Mariage Génétiquement Modifié et OGM : même combat ! (1/2)
Après la polémique suscitée par une récente étude, cinq anciennes ministres ou secrétaires d'Etat à l'Ecologie dépassent le traditionnel clivage gauche-droite pour défendre ensemble le principe de précaution.
"Ne nous laissons pas impressionner par les pressions", clame Chantal Jouanno, secrétaire d'Etat du gouvernement Fillon de 2009 à 2010. La sénatrice centriste (UDI) s'est ralliée à l'appel lancé fin octobre par trois ex-ministres de l'Ecologie, Ségolène Royal (PS), Dominique Voynet (EELV) et Corinne Lepage (Cap 21), rejointes rapidement par l'ancienne ministre UMP Nathalie Kosciusko-Morizet.
Enfin quelques Ministres courageux de tous bords politiques pour dénoncer les dangers…
…du Mariage pour tous ?
Non, pas encore ! Seulement des dangers des OGM comme le rapportait le JDD en novembre dernier.
Quant à l’étude en question, il ne s’agissait pas de l’étude de Mark Regnerus portant sur les enfants ayant eu des parents homosexuels mais de l’étude Seralini sur la possible toxicité d'un maïs OGM.
Pourtant, l’étude de Mark Regnerus, malgré nombre d’imperfections souvent notées et longuement détaillées, va dans le sens de ce qui a longtemps été une évidence, et qui fait aujourd’hui l’objet de controverses : en moyenne, un enfant s’en sort mieux lorsque son père et sa mère restent mariés.
Comme on va le voir, des parallèles nombreux existent entre le sujet hautement sensible des OGM et celui, tout autant sensible, du mariage pour tous. Et nous n’hésiterons pas, sans doute pour mieux marquer les esprits, à employer le terme de Mariage Génétiquement Modifié, en établissant un parallèle entre des occurrences biologiques à des échelles microscopiques et des événements sociologiques aux échelles que nous vivons.
A) Des parallèles d’échelle entre le sociologique et le biologique
Nous pouvons établir une analogie intéressante entre ces deux niveaux : la cellule biologique est vitale au fonctionnement de tout être vivant (végétal, animal ou humain) comme la cellule familiale l’est à une société ou une nation.
La cellule biologique (du latin cellula « petite chambre ») est l'unité constitutive des organismes vivants. Elle en est aussi l'unité fonctionnelle. Elle se reproduit, se nourrit, respire, se développe, se débarrasse de ses déchets et meurt.
Chaque cellule est une entité vivante qui, dans le cas d'organismes multicellulaires, fonctionne de manière autonome, mais coordonnée avec les autres. Les cellules de même type sont réunies en tissus, eux-mêmes réunis en organes, qui concourent au bon fonctionnement d’un organisme évolué.
La famille (du latin familia « ensemble des habitants de la maison »), est une communauté de personnes réunies par des liens de parenté existant dans toutes les sociétés humaines. Elle est dotée d'un nom, d'un domicile, et crée entre ses membres une obligation de solidarité morale et matérielle (notamment entre époux et parents-enfants), censée les protéger et favoriser leur développement social, physique et affectif. La famille se reproduit donc, se nourrit d’éléments extérieurs (nourriture, vêtements, habitat,…issus du travail des parents), se développe progressivement de manière linéaire ou par mues successives (éducation des enfants, évolution en âge, naissance d’enfants, accidents de parcours…) puis finit par mourir, par le divorce ou par la mort des protagonistes, notamment les parents. Les familles nucléaires (parents et enfants) se regroupent en familles élargies (grands-parents, cousins, oncles…), en zones géographiques (hameaux, villages ou villes), en espaces fonctionnels ou productifs à travers les entreprises, les associations ou les collectivités, ou en communautés affinitaires (amis, associations de loisirs…).
Tout effet, positif ou négatif sur la cellule biologique ou la famille a un effet sur l’organisme d’un côté ou la société de l’autre.
B) Un parallèle entre ADN et code civil
Dans notre comparaison, l’ADN est à la cellule ce qu’est le code civil au mariage civil.
En effet, d’un côté, l’ADN (acide désoxyribonucléique) est une molécule, présente dans toutes les cellules vivantes, qui renferme l'ensemble des informations nécessaires au développement et au fonctionnement d'un organisme. C'est aussi le support de l'hérédité car il est transmis lors de la reproduction, de manière intégrale ou non. Il porte donc l'information génétique et constitue le génome des êtres vivants.
De l’autre côté, le Code civil des Français, appelé usuellement « Code civil » ou « Code Napoléon », regroupe les lois relatives au droit civil français, c’est-à-dire l'ensemble des règles qui déterminent le statut des personnes (livre Ier), celui des biens (livre II) et celui des relations entre les personnes (livres III et IV) privées.
Ces deux entités renferment bien le corpus d’informations qui vont régir d’un côté la vie de la cellule et de l’autre, les règles de vie des individus ou des familles.
Toucher à l’ADN d’une cellule, c’est faire une transformation génétique de la cellule pour créer un Organisme Génétiquement Modifié. Toucher au code civil sur le sujet du mariage, c’est créer un Mariage « Génétiquement » Modifié ou MGM pour constituer un acronyme réutilisable facilement.
Ces corpus de règles induisent des facteurs d’efficacité ou de stabilité de ces deux organismes, mariage et cellule biologique.
Trois exemples :
-
La cohésion cellulaire : les microfilaments d’actine et filaments intermédiaires, représentant environ 5 % du total des protéines d'une cellule animale typique, assurent la cohésion intracellulaire d’une cellule biologique. Le mariage civil est une institution à durée indéterminée : en matière de cohésion, seul le divorce (ou la mort de l’un des conjoint) permet de dissoudre le mariage et donc la famille. En ce qui concerne le divorce, autrefois interdit, puis autorisé en 1792, ré-interdit en 1816 (car considéré comme un « poison révolutionnaire »), ré-autorisé en 1884 puis facilité par la suite, toutes les règles juridiques ou culturelles (notamment l’acception généralisée par l’opinion publique) ont une grande influence sur la durée de vie d’une cellule familiale, dont l’Etat devrait mesurer plus finement la portée.
-
La protection cellulaire : la cellule biologique est constituée d’une membrane sélective qui filtre ce qui peut entrer ou non en fonction de ce qui est bon pour elle. La famille effectue ce même triage : elle fait en sorte de mettre les enfants dans des environnements où l’influence est saine et porteuse. Pour les époux, l'article 212 du Code civil leur impose une obligation de fidélité, qui permet d’éviter toute intrusion dans le couple qui pourrait dynamiter le noyau central de la famille et risquer de la faire exploser dans son ensemble.
- La constitution du noyau : en biologie cellulaire, le noyau est un organite, présent dans la majorité des cellules eucaryotes, et contenant l'essentiel du matériel génétique de la cellule. Il a deux fonctions principales : contrôler les réactions chimiques du cytoplasme et stocker les informations nécessaires à la division cellulaire. Dans la famille, le couple constitué d’un père et d’une mère, assurent ce noyau familial, permettant par l’engendrement d’enfants, le développement de la cellule familiale.
On le voit dans ces 3 exemples, au niveau biologique, ce sont certains constituants biologiques avec leurs règles physico-chimiques, issues de l’ADN, qui assurent l’équilibre et le développement de la cellule biologique. Au niveau de la cellule familiale, ce sont des règles de comportement, généralement issues des règles de droit (pour le mariage civil, car il existe bien entendu des familles hors mariage) qui permettent de régir la bonne vie de la cellule familiale.
Si l’on facilite par exemple le divorce, pour des raisons non discutées ici d’intérêts ou de volontés individuels, on fragilise de fait la cellule familiale, et ainsi l’édifice global qu’est la Société.
Si l’on encourage la suppression de la fidélité comme le prône l’avocate Caroline Mécary, égérie du lobby LGBT en France, et conseil juridique principal du rapporteur Erwann Binet, on prend un risque supplémentaire sur la fragilisation de la famille.
Il en va de même, lorsque des sites comme Gleeden, « premier site de rencontre pour personnes mariées », fondent leur business sur l’adultère. Et on se demande pourquoi L’Etat, garant de sa propre stabilité et du respect de ses règles, ne leur intente pas de procès lorsqu’ils incitent ainsi à briser l’une des exigences du mariage civil en France, selon l’article 212 du code civil (« les époux se doivent mutuellement respect, fidélité, secours, assistance »). D’ailleurs, à l’instar de la prostitution, l’Etat pourrait en effet parfaitement identifier par-là une infraction car si la prostitution ne constitue pas en soi une infraction, son incitation en revanche oui, selon les articles 184a et 184b du code pénal.
Nous verrons dans la suite de cet article en quoi et comment les problématiques liées aux OGM sont parfaitement semblables sur nombre de points à celles du « Mariage pour tous ».
9 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON