Marianne, Parianne
Comme le dit Vincent Peillon, lequel se garde bien d’appliquer à sa propre famille des théories de timbrés, il faut en France tout éradiquer, arracher, supprimer, déranger dégenrer, regenrer, overgenrer ! Faire du fumier avec les roses de mai et repiquer les jeunes pousses dans de sombres arrière-cours pleines de vieux trognons. La dictature du prolégenriat n’attend pas. Elle tendrait même à s’affirmer, depuis le vote Lunacek au Parlement européen du 4 février 2014.
Il est peu logique, dans ces conditions, qu’on s’entête à représenter la République sous les traits d’une femme. Voyez le timbre 2014, pour le moins puéril, avec son effigie d’innocente à l’ancienne, tout effrayée de se trouver là. Un vrai cliché avec ses yeux grand ouverts, chercheurs de vérité.

Une pucelle, je vous demande un peu ! Son côté macho hérisson qui ne demandait qu'à jaillir a été soigneusement réprimé par l'illustrateur. Ses cheveux en vagues arborent une teinte naturelle et sa peau sans défaut ne révèle que trop l'oestrogène qui conditionne les humeurs de la donzelle. Pour comble, on raconte que le timbre est en partie inspiré par une femen de bazar qui fait enfler la polémique : cette rude Chevtchenko au râpeux épiderme ne devrait représenter qu’elle-même, s'indigne-t-on chez les croyants ! Même si l’hellgébétée Caroline Fourest revendique publiquement son intérêt pour une Inna plus étique qu'éthique − et que donc la muse timbrée s'en trouve un peu dégenrée − aucun doute : biologiquement, c’est une femme, la Marianne des Posteurs.
Comment tolérer en ces temps lune-à-sec et à poil, que la République demeure envers et contre tout absurdement, presque totalement féminine, qui plus est gamine en diable ? Ce n’est pas très égalitatoire ABCD, cette discrimination-là. Alors voici l’idée : tant qu’à faire de feménifier Marianne, pourquoi ne pas la re-genrer ?
La femme, la jeune fille en fleur, n’était que choix de lycéens, ceux qui donnèrent en priorité leur avis sur le timbre 2014. Ces lascars rétrogrades avaient choisi, pour égayer nos enveloppes, une jeunette manga à la Botticelli, à l’image de leurs rêves d’amour et aussi de leurs lectures préférées.
Mais que sont ces scolaires, face à nos mûres idoles bolchétales accablées d'expériences en tous genres, issues d'antiques révoltes lycéennes autrement considérées ? Que sont-ils ? Des rien du tout, des quenelliers, des bons à se faire déranger, obtus comme des ananas.
Olivier Ciappa, le créateur-colleur du timbre affirme s’être inspiré, en plus d’amies et de femmes de sa famille, de la Liberté et d’autres muses, entre autres la scieuse de croix mémoriale, exportée en territoire Delanoë. Sa timbrée serait en fait, selon l'artiste, l'harmonieux succédané d'une flopée de femmes républicaines tellement passées à la moulinette qu'on ne s'y retrouve plus.
« J’ai donné à ma Marianne, dit-il, un aspect « unique » […] Qui pourra y déceler Inna Chevtchenko, Marion Cotillard, Christiane Taubira ou encore Roselyne Bachelot ? Absolument personne.”
Penchons-nous sur les amazones. Si Marion, dans son genre encore bien accroché, est crédible en Marianne, on ne voit pas bien le rapport entre la déesse mère du génial Delacroix, avec son regard averti, concentré sur la troupe, et la vierge timide du timbre de la Poste. Encore moins avec une Bachelot dodue comme une quenelle. Ou avec une Christiane Taubira (qu’est-ce qu’elle fout grands dieux dans le panel des candidates miss Poste ?!)
Mais il y a un fil d’Ariane. Les œufs au plat affichatoires de l’Ukrainienne ont fourni le prétexte à la confusion des genres. Assimilés sans scrupule au sein généreux − dénudé sans intention aucune dans le feu de l’action − de la Liberté guidant le peuple, ils visent à faire passer une Chevtchenko à sa mémaire pour une Louise Michel.
Donc pour en revenir à nos peillons, pourquoi s’acharner sur une image féminine qui, déjà affaiblie par l’androgynie relative de l'allusion femen, ne demanderait qu’à s’affirmer franchement républicainement trans, si on lui en laissait l'occasion ?
Plutôt qu’une Marianne, collons un(e) Parianne aux messages postés !
À vos pinceaux !
Voici quelques pistes graphiques, car on peut, à l’instar d’O. Ciappa, s’inspirer de bien des modèles pour symboliser la Soci-léthale République 2014 : par exemple, un mix de Filipetti aux mâles accents(quand l’un regarde les trans passer, l’autre les aiguille) et de Frédéric Mitterrand qui n’aime que les vraies dames, on le sait.
Oh certes, les modèle abondent. Mais qui, mieux que Fanfan la polype, pourrait illustrer un tel projet ? Il nous montre la paume : elle est vide. Ni fusil, ni stylo, ni truelle, ni même fourche ou faux. A son niveau de responsabilité, on ne bosse pas, on se la coule. Non, il ne vous défendra pas, il est hands-eupé par l'UE. Voyez les cinq doigts courtauds où l’index, l’annulaire, le majeur et l’auriculaire symbolisent les quatre concubines plus ou moins officielles du futur mariage pour toutes. Le pouce en l’air, provisoirement, c’est pour la France, évidemment. C’est qu’il se les fait toutes, le vert ballant, comme disait un ex-cultureux, il y a peu.
N'attendons plus, brûlons les étapes : virons la femen du timbre et collons Parianne sur nos enveloppes au parfum ! Concentrons en une seule image forte aux dimensions réduites l’idéal du triumvirat Vals-Taubira-Hollande, la quintessence de leur lutte acharnée pour le bonheur des Français(€)s ! Idéal obligatoire, encadré, biberonné, couche-culotté, à visée universaliste qu’on peut résumer ainsi :
Où je veux, quand je veux, comme je veux, tu seras mon un homme, fifille, ma une fille, garçon.
Et en fin de compte, si tonton Diablo le veut, un gros mouton à laine.
Allez, allez, allez, allez, mon troupeau. Allez, allez, nous arriverons bientôt.
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