Martinon ou le piège de Neuilly
Petit billet doux.
Tout le monde connaît Martinon par quatre caractéristiques :
- porte-parole sans commentaires
- gendre idéal (en concurrence avec Laurent Wauquiez) gominé (en concurrence avec Valentino)
- momentanément imbécile
Sarkozy, le monarque qui n’est pas le fils caché de Chirac, n’agit pas en roi, mais fait du népotisme. Il a(vait) casé son chouchou Martinon et son fils Jean pour les municipales à Neuilly, la mairie qu’il a prise en hussard en son temps à 28 ans. Le premier comme futur maire, le second en soutien logistique. Mais tout a mal commencé. Les carrés Hermès et les Rotary club’s men se sont révoltés. Donc comme un conte de fée, cela commence mal. Il y a le chouchou du père et cendrillon qui doit récurer les casseroles, non celles de l’ancien maire car le challenger ne veut pas de cette cuisine-là. Ainsi donc la bouture sarkozyaque de Martinon ne prend pas dans son fief, en tout cas les débuts sont difficiles. Le gominé n’aime pas trop les campagnes électorales, serrer des mains lui donne des cales. Son appui Jean, le fils de son père, celui qui n’est pas le fils de, mais élu démocratiquement par plus de 50 % des voix etc., celui que la presse maltraite comme aucun autre président dixit son avocat (un encore qui n’a pas entendu parler des diamants de Bokassa, des caricatures de de Gaulle...).
Mais rien ne va plus. Tout d’abord un sondage secret révèle que Martinon est battu au premier tour par Fromantin (non Eugène le peintre - au e qui remplace le a - mais le candidat indépendant) avec 40 contre 45. De là, c’est le maelström qui s’enclenche : d’abord Martinon annonce une conférence de presse puis l’annule lors d’une journée de grande confusion. Le lendemain son directeur de campagne annonce qu’il se maintient et coup de théâtre, ses colistiers le lâchent. Le Monde nous en dit les raisons : « Les dirigeants de l’UMP de la ville, Marie-Cécile Ménard et Arnaud Teullé, ainsi que le fils cadet du président de la République, Jean Sarkozy, ont annoncé, dimanche 10 février qu’ils faisaient leur propre "liste de rassemblement" pour les élections municipales en raison de "désaccords majeurs" avec le candidat David Martinon. "Nous avons décidé de conduire la liste de rassemblement pour les élections municipales a Neuilly, afin de faire cesser les divergences au sein de la majorité présidentielle sur notre commune", déclarent-ils dans un communiqué à l’AFP. ».
Que peut-on tirer comme conclusion de cet événement, de cette titanique (non de Titan, mais du navire) candidature élyséenne à Neuilly ? Est-ce une tempête dans un verre d’eau ? Est-ce le tir sur une ambulance ? On voit déjà qu’un parachutage, même en commando, n’est pas sûr de réussir. Ce qui est étrange c’est de voir une révolution dans les beaux quartiers. Besancenot a sa chance à l’ouest de Paris. On imagine les zibelines dans les rues le poing vengeur dirigé non vers le ciel, mais au-devant des grilles de l’Elysée. Une révolution non de velours, mais de soie et de Rolex. David n’a finalement été que Goliath. Le Golem avait eu son âme insufflée par le château, mais quand le maître se dégonfle l’air fuit et toutes les baudruches qui l’entourent s’aplatissent avec lui. La foule est injuste. Peut-être. Mais un roi nu ne peut pas tout et encore moins quand la populace (amusant, la populace à Neuilly sur Bérézina) a décidé de prendre la Bastille. Le cas de Neuilly est éclairant quoique assez embrouillé. Le fils spirituel en conflit avec le fils réel. Le parachuté contre l’héritier. Deux fers au feu en somme. On remarque aussi la constance des candidats, ceux qui hier trouvaient Martinon l’idéale tête de liste, mais qui, sondage oblige, aujourd’hui le lâchent.
Le piège est là. Martinon battu, c’est le chef qui reçoit une nouvelle claque. Stratégie de rechange, le fils quitte le navire. Mais si lui aussi était battu ? Le dernier mot restera aux électeurs, mais dores et déjà cela ressemble à une fin de règne en début de règne.
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