Maroc - Grève des professionnels de la santé : au mérite nul n’est tenu
"Ad meritum nemo tenetur"
Cher(e)s désabonné(e)s à ce dernier bastion de l’expression libre à défaut de libertarianisme expressif (ben oui, ça se saurait si on n’était plus en autocratie). Voila un bon bout de temps que nous n’avons taillé bavette à propos de ces petits riens qui finissent par former un grand tout opaque dans lequel on finit par s’y retrouver embourbé jusqu’à l’os du ressenti bancal de notre conscience sociétale et ce, sans qu’aucun porteur d’espoir ne vienne éclairer notre marche vers un avenir de plus en plus incertain.
Oui d’accord, vous me direz il y a notre garde des sots que nous sommes, notre zorro national aux sorties désastreuses, qui voudrait apporter quelques lueurs quant aux droits des marocains, sauf que la clarté requise pour défricher la voie vers des lendemains qui scintillent ne semble pas être perçue au même niveau de conscience des deux côtés de cette ligne de démarcation qui sépare le pouvoir du peuple, autrement dit « la police ».
Reste à savoir maintenant à quel principe de clarté se référa la maison poulaga dans l’application du rétablissement de l’ordre lors de la dernière manifestation du personnel de santé à Rabat.
Les canons à eau et les arrestations arbitraires furent-ils utilisés pour une immersion impartiale dans la problématique soulevée par les manifestants en vue d’un dénouement honorable ou, tout simplement, pour noyer le poisson de l’irrésolution habituelle du monde d’en haut (la gouvernance) à considérer le bien fondé et la légitimité des attentes du monde d’en bas (le peuple) ?…attitude qui, tout en lui faisant mouiller sa chemise, ne lave pas pour autant la gouvernance de tout soupçon autocratique nous ramenant dans l’opacité d’une époque que l’on croyait révolue.
Que d’eau, que d’eau…gaspillée en cette grande période de manque. Mac Mahon s’en serait certainement retourné dans sa tombe !
Et si par principe fondamental le droit se mérite, sa lecture en devient complexe et acrobatique, bien loin des modèles manichéens de confort et des prêts à penser épuisés. Je vous passe le retour en force de la pensée unique par la tentative avortée de l’unification de la prêche du vendredi. Là n’est pas le sujet…quoique…
L’époque est confuse.
Où l’on découvre que tout nationaliste étriqué est déjà à l’insu de son plein gré un porte voix de la pensée dominante, un vecteur de la mondialisation uniformisée où rien n'est acquis...pire, où rien ne sera jamais acquis pour de grandes franges de la population.
je n'irai pas jusqu'à crier au baltagisme obséquieux mais tout élan nationaliste induit-il pour autant l'abstraction de l'esprit critique ?
Grosse, grosse fatigue
faute d'avoir fondé quelque hypothétique espoir sur des voix (je l'aimais bien Zineb) qui, dans cette grande époque de n'importequoitisme où la morale se fait la malle et où les mots se font la valise, font rang contre le désir d'émancipation du monde d'en bas. Qui par la matraque. Qui par la plume.
Dans la mesure où nous ne sommes pas responsable de nos aptitudes, ni du fait que la société les valorise, la méritocratie ne pourra jamais être un idéal juste.
Alors dans ces temps troubles, dans ce chaos sans pitié, en revenir à des idées simples...
Se dire que dans la saloperie ambiante celui qui obéit aux ordres jusqu’à la bestialité aura toujours tort...
Qu'il y a plus d'intelligence dans l'instinct de solidarité que dans l'égoïsme cultivé du larbin..
In fine , au mérite nul n'est tenu.
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