Maroc : Covid 19, après la production des masques, celle des respirateurs artificiels
Depuis que les rédacteurs d’Agora me font l’amitié de publier mes articles sur ce site depuis près de 10 ans, je ne cesse de dire que le Maroc a une position à part dans le monde arabe. Ce n’est nullement une simple ancienne possession française comme certains le disent ou le pensent dans l'Hexagone car le protectorat franco-espagnol n’a duré qu’une cinquantaine d’années est un accident sur une histoire et qui a vu pendant 12 siècles plusieurs dynasties à la tête du pays. C’est en outre le seul pays qui a échappé à la domination ottomane sur l’ensemble du monde arabe qui a duré plusieurs siècles. Le pays ne peut pas être comparé non plus aux monarchies du Golfe créés par les britanniques.
La nouvelle ambassadrice de France au Maroc vient de l’apprendre à ses dépens après le tollé qui a suivi son récent tweet dans la presse marocaine et sur les réseaux sociaux après avoir demandé à M Benmousa désigné à la tête d’une Commission Nationale pour réfléchir sur un nouveau modèle de développement de lui faire "un bilan d'étape" alors que celui-ci n’a pas de compte à lui rendre. Ancienne madame Afrique chez M Hollande cette péripétie lui fera comprendre qu’elle est dans un pays qui a une histoire et ne peut être assimilé à une république bananière ou une ex possession française comme je l’avais mentionné.
Concernant la pandémie du Covid 19 qui a pris tout le monde de court, le pays a pris des mesures énergiques de confinement et d’isolement du pays et a rendu le port du masque obligatoire pour contenir cette épidémie alors qu’elle faisait des ravages en Europe notamment en Espagne à 15 km de ses cotes. Au jour de la rédaction de cet article et ce depuis le début de l’épidémie 8408 cas recensés et 208 morts. Le traitement prescrit est celui proposé par le Docteur Raoult. Parallèlement un fonds alimentés par des collectes de nationaux a permis de réunir une cagnotte de plus de 3 Milliards de Dollars destinée à aider tous ceux qui ont perdu leur travail, les plus démunis et les entreprises. Parallèlement il y a eu une mobilisation du tissus industriels pour la fabrication de masques et de respirateurs.
La fabrication des masques.
Face à la propagation de la pandémie du Covid-19 au Maroc, et la pénurie de masques de protection observée au début de la crise sanitaire, le Maroc s’est lancé dans le défi de la fabrication nationale de masque de protection. Un défi qui a été relevé avec succès, le Royaume ayant pu atteindre une production journalière de 10 millions, et partant, une autosuffisance qui lui permet d’envisager l’exportation de ce produit. Ainsi, et face aux nombreuses interrogations et échos sur la possibilité d’exporter les masques produits au Royaume à l’international, le Maroc a finalement décidé d’exporter une partie de ces masques vers l’étranger, après avoir atteint l’autosuffisance, a indiqué, récemment à Rabat, le ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Economie verte et numérique, Moulay Hafid Elalamy. En réponse à une question orale à la Chambre des représentants sur « les répercussions de la pandémie du coronavirus sur l’entreprise marocaine », le ministre de l’Industrie a souligné que son ministère a préparé un stock stratégique de 50 millions de masques en tissu pour l’après-confinement. Le processus d’exportation des masques marocains vers l’international a donc été lancé le dimanche 10 mai, tout en précisant que « cette exportation sera suspendue s’il y a besoin en approvisionnement du examiné leur conformité aux normes sanitaires et exprimer le souhait de les importer, a révélé Moulay marché national après la levée du confinement ».
S’agissant des bavettes en tissu, le ministre a fait savoir que le Maroc en produit plus de deux millions par jour et que ces dernières ne seront pas exportées, en raison du besoin national, précisant ainsi que l’exportation de ces masques se fera progressivement, lorsque le Royaume aura atteint son stock stratégique. Les premières exportations marocaines de masques de protection conformes aux exigences européennes vont débuter. Deux modèles de masques de protection marocains ont été certifiés conformes par le ministère français des armées. Ce dernier a également lancé une importante commande, rapporte le quotidien arabophone Assabah dans son édition du mardi 12 mai. Le choix du Maroc est motivé par trois avantages qui sont d’abord le gage de qualité, la proximité entre les deux pays et le prix attrayant.
Le ministre de l’Industrie et du commerce Moulay Hafid Elalamy, a aussi annoncé que 23 usines de production de masques qui ont permis au Maroc de dépasser les 10 millions d’unités par jour, alors que le marché marocain ne peut absorber à lui seul toute cette production d’où la possibilité pour les entreprises de pouvoir exporter une partie de leur production. « Nous avons décidé d’ouvrir le champ des exportations à l’étranger », a affirmé le ministre, dont les propos ont été relayés par le journal électronique Hespress, ajoutant que « les pays souhaitant importer du Maroc, dont la France, ont annoncé que ces masques répondent aux normes sanitaires. » Outre les masques de protection, le ministre de l’Industrie et du commerce a indiqué que le Royaume a pareillement décidé d’exporter des dispositifs médicaux après avoir atteint l’autosuffisance, soulignant que le Maroc veille à développer davantage sa production en respirateurs artificiels.
Les respirateurs artificiels.
La Fondation de recherche de développement et d’innovation en sciences et ingénierie (FRSDISI) a présenté dernièrement à Casablanca, un respirateur intelligent artificiel 100% marocain, réalisé pour répondre aux besoins des centres médicaux accueillant les personnes souffrant de problèmes respiratoires. « Il va y avoir, dans un avenir proche, des recherches pour intégrer des modes ventilatoires plus complexes à même de répondre à des sujets de recherche important », a-t-il poursuivi, précisant que c’est le contexte actuel (Covid-19) qui a pu déboucher sur cette collaboration afin de répondre rapidement aux besoins urgents.
L’ingénierie marocaine n’a jamais autant brillé que depuis le déclenchement de la crise du Covid-19. Après quelque quatre modèles innovants de masques, la Fondation de R&D et d’innovation en sciences et ingénierie (FRDISI) revient avec un nouveau projet.Cette fois-ci, la fondation lance un respirateur intelligent, baptisé « Dispositif médical intelligent distribué de respiration artificielle à modes multiples », SIRCOS. Le prototype, a été développé en partenariat avec l’hôpital d’application de l’Université Mohammed VI des sciences de la santé (UM6SS). L’originalité du respirateur made in Morocco ? Ses trois modes de ventilation : contrôlée (volume et pression de l’air), assistée (avec une aide inspiratoire) ou les deux, avec la possibilité de jongler entre les modes. Grâce à cet appareil, le médecin peut surveiller à distance l’ensemble des paramètres avec des données et courbes détaillant l’état du patient en temps réel. Il a aussi la possibilité de procéder à des réglages à distance. En rentrant les informations de ses malades, il peut garder et analyser leur historique. En cas de problème, des alertes sont envoyées sur son smartphone. Il peut ainsi gagner en temps, en efficacité et en énergie.
Des négociations sont d’ores et déjà en cours avec un industriel, afin de fabriquer et commercialiser le modèle le plus rapidement possible. L’idée est de concevoir un dispositif performant, mais également accessible, pouvant servir à l’ensemble des malades souffrant de difficultés respiratoires. La production est effectuée par des entreprises de l'aéronautique travaillant au hub industriel aéronautique de Nouasser près de Casablanca. A signaler qu’un modèle non-invasif, destinés aux urgences, a été déjà créé et est en utilisation, ainsi que l’adaptation des masques de plongée. Ainsi des masques de plongée ont été reconvertis en respirateurs pour soigner les malades atteints du Covid-19. Après les Italiens, un collectif marocain "Ingénierie Vs Covid-19 Africa ", en collaboration avec l’Université Hassan II de Casablanca, en a fait un précieux atout contre le Covid-19.
D’autres projets sont dans le pipe de la fondation de recherche de développement et d’innovation en sciences et ingénierie (FRSDISI) comme un testeur du Covid-19, ou encore, des drones à utiliser pour gérer la pandémie.
11 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON