori et à tout va. Existait alors, pour Madame et Monsieur tout le monde un concept qui semble à présent relever de la plus haute antiquité : le plan de carrière.

En 2013, les choses n'ont plus du tout le même goût. Il n'est pas rare de rencontrer des dénominations du style "assistante de pôle". Qu'est ce à dire ? De fait, le poste est celui d'une "assistante d'assistante". La constitution de l'armée des ombres...

Bien sûr, ces tâches de "petites mains" ont toujours existé. Mais en pleine crise, les DRH ne prennent plus la peine de les enrober d'une "qualification" chatoyante...

D'autant que si ces postes ont perdu leur vernis, ils ont également dit adieu à la longévité qui allait avec. Les CDI sont devenus aussi rares que les tigres de Sibérie.

Peut-être quittons-nous à présent un mode de discours rejetant sytématiquement le marasme social sur la seule crise économique, c’était le discours de Sarko. Il n’a été repris seulement quelques mois par Hollande se rendant compte du ridicule de l’argument. Sans doute.

Gardons néanmoins à l’esprit que la seule mesure réelle prise en cinq ans par la Sarkozye fut la loi TEPA qui en long donnait : « Travail Emploi et Pouvoir d'Achat ».

 

SOVIETIQUE

Cette loi – détricotée par Hollande - défiscalisant les heures supplémentaires, était dite du "paquet fiscal" et du "travailler plus pour gagner plus". A l'évidence, ce ne fût pas...gagné.

La défiscalisation des heures sup', qui allait avec, ne fût guère propre à créer de nouveaux postes mais favorisât au contraire la création de mille chômeurs de plus par jour. Le chiffre n’a hélas, pas été réduit depuis l’arrivée de « Pépère » à l’Elysée (mais qui aurait cru décemment le contraire ?)

Et les nouveaux demandeurs d’emploi, comment les appeler ? Chefs de la dèche, Chefs des files de PE (pour Pôle emploi) ?

Michel Sapin, ex ministre des Finances de Lionel Jospin, siège aujourd’hui au ministère du Travail, de l'Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social. A ses côtés, le célèbre et bouillant Arnaud Montebourg trône et pérore au "Redressement productif". Ce qui avait fait initialement sourire, tant un accent presque soviétique, pointait dans l’appellation.

Ces belles images n’ont, pour le moment, débouché que sur le projet de « l’Accord National Interprofessionnel », ANI dit, cette fois de « Sécurisation de l’emploi ».

C’est curieux comme les doux noms donnés par les politiques se révèlent finalement leur … exact contraire.


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3 réactions à cet article    


  • Jean-Louis CHARPAL 10 avril 2013 12:44

    Une des plus grandes perversions de l’ultra libéralisme a consisté à prendre des mots, à les vider de leur sens communément admis, tout en gardant la coquille, et à y réinjecter ensuite un contenu exactement contraire à ce qu’affiche la coquille.

    Exemple, un plan consistant à jeter à la rue des centaines de salariés, devient un plan social.Qu’y a t-il de social à priver un salrié de son moyen d’existence ?

     Privatiser, qui consiste à transmettre à des particuliers un outil qui appartient au peuple qui se l’ait payé, devient « libéraliser ».

    Dans un coquille qui utilise des lettres du beau mot de liberté, on injecte un contenu qui signifie : hausses de tarifs,baisse de la qualité du service rendu et de son universalité, engraissement d’ actionnaires parasites, stagnation des salaires, arrêt de la recherche, travaux d’entretien de l’outil minimum, voire carrément insiffisants etc...

    La dérive devient gravissime lorsqu’on en vient à la « compétitivité ».

    Le mot n’est pas trop grave . Il suggère l’idée de compétition sportive : un bon match de foot ou de tennis. Que le meilleur gagne !

    En réalité il cache une réalité quasiment atroce. L’ aristocratie du fric ultra libérale qui tire toutes les ficelles, organise une guerre des hommes entre eux. Elle les oblige à se battre les uns contre les autres.

    Beaucoup en souffrent voire en meurent : harcélement, dépressions, chantage à l’emploi, suicides, délocalisations etc ...

    Aucun bonheur possible sur la planète ultra libérale.

    Que de l’aliénation, de l’exploitation, des frustrations, des injustices.

    Et le pire de tout, l’homme déshumanisé, transformé en variable d’ajustement, devenu une chose qu’on utilise et qu’on jette.

    Comme sous l’ Antiquité où, en droit romain, les esclaves figuraient comme des choses dans le bilan des sociétés.

    On réalise à quel point l’ultra libéralisme a abouti à un recul de civilisation gravissime.

    Merci qui ?

    Mais merci Papy Reagan et Mamy Thatcher, pardi ! 


    • Appolonius de Zante Appolonius de Zante 10 avril 2013 14:20

      C’est la novlangue de George Orwell, la lingua tertii imperii de Victor Klemperer.


      • titi titi 10 avril 2013 14:31

        « Le chiffre n’a hélas, pas été réduit depuis l’arrivée de « Pépère » à l’Elysée »

        Et ce malgré le détricotage de la loi TEPA.
        Conclusion ? La loi TEPA n’y était pas pour grand chose...

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