Marine au secours ou la purge de bébé...
Ah la belle velléité d'émancipation ! A peine le temps d'indiquer, la semaine dernière, que la France ne tiendra pas ses objectifs en terme de limite d'économies budgétaires, selon les critères de Bruxelles, que Michel Sapin, notre ministre des finances, est rappelé à l'ordre par Merkel et Lagarde. Un coup de sifflet et puis on rabat son caquet ! Pas moins insupportable que lors de l'occupation allemande, les autorités hitlériennes tançait le gouvernement de Vichy lorsque celui-ci tentait de timides protestations face au pillage de l'économie ou même renvoyait Pierre Laval... Amalgame dira-t-on encore ! Non analogie. Il est vrai que nous ne sommes pas occupés militairement, il n'y a plus d’holocauste à craindre mais idéologiquement, c'est guère mieux ! En 1940, ils ont connu Montoire (où fut décidée la politique de collaboration), nous avons eu Maastricht.et Lisbonne. Encore l'Allemagne dira-t-on. Et oui, mais aujourd'hui nous n'avons plus de Général de Gaulle pour lancer la résistance !
La « Merkelisation » des esprits :
C'était écrit. Depuis des décennies, les belles envolées lyriques de nos politiciens de droite et de gauche vantaient cette aventure du siècle, la construction européenne en mettant en avant la marche des peuples vers le progrès, l'expansion économique et la paix. De belles perspectives en l'échange d'un peu d'abandon de souveraineté, une monnaie unique et une gouvernance par des experts autoproclamés, nonobstant un parlement sans pouvoir et refuge de politiciens en déshérence. Que disait-on des esprits chagrins qui refusaient cette Europe là parce que le faux-nez des eurocrates cachait ce que le capitalisme, soit la finance organisée, avait décidé pour nous. Puisque les frontières d'un pays devenaient un frein au développement de leur surpuissance et condensaient le champ d'action des luttes sociales, brisons les pour une libre circulation des capitaux et des politiques de régression. Cette escroquerie là tient en quelques mots : chômage, misère et guerres puisqu'elles sont désormais délocalisées aux portes de l'Europe. Sur le plan national, une politique économique uniquement liée à la défense des fonds de pension des retraités allemands, soit un euro fort et une désinflation...
Sortir de l'Europe ?
Là n'est pas la question. L'Europe existe, c'est une évidence géographique et les peuples qui la constituent se sont construits ensemble. La réalité est qu'il en existe aujourd'hui deux, celle de ceux qui souffrent, de nature solidaires et l'autre qui fonctionne comme un conseil d'administration. C'est donc la révocation de cette seconde Europe qui n'a pas d'autre légitimité que celle de ses actionnaires qu'il faut invoquer et refonder le projet...
Il faut se faire à cette idée, le Front National sera au pouvoir dans quelques années et il est inutile dans le cadre de ces lignes de détailler les raisons multiples de cette montée en puissance. Tous coupables pourrait-on dire mais il en est une teintée d'évidence. L'intégration de notre pays dans cette Europe a tué tous discours politiques porteurs, disqualifié la notion de réforme et la possibilité d'une adhésion populaire à un projet novateur. Ce ne sont pas les objectifs de baisse des déficits publiques, la rhétorique de l'UMP, des centristes et du PS sur la dette, à chacun sa méthode pour la rembourser alors que cela ne sera jamais le cas parce que ce n'est pas dans sa nature de l'être, qui peuvent faire vibrer les cœurs et entrevoir un avenir prometteur ! L'évidence est là : sortir aux forceps de cette Europe, reprendre la souveraineté sur notre monnaie et montrer l'exemple aux autres pays européens qu'une voie différente est possible. De ce point de vue, comme l'observait Michel Onfray, peu susceptible de flirt avec l'extrême-droite, il existe un axe trans-politique dont le dénominateur commun est la sortie de l'Euro. S'il est dommage que son leader-ship soit entre les mains du Front National, le seul parti porteur d'un vrai projet il y a cette perspective là et l'on peut, à défaut, s'en satisfaire ! N'en déplaise à ceux qui annoncent un cataclysme - nous le vivons déjà - dans une telle hypothèse, cela redonnera à notre pays ce rôle d'avant-garde, de résistance, de refondation économique et politique. Et donnera les instruments d'une nouvelle expansion.
Purger bébé...
Un gouvernement Front National, une sortie de l'Eurocratie, autant d’événements à terme qui auront la force d'un tsunami, dévastateur des partis politiques traditionnelles, parce que, bien entendu, l'incompétence, la folie liberticide de l'extrême-droite porteront en germe une recomposition des forces politiques, avec une alternative démocratique. Il faut donc en passer par là. Le « laissez-faire » d'une grande partie de l'électorat de gauche, ne pouvant une nouvelle fois voter ni pour la Droite traditionnelle, ni pour la Gauche socialiste, face au candidat frontiste, quel que soient les prochains scrutins validera ce scénario. Pointera alors l' évidence d'une nouvelle République avec des forces de progrès recomposées dans une nouvelle Europe des peuples.
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