Marcher sur des œufs !
Le syndrome Pascal.
Sans trêve ni repos ...
Qui de l'œuf ou de la poule a fait le premier pas ? Qui pour la première fois s'est retrouvé chocolat en se disant tout de go : « Il y a quelque chose qui cloche ! » ? Nous mesurons mieux ainsi la grande difficulté de connaître la vérité, cette insondable réalité des énigmes et des traditions.
Il eut été raisonnable de confier l'investigation à de jeunes poulets assermentés, de lancer une grande enquête. Il eut été probable que d'inévitables prises de bec eussent suivi cette méthode, que les tenants de la liberté nous eussent volé dans les plumes quand les adorateurs de l'ordre y trouvaient du grain à moudre.
Mais laissons là ces considérations oiseuses. Il est plus facile de marcher sur des œufs que sur une cocotte entourée de papier brillant. Je ne nie pas la chose, bien au contraire et m'étonne encore aujourd'hui que cloches et lapins en chocolat viennent se mêler à la chose. Ne confondons pas, à Pâques, on met la main aux œufs et non au panier, dans lequel ils sont tous rangés.
L'œuf se sème au gré des fantaisies domestiques ou municipales. Je ne sais qui le premier a pondu pareille idée saugrenue, on en trouve dans les jardins publics, les hippodromes et autres espaces recelant mille et une cachettes possibles. Il se peut que certains y fassent leur nid, couvent des jours heureux après avoir échappé à la razzia enfantine. C'est alors, que naissent, au hasard des ces abandons, des poules en chocolat qui vivent une existence bien précaire.
Elles doivent échapper à la gourmandise de chacun, le chocolat, en ces temps difficiles, est devenu une drogue indispensable pour supporter les multiples contrariétés de l'existence. Chacun fait la chasse au précieux cacao et est prêt à imiter le coq pour prendre dans ses rets, la femelle délicieuse.
Si elles échappent au mâle, il leur faut encore se prévenir de bien des vicissitudes à commencer par ce réchauffement climatique qui met l'espace en voie de disparition alors qu'il vient juste d'apparaître. Les rayons ardents d'un soleil infernal font de la poule en chocolat une victime facile qui n'est pas prête de couler des jours heureux.
Nous n'avons d'autres solution que de battre la campagne, de chercher au peigne fin, de ratisser afin que nul œuf n'échappe à notre recherche gourmande. Le risque est grand de marcher sur quelques exemplaires perdus, qu'importe, cela vaut mieux que la lente et terrible agonie de la poule qui fond …
Alors, s'il vous reste un peu de temps et d'appétit, de patience et de courage, retournez sur le lieux de vos fantaisies pascales, il est impératif de ne rien laisser. Vous auriez sur la conscience ce qu'il est préférable d'imposer à votre foie. Le carême est terminé, vous pouvez y aller, nul ne viendra vous reprocher vos excès chocolatés.
Et si par le plus grand des hasards, vous mettiez la main sur quelques œufs pourris, ne les jetez pas mais gardez les précieusement. En ces temps de campagne électorale, vous aurez bien cibles à votre convenance pour lancer ces magnifiques projectiles. Depuis le temps qu'ils font les coqs de basse-cour, il serait grand temps qu'ils reçoivent le fruit de leurs mensonges et de leurs belles paroles. Mettons en application l'équation de la force de pénétration E = ½ M C-d'œufs
C'est eux, qui marcheront sur des œufs le reste de cette campagne. Ils veulent nous faire chocolat pour cinq nouvelles années, à notre tour de leur renvoyer le compliment. Nulle coquille entre nous, nous verrons bien qui rira jaune à la fin du marché !
Volaillement leur.
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