Mars 2013 : Ensemble, des militants communistes s’adressent aux travailleurs en lutte
LUTTES SOCIALES : OUI, Y ALLER FORT, TOUS ENSEMBLE ET EN MEME TEMPS !
Ripostant au MEDEF, au gouvernement, à l’Union européenne, la classe ouvrière de France est en ébullition : chez Good Year, Renault, PSA, Arcelor-Mittal, Doux, Fralib, Sanofi, les travailleurs refusent d’être baladés par Montebourg pour finir sacrifiés sur l’autel des compromis à la Chérèque, de la désindustrialisation.
Les travailleurs les plus engagés nous montrent le chemin : ouvriers de Florange s’enchaînant aux grilles de Matignon et frappés par la police, travailleurs de PSA et de Renault faisant tomber les grilles qui les séparent, salariés de Good Year refusant le chantage aux salaires avec leur syndicat CGT et l’expérience des Conti dont la baisse des salaires a préparé la fermeture de l’usine Leur détermination « tous ensemble et en même temps » permet une contre-offensive des travailleurs face à la guerre de classe menée par le grand patronat contre l’emploi industriel, contre le pouvoir d’achat, contre les conditions de travail, pour le profit maximal des milliardaires qui pillent notre pays et déménagent ensuite à l’étranger avec leur pognon.
Face au ministre socialiste Manuel Valls, menaçant de répression policière non pas les actionnaires qui détruisent l’industrie française, mais les ouvriers qui défendent l’intérêt national, nous affirmons que la « violence » ne vient pas des salariés en état de légitime défense : elle vient des actionnaires-voyous, aidés par la droite, par l’U.E. et par le gouvernement PS à genoux devant les patrons ; C’est le MEDEF qui, aidé par les gouvernements successifs depuis 40 ans a détruit les mines, la sidérurgie, le textile et maintenant l’automobile. C’est le patronat qui ruine la nation, plombe la balance commerciale de la France et prive de débouchés des millions de jeunes qui voudraient succéder à leurs parents comme ouvriers qualifiés, techniciens ou ingénieurs !
N’ayons pas peur ! Ce n’est pas le combat de classe qui nous fragilise, mais la politique du « moindre mal », le choix résigné de la mort lente rebaptisée « plans sociaux » par Chérèque et les dirigeants syndicaux jaunes, plus prompts à « casser » les syndicats de lutte qu’à affronter les patrons ! Depuis que les travailleurs négocient indemnités, plans sociaux, réformes décidées par les technocrates, les idées de collaboration avec le patronat et l’acceptation de l’Europe capitaliste avancent, tandis que la classe ouvrière et la nation ne cessent de reculer.
La classe ouvrière a le droit de prendre l’offensive. Elle doit tendre la main aux autres secteurs en lutte : enseignants, infirmières, cheminots écrasés par l’euro-austérité, retraités qui ne peuvent plus se soigner, chômeurs peu ou pas indemnisés, artisans et petits paysans écrasés par le libre-échange européen fait pour les « gros ». L’enjeu de l’affrontement entre tous les travailleurs et le patronat est l’avenir du pays et de nos enfants ; Notre pays a l’expérience de la difficulté des luttes, mais aussi des joies de nos victoires qui, à travers la Révolution française, la Commune, le Front populaire, la Résistance, Mai 68, Décembre 1995, etc., ont longtemps fait de la France « le pays classique des luttes de classes menées jusqu’au bout » (Marx) !
Pour produire en France, il faut sortir de l’Euro, de l’Union Européenne, nationaliser les banques et la grande industrie, imposer la réindustrialisation planifiée du pays !
Ceux qui nous parlent d’« Europe sociale », y compris à gauche, se trompent, voire nous mentent. L’euro n’a pas été fait pour la « paix » et la « prospérité des peuples » ; chacun voit au contraire que l’« euro fort », ce clone du Deutsche Mark, met tous les peuples d’Europe en concurrence, qu’il justifie l’austérité salariale sans fin et le démontage du secteur public, qu’il permet à l’Allemagne capitaliste, associée aux États-Unis et à la « City » de Londres, d’édifier un nouvel Empire européen qui viole la souveraineté de la France et des autres pays. Ce qui se met en place actuellement, c’est une dictature européenne pilotée par l’Axe Washington-Berlin : dans leur manifeste Besoin d’aire, les gros patrons « français » appellent, comme le faisait le Comité des Forges des années 30 et 40, à liquider la France, à mettre les régions françaises en concurrence, à créer les « États-Unis d’Europe », à promouvoir l’anglais comme la seule « langue de ll’entreprise et des affaires » : le MEDEF veut mettre rapidement le point final à l’histoire de France !
Quand le patronat veut à ce point liquider la nation, c’est à la classe ouvrière, avec les travailleurs immigrés, nos frères de lutte, de prendre la tête de la lutte pour reconstruire la France, la réindustrialiser, bâtir une République sociale, souveraine et fraternelle marchant à la rupture avec le capitalisme pour la révolution sociale.
Des communistes membres ou non du PCF, tendent la main aux travailleurs en lutte !
Tant que la classe ouvrière a disposé d’un PCF actif dans les usines, se nourrissant des idées de Marx et de Lénine, le monde du travail s’est fait respecter en France. De 1945 à 1947, ce sont les ministres communistes Croizat, Thorez, Marcel Paul, Billoux, Tillon, Wallon, Joliot-Curie, portés par la victoire antifasciste de Stalingrad et par la création du Conseil National de la Résistance, qui ont mis en place la Sécu, les retraites par répartition, la nationalisation de Renault, de l’aviation, du Sous-sol et d’EDF, les comités d’entreprise, le statut des mineurs et de la fonction publique, le CNRS, le CEA, la reconstruction démocratique de l’école publique...
Mais la participation du PCF à un gouvernement de gauche menant surtout après 1983 une politique de plus en plus de droite dérégulant l’économie, battant des records de privatisation de 1997 à 2002, précarisant massivement le travail, accompagnant de mesures « sociales » la pauvreté créée par la désindustrialisation, a bousculé son enracinement populaire et ouvrier. Ensemble il nous faut retrouver l’esprit des campagnes menées contre l’Europe supranationale et le Traité de Maastricht, remettre au cœur de nos luttes l’objectif révolutionnaire du socialisme, refuser de nous situer dans le cadre piégé de la « construction » européenne pour retrouver le camp des travailleurs dans les luttes de classe, toujours symbolisé par la faucille et le marteau.
Alors que la politique euro-libérale du PS prépare le retour fascisant de l’UMP et du FN, la stratégie pro-européenne du « front de gauche » se limite à une pression inefficace sur le PS et Bruxelles, sans tenir compte de la nature impérialiste de l’UE et des choix patronaux du PS, comme le montrent l’accord sur le TSCG et celui honteux sur la flexibilité du travail. Les travailleurs ne peuvent croire que « l’Europe est à nous » - alors qu’Angela Merkel ridiculise quotidiennement Hollande – et que « l’euro est notre monnaie » - alors que la monnaie unique étrangle la Grèce, le Portugal, l’Italie et l’Espagne et que l’euro-austérité plonge déjà des millions de Français dans la misère.
Une autre politique, révolutionnaire, est possible en France !
On nous fait croire qu’une France sortant de l’UE courrait à la catastrophe. C’est l’inverse ! Si nous restons dans l’euro, le peuple français « y restera ». Pour mettre les capitalistes sur la défensive, reprendre la marche en avant vers le socialisme, il faut au contraire sortir du broyeur européen PAR LA PORTE A GAUCHE, par celle du progrès social, de l’indépendance nationale, de la COOPERATION ENTRE PEUPLE.
Oui, il faut reconstruire notre souveraineté monétaire, politique, industrielle, non pour isoler la France, mais pour de nouveaux traités internationaux progressistes de coopération entre les peuples, libérée du jeu ruineux de la « concurrence libre et non faussée ». Un grand mouvement de lutte des travailleurs français serait soutenu par les travailleurs portugais, italiens, espagnols, grecs ou tunisiens, qui sont déjà entrés eux-mêmes en résistance.
Cette offensive du monde du travail implique de rejeter la diversion raciste du Front « national » et de l’UMP Copé, qui veulent diviser notre classe pour mieux casser notre pays. Serrant les coudes comme dans la Résistance antifasciste, les ouvriers français et immigrés doivent défendre ensemble le PRODUIRE EN FRANCE qui permettrait d’employer tous les travailleurs du pays. Les ennemis de notre pays ne sont pas les prolétaires étrangers qui triment à nos côtés, mais les Bernard Arnault, les grands actionnaires et les « peoples » égoïstes qui exportent à l’étranger les milliards qu’ils ont volés ICI.
Oui, il est possible de faire naître une convergence d’action communiste qui s’adressera régulièrement aux travailleurs pour dessiner avec eux, et dans l’action, une perspective révolutionnaire, patriotique et internationaliste.
Oui, il est possible, entre communistes et militants ouvriers ou patriotes non-communistes attachés à la coopération entre les peuples, de construire un Front Populaire pour une République Sociale, souveraine et fraternelle, reprenant le message du Conseil National de la Résistance dans le contexte actuel. Loin des politiques destructives de la droite et de la fausse gauche, loin des « solutions » fascisantes de Copé et du FN, ce Front doit s’affirmer pour sortir la France de l’Europe supranationale, élargir la démocratie et engager la rupture avec le grand capital. Cette alliance centrée sur le monde du travail peut réunir 90% du peuple français et rouvrir la voie d’une transformation révolutionnaire de la société !
Sans la classe ouvrière en lutte, les militants communistes que nous sommes ne peuvent rien. Mais pour s’unir, gagner et diriger à nouveau la lutte de tout le peuple pour le progrès, la classe ouvrière a besoin que s’unissent les communistes fidèles au drapeau tricolore de Robespierre et au drapeau rouge frappé de la faucille et du marteau qui symbolisent le camp des travailleurs !
Premiers signataires :
Caroline Andréani (93) - Marie-Christine Burricand (69) - Annette Mateu-Casado (66) -Jean-Pierre Djukic (67) - Vincent Flament (59) - Georges Gastaud (59) - Jean-Jacques Karman (93) - Annie Lacroix-Riz (75) - Léon Landini (92) - Antoine Manessis (38) - Jean-Pierre Meyer (04) - Pasquale Noizet (75) - Jean Michel Pascal (75) - Pierre Pranchère (19) - Gilles Questiaux (75) - Fabrice Selingant (45)
Cet appel a été rejoint par :
Gilbert Remond (69) - Pierre-Alain Millet (69) - Jean Lévy (75) - Michel Dupuy (94) - Guy Jacquin (01) - Pascal Brula (69) - Pierre Avinière (01) - Marie-Christine Elgeidinger (69)
Jean Pierre Hemmen (80) Membre du Secrétariat politique du Pôle de Renaissance Communiste en France
La signature est ouverte en ligne : http://lepcf.fr/LUTTES-SOCIALES-OUI-Y-ALLER-FORT
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