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Accueil du site > Tribune Libre > Marseille, tu es une femme à seins hauts… Qui tombent

Marseille, tu es une femme à seins hauts… Qui tombent

La ville à bobo pointait, le blafard contre-jour, sans sirène du port, le port étant mort, la sardine sabordée ; Elle s’est donc ramassée sur elle-même la ville, et grandit en hauteur capitale culturelle de l’Europe mon pechère ! de sang. Des immeubles 4 étoiles, des limons Haussmanniens, des « space » artistico, galeries za dollars, mangeoires du nouveau monde, agences immo, agences banco, agences assuro et agences d’agences ; ya même un bison grandeur nature en matière plastique stratifié dur qui joue les immobiles en milieu de chaussée, à large, très larges trottoirs où quelques piétons égarés, s’égarent en point de fuite.

Bobos très bios y’a pas à dire. C’est bandant le Marseille sous les emprunts venteux des banques à pourcentages fixes.

Elle avait chassée tout, la ville ; Tous, de ce qui pouvait passer pour « humain », du moins du bas, bien sûr… Ces familles nombreuses à gamins chahuteurs sur des trottoirs lustrés de panisses ; Des petites vieilles à cabas, à cabots pissotants, des petits vieux chiqueurs encalminés à moustaches roussies, assis sur des bancs de fortune, de bravache, té ! Le clochard à la cloche de merle et l’instrument résonne les quelques vêpres sonnent ou que sais-je ? Fernandel ? Y’avait l’épicier du coin de la rue, ouvrant son rideau d’fer, qui grinçait à pleurer et réveillait l’quartier, un charcutier torchait ses mains dans l’tablier, rosé de sang et l’boulanger s’en roulant une bien méritée et interpelant Jeanne la prostituée guettant l’chaland, « tu viens mon amour ? » , le 1er chaud lapin du jour à Potron minet sur la Joliette… A Marseille s’éveillait ainsi vers les 6 heures, comme un petit jardin parisien vers les 5 heures… Ya ? Moins de 10 ans pourtant.

 

PIS ! SONT Arrivé les Mantes carnassières. Avides.

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Zaujourd’hui ; sans un bruit d’un son étouffé, l’enseigne du Mc Donald fait contre point de l’autre coté du boulevard république à un Subway ; le Monop, fait grimace à la Brioche Dorée… Le vent s’engouffre en ces pâtés d’immeubles, restaurés, ripolinés, à portes cochères imposantes, impôts tant. D’aucun diront : c’est bien ! Le tram file sous son doux tac à tac, les trottoirs sont proprets, y a moins de bagnoles, peuvent plus se garer, les arbres plantés sont à équidistance de chacun, leurs feuilles sont comptées, comptabilisées ;les hauteurs d’escaliers égales, les perspectives droites, rectilignes, tout est dans le gris, noir et beige. Rien ne dépasse ; tout nous trépasse à la trappe. Cette impression de vide m’astreint. Je m’époumone contre un Mistral des ventes. Tout ça n’est pas joli-Joliette à regarder, ça sent la mort.

 

Quant aux nouveaux quidams qui déambulent, ceux des nouveaux habitants ? Les « PRIMO-ARRIVANTS ? Une nouvelle race certainement venue de l’espace ? Ont-ils le petit doigt en l’air ? Sont presque tous identiques. Males ou femelles même taille, même facies, même-même ; oui ! Sont Même à en mourir. Sont tous fringués pareil, noir à capuche ; sont tous le nez, la tête, la bite enfouie dans le Smartphone, sont tous en train de bouffer en marchant ; sont tous en train de causer en même temps, sont tous en train de vivre en bougeant, sont tous en train de monter dans le tram, de descendre du bus, remonter dans l’hygiaphone, fumer, car ils fument comme des dingues, pis s’arrêtent 2 secondes, s’engouffrent dans l’œsophage un kebab, détruisent un baobab… De quoi parles-je là ? Me saoule ! Leur regard vide de noyé et non pas de noyer sous lequel j’aimais m’engouffrer en une sieste calme et paisible. Ils me foutent les chtons ces cons ! Toujours prêt à mordre, toujours prêt à te pisser dessus, à te détruire. Un monde de clonés tristes, et de tristes clooney, what else marc de café ?

 

J’suis lucide, et je m’assieds sur le banc des galériens passés de mode, et je regarde et observe le flot dégoulinant qui foule les pavés, bien carrés, sans révolte… C’est là, en cet instant précis où j’ai envie de mourir, d’être enfouie en une terre nourricière qui aurait perçu, ceux qui réfléchissent.

Mais bon, j’suis une carne ; alors de l’avant bon sang !

Louer un logement dans cet enchevêtrement de bobohitude et de profits à court terme ? C’est se retrouver devant un branleur de 25 ans sachant à peine articuler deux phrases sans le mot fric. C’est se retrouver devant une jeune femme, bête à vouloir devenir herbivore, estampillée « agents immobiliers », c’est payer 700 euros par mois pour un studio de 21 mètres carrés. Des fortunes se construisent, des proprios de la vieille génération se gavent, comme ça ; Ben, ils pourront toujours aller acheter leur jeune nouvelle épouse en Thaïlande, au Cambodge ou à Madagascar, et puis même s’ils bandent mou, y’aura bien un médicament plus dément qu’le viagra, non ?

Plus je vieillis, plus je suis triste. J’aime tellement la vie qui éclos et j’ai aimé cette ville qui meure avec ces bobos-crétins. Marseille, s’il te plait, sens à nouveau le poisson, sens à nouveau les sardines grillées de l’Estaque, la couleur jaune vive, la palette des peintres, le pastis sous les ongles… L’ouverture de ton port. Altier.

 

… Mais je sais que c’est donner un coup d’épée dans l’onde bleue.

 

Georges Zeter/Janvier 2014

pacé et salut

 


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6 réactions à cet article    


  • juluch juluch 18 janvier 2014 12:38

    Question ?


    Vous habitez Marseille ?

    • poubellelavie poubellelavie 18 janvier 2014 15:04
      Peut-on supporter cette ville sans y être né ?
      Pas sûr que les bobos restent longtemps à Marseille , beaucoup de touristes furtifs.
      Quel intérêt en effet de retrouver les mêmes Mc Donald, Starbuck ou Zara que dans les autres villes du monde ?
      N’oublions pas l’explosion de la délinquance, en particulier les agressions que les Marseillais vivent au quotidien.( ce sont les 20-25 ans qui le disent ..pas uniquement les vieux obsédés par la sécurité) Tant qu’il n’ y aura pas eu un accident grave ailleurs que dans les quartiers Nord , il ne se passera rien. 

      Une Sardine bling-bling bouche à présent l’entrée du Vieux Port sur bâbord , 
      Le Mucem (très joli au demeurant, bien que déjà en train de rouiller...), n’avait pas sa place devant le Fort Saint Jean . C’est un blasphème du niveau de la pyramide du Louvre .
      Un résumé en image , histoire de rire , « pour éviter de pleurer » , comme dirait un spectateur de DieuD.






      • alinea Alinea 18 janvier 2014 15:10

        Adoré cet article très inspiré !


        • juluch juluch 18 janvier 2014 15:36

          Alors, il habite Marseille l’auteur ou pas ??????? smiley


          • marmor 18 janvier 2014 17:10

            Mais non juluch, Zeter il est de nulle part et de partout à la fois !
            Il veut tuer les requins à la Réunion car ils bouffent deux trois surfers inconscients par an, il n’aime pas TOUS les restaurateurs français parce qu’il bouffe mieux en Albanie avec 10 € ( tu m’étonnes ! ) Il n’aime pas non plus les hoteliers car il voudrait le service du Ritz dans un formule 1 à 25 € la nuit, et au gré d’une mutation d’une quelquonque administration, il se retrouve à Marseille, qu’il n’aime pas non plus.

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