Marianne noire et polémiques sur la couleur de la République
Il s'en passe des choses dans nos petits villages, vous pouvez pas savoir. Plus précisément l'histoire se déroule dans le Val d'Oise, à Frémainville, dans une commune de 495 habitants gagnée en 2014 par le maire sans étiquette, Marcel Allegre. La mairie de ce petit coin de France possédait une particularité qui faisait dit-on la fierté de la population locale. En Effet, la salle des mariages s'ornait de la seule Marianne noire du pays. Mais voilà que le nouveau maire décida de la remplacer par une blanche, "d'inspiration plus traditionnelle", selon ses dires. C'était compter sans l'intervention du Conseil Représentatif des Associations Noire de France.
L'oeuvre réalisée par l'artiste Claude Vallet pour commémorer l'abolition de l'esclavage et le cinquantième anniversaire de la Déclaration des droits de l'homme, était en bonne place depuis 1999, alors que la mairie était dirigée par Maurice Maillet (divers gauche).
Pour expliquer son initiative, le maire avait argumenté que le buste africain "C'est un bon symbole pour la fin de l'esclavage, mais en vertu de quoi l'élèverait-on au rang de Marianne de la République ?". Et là ça a fait tilt !
Car la nouvelle, par une source non identifiée mais peut-être d'origine bien-pensante et politiquement locale, est venue aux oreilles du CRAN. Et ni une ni deux, le procureur de la République a été saisi pour laver l'affront.
Or il se trouve que le buste de Marianne n'a rien d'officiel et que chaque municipalité peut donc librement décider de son choix. Mais le maire de Frémainville est aussi bien placé pour savoir que la République se sont des valeurs et non une question de couleur. Alors pour reprendre ses mots, en vertu de quoi n'élèverait-on pas une femme noire au rang de Marianne de la République ?
Maintenant, la réaction du Cran est pour le moins un peu fort de café noir. Car accuser le premier magistrat du village d'avoir tenu des propos dignes "des pires théoriciens du Ku Klux Klan, et des mouvements suprématistes", pourrait aussi être considéré comme de la diffamation. Car les si les paroles du maire sont sans doute odieuses pour les noirs de France, mettre ses idées au même niveau que celles d'une organisation qui vantait la supériorité de la race blanche et certainement excessif.
En fait, cette affaire semble ressembler plutôt à une querelle de chapelles politiques, qu'à une sombre idéologie raciste de la mairie.
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