Marie-Antoinette, désespérément
Au-delà de la peur légitime et du bien-fondé souci que peuvent susciter l’augmentation du prix du baril et la flambée des produits alimentaire, une question se pose et s’impose : Comment résoudre toute cette équation et garantir – aussi peu qu’on puisse le faire – une dignité réelle, à tous les humains ?
Nous remarquons – essentiellement au niveau des médias – une course effrénée derrière un constat « standardisé », où chacun veut faire valoir sa vérité.
Il se fait certain et même indiscutable que nous serions appelés à dépenser encore plus d’argent pour une quantité moindre de produits alimentaires. La hantise – ou plutôt la psychose – ne concerne plus uniquement ces pays, où la famine « fait désormais partie intégrante du folklore local », mais surtout a gagné des pays où manger à sa faim – ou presque – n’était guère le premier des soucis.
Il se fait certain et encore plus indiscutable que la crise alimentaire – qui s’annonce haut et fort – ne vient pas à « contre-courant » d’un parcourt historique « parfait et exemplaire », mais en simple « résultante » – combien logique et naturelle – d’une suite de choix politiques et une cascade d’orientations sociales.
Aussi, il se fait clair et même certain que la logique internationale, humanitaire surtout ne peut – au vu son passé – que porter une petite réponse par ici et solution mineure par là. La logique mondiale – imbibée de cette mondialisation galopante – ne peut faire passer l’intérêt de tous ces affamés aux dépens de la sacro-sainte « loi du marché ». La libre-entreprise peut se faire « en toute moralité » aux dépens des destinées et des vies.
Les économistes le disent bien, le globe terrestre produit – quantitativement – assez pour nourrir toute la race humaine. Néanmoins, personne – sauf quelques candides et philosophes – ne raisonne vraiment en « race humaine ».
Ici et là, aujourd’hui ou demain, tout est une affaire de temps, les gens vont bouger dans les pays du Maghreb, s’ils ne l’ont pas encore fait, sous l’effet d’une faim qui précède – certainement – une famine, non dans le but de réclamer « du pain » seulement, mais – ceci est plus dangereux – pour mettre la légitimité même des régimes en doute et peut-être en danger. Le pain vient remettre à jour et raviver tout un ensemble de questions – non encore élucidées – concernant l’Etat/Nation, sa vocation, son rôle et encore plus sa finalité…
L’Etat postcolonial, ici et là, s’est inscrit dans son rôle de garant d’un futur meilleur et d’un avenir radieux. Tous les « chahids » l’ont bien espéré, et tous les « moujahids » l’ont bien pensé. L’indépendance valait tous les sacrifices, tellement l’espoir était grand et l’espérance étincelante. Hélas, il faut bien l’avouer, ici et là, certains regrettent bien le temps où « El-Âkri » [surnom donné à la France, en raison de la couleur de son drapeau], assurait – bon gré, mal gré – du pain [noir, presque toujours] à tous ses « indigènes » [ou presque].
Les économistes, et autres analystes, ont bien « décortiqué » l’équation, entre un baril de pétrole qui pratique le saut à la perche, et des céréales, qui veulent « jouer dans la cour des grands », sans oublier ces « boulimiques » de Chinois et Indous, qui ne peuvent plus se contenter de cet « éternel et unique bol de riz »… Néanmoins, les « prétendants à la famine » ne peuvent se contenter de cette « explication rationnelle », ils veulent du pain, de la quiétude et ce droit à un sommeil sans cauchemar aucun !
Il serait réducteur et même simpliste de réduire le monde entre un « Nord » riche et bien-portant d’une part, et un « Sud », pauvre et affamé. Les faubourgs de Paris se prêtent mieux à des quartiers « populaires » d’ici et là de ce tiers-monde [manière de dire pauvres ou même misérables]. Il viendrait un temps, où la fameuse « racaille » serait bien obligée de chercher « un visa » pour pouvoir flâner – sous très haute surveillance policière – tout au long des « Champs ».
Entre le Maghreb [qu’il soit grand ou petit] et l’Europe [qui se dilate], nous sentons encore – forte et combien répugnante – une histoire chargée de sang et de plomb, une géographie exigu et « frontale », et surtout un décalage économique tellement flagrant et frappant [dans tous les sens de la parole]. Encore plus cette peur réciproque et « partagée », entre un « Croissant fertile » [en hommes et femmes] et fragile à la fois, d’une part, et une « Croix » qui se sent « engloutie » dans ce « marais envahissant », mais aussi forte de dominer et maîtriser !
Nous avons beau – nous intellects – parler de démocratie, de liberté, et commenter cette « guéguerre » entre « politicards » qui prétendent enrober la lune en cadeau. Reste à dire – et surtout à crier tout haut et tellement fort – que le « bas peuple » admet nos mêmes réflexes, prétend aux aspirations mêmes, mais dit tout haut – et surtout tout simplement – ce que nous voulons dire en jouant sur les mots, les sens, les finalités et les projections.
Au commencement fut la graine qui a engendré le pain, qui entre Baraka et malédiction, a façonné des civilisations et fait chuter d’autres. Nous devons nous attendre – riverains des deux bords – à voir « les damnés de ces terres », sauter d’une embarcation à une autre, et mettre pieds sur cette « terre tant promise ». Il faut bien dire que Marie-Antoinette – telle une vraie star – a vanté majestueusement les mérites des gâteaux français !
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