Marianne révèle « Sarko m’a tuer »

User des mêmes ressorts que le magazine dont il est question dans ce billet et emprunter une célèbre inscription qui restera à jamais gravée dans les annales judiciaires, est-ce bien correct ?
Ce sera au lecteur d’en juger, mais en tout cas, c’est tout à fait raccord avec cet hebdo qui s’est fait remarquer par ses couvertures assassines et dont Joseph Macé-Scaron, surnommé le "Baron Emprunt" par certains de ses anciens collègues et copier-coller par d’autres vient d’être porté à la tête de sa rédaction.
Qu’on ne s’y trompe pas, notre Joseph aux bras tatoués n’est pas le vulgaire plagiaire un peu fainéant que l’on a décrit mais tout simplement le pape de l’intertextualité dont il partagerait le trône en alternance avec d’autres intertextuels renommés comme Jacques Attali et Patrick Poivre d’Arvor.
Ce qui fait sans doute sa singularité c’est que c’est un ITT chevronné, un intertextuel tout terrain qui la pratique tant dans le journalisme que dans ses romans sans en changer une syllabe, notamment et surtout les jours où il a piscine.
Alors qu’arrive-t-il à ce magazine en perdition que le cofondateur Maurice Szafran vient de quitter ?
Dopé par les scuds dont il bombardait Sarko durant son quinquennat, l’hebdo protestataire qui taillait des croupières aux traditionnels ‘’news magazines’’ en 2008 s’est trouvé fort dépourvu en mai 2012 quand sa cible fut dégommée par les électeurs.
Comme beaucoup de ses confrères qui avaient misé sur DSK, ils durent se contenter d’un remplaçant rond, sans aspérités, usager SNCF, et désespérément normal. Bien sur, de temps en temps, au fil du feuilleton judiciaire dont l’ancien président est la vedette, il y aurait quelques opportunités de se refaire un peu la cerise.
Un des dirigeants du magazine fait ce constat amer pour les finances de l’entreprise désormais dans le rouge « On a été considéré comme le journal qui a fait battre Sarkozy. Du coup, on nous voit comme le magazine de Hollande et il ne fait pas vendre ». Nous vient alors à l’esprit, la métaphore du bucheron assis sur la branche qu’il est en train de scier.
En son sein pourtant, un blogueur associé obsessionnel dénommé Juan Sarkofrance résiste, poursuit le combat anti-sarkozyste à mains nues tel ce soldat japonais de la Seconde Guerre Mondiale, Hiro Onoda, qui n’a déposé les armes que 29 ans après la capitulation du Japon.
Si vous le croisez, donnez-lui des nouvelles du front, Sarko donne de juteuses conférences à travers le monde tandis que son remplaçant converse en visioconférence avec les grands de ce monde dont Léonarda, écotaxe à l’aide de cendriers, solde la dette du Crédit Lyonnais augmentant du même coup la nôtre, guerroie au Mali, dépose des gerbes sous les sifflets d’admirateurs hystériques,garde le cap et son premier ministre, en un mot, il gouverne. .
Et comme la presse fonctionne un peu comme les vases communicants, c’est Valeurs actuelles, magazine confidentiel jusqu’alors, qui tire à boulets rouges sur le pouvoir socialiste et retrouve un bilan bénéficiaire après 23 années consécutives de pertes.
On le sait depuis toujours dans le monde des médias, les bons sentiments ne sont pas vendeurs, il faut du sang, du sexe, du graveleux, de l’invective.
Le cacochyme ‘’Minute’’ qui sucrait les fraises depuis de longues années s’est offert pour vitaminer ses ventes une couverture bananière indigeste, dont on n’est pas certain qu’elle suffira pour lui éviter de manger les pissenlits par la racine dans un avenir proche.
La rente a changé de camp, et Sarkozy pouvait en toute humilité déclarer aux responsables de l’Hebdo crée par Jean François Kahn "Grâce à moi, vous êtes devenus riches". Depuis, Marianne se désole en plagiant Sardou ‘’Ne me parlez plus de Sarkozy, Sarko, il m’a laissé tomber’’.
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