Mater, pas gouverner
La crise consiste justement dans le fait que l'ancien meurt et que le nouveau ne peut pas naître : pendant cet interrègne on observe les phénomènes morbides les plus variés.
-Gramsci
Eau secours !
Alors ça y est : Borne dit vouloir "mettre de l'apaisement avec les syndicats et les français" et "ne plus recourir au 49-3" -sauf pour les textes budgétaires...
Etant donné que l'argent est le nerf de la guerre en toutes circonstances, et que ce gouvernement de pingres (avec les gueux uniquement hein) le sait parfaitement, gageons que cet énième coup de comm' ministériel ne sera certainement pas de nature à apaiser "la grogne" qui commence à se répandre aussi bien à la ville, qu'à la campagne.
Il suffisait d'ailleurs de voir les images non pas d'émeutes, mais de chaos à Sainte-Soline ce week-end, pour se rendre compte de l'état du "pays des droits de l'homme" dans lequel nous sommes censés nous trouver.
Une véritable armée -plus de 3000 gendarmes mobiles et autres cerbères équipés de matériel de guerre et de quads- pour protéger...un simple trou, et tout ça pour ça : un bilan humain terrible, plus de 250 personnes blessées, dont certaines seraient entre la vie et la mort. Chapeau la démocratie ! Encore une éclatante démonstration de la capacité de "dialogue social" de notre gouvernement.
Ajoutons que ledit trou est le symbole de tout ce que ce pays est en train de traverser : l'accaparement d'une ressource, l'eau douce, devenue denrée rare très rapidement dans nos contrées, au fur et à mesure que l'état de sécheresse n'en finit plus de s'étendre. Un accaparement par quelques centaines de privilégiés de l'ancien monde : en gros 450 agriculteurs de la FNSEA, qui refusent tout simplement de changer de modèle, et veulent continuer contre vents et marées à pomper, pomper, tels des shadoks stupides en manque d'idée ou de but-si ce n'est celui de pomper, justement !
Un modèle productiviste, qui détruit les terres agricoles, et obère les chances de survie du plus grand nombre. Un modèle désormais en roue libre, et qui préfère les fausses solutions aux vraies réponses. Un modèle bien sûr soutenu par un gouvernement lui aussi en roue libre, et arc-bouté sur de faux prétextes. Alors que nous traversons une période de sécheresse historique, quoi de mieux en effet que de pomper dans les nappes phréatiques et de stocker cette précieuse eau en plein air, ce qui la fera s'évaporer et croupir en grande partie, tout en privant toute la région de cette précieuse ressource au passage, et tout ça pour continuer des cultures de maïs et autres joyeusetés servant à produire toujours plus de viande, au profit de quelques privilégiés du système agro industriel ?
Et donc, alors que la majorité des agriculteurs et des néo ruraux est contre ces bassines de malheur, ici aussi on s'en fiche, et on tente de passer en force, comme avec les retraites...
La capacité de nuisance de ce gouvernement et de tous ses alliés est sans limites, et il devient plus qu'urgent de conscientiser un maximum de monde, dans ce pays et au-delà, sur l'abîme qui nous guette si ces gens-là restent aux manettes.
Sous le tapis
Une des caractéristiques les plus frappantes -hormis les LBD et autres coups de matraque dans la gueule- de la macronie, c'est bien cette capacité à tenter d'invisibiliser les choses. A mettre la poussière sociale sous le tapis politique.
Et en cette période inédite de mobilisations sociales d'ampleur, il est toujours ahurissant de constater que la macronie peine à changer de logiciel : alors que le chaos social s'étend, et menace d'emporter notre pays... Macron et ses séides entendent "ouvrir une nouvelle séquence". En gros, passer à autre chose.
Traduction : circulez, ou vous allez prendre un coup de matraque !
On croit rêver, mais non : on cauchemarde plutôt.
Car d'un côté, on a un ministre de l'Intérieur qui organise la répression de manière consciente et coordonnée : comment l'interpréter autrement quand on sait que tout, tout est absolument connu de ses services plusieurs jours, voire plusieurs semaines à l'avance ? C'était le cas ce week-end à Sainte-Soline : combien d'alertes y avait-il eu dans les médias ? Il y avait déjà eu de la violence en octobre dernier, il y avait déjà eu confrontation en octobre dernier, il y avait déjà eu des blessés en octobre dernier là-bas. Et le Darmanain comme la Borne avaient déjà fait leur cinéma sur les "viooooleences" en octobre dernier. Car il y en avait déjà eu, et pas qu'un peu, des viooolences. Tout comme ils savaient donc que ce week-end la mobilisation promettait d'être massive et "à hauts risques", ainsi qu'ils l'avaient fait fuiter dans les médias. Ils savaient...
Les enseignements adéquats en ont-ils été tirés pour autant ? Ils vous diront que oui, vu qu'ils ont ainsi rajouté, depuis octobre dernier, encore plus de gendarmes, et encore plus de grenades, et par dessus-ça des quads pour se déplacer dans la boue et arriver plus rapidement sur les lieux pour faire la sale besogne. Au lieu de réfléchir à désescalader le processus -ce qui est(était ?) la base d'une doctrine saine et efficace du maintien de l'ordre, fut-il bourgeois.
Tous les experts le disent : mais manifestement Macron et sa clique d'éborgneurs s'en fichent.
Alors soit Darmanain, et plus largement le gouvernement Borne, est incompétent et il doit immédiatement démissionner, soit...tout ceci était planifié de longue date, de manière à tenter de décrédibiliser la contestation, et à étouffer les vraies questions.
Un peu comme avec la contestation sur la super-giga-méga-réforme-des-retraites dont personne ne veut dans ce pays, il y a ici aussi et encore une stratégie délétère de la part de ce gouvernement.
Une stratégie qui en dit long sur ce qu'ils pensent, et veulent, pour nous, les sans-dents.
Est-ce donc cela gouverner en politique ? Est-ce se conduire comme un DRH mal dégrossi, et refuser toute discussion, tout débat, pour dégainer ici le licenciement, où là la matraque ? Est-ce ainsi qu'on gouverne les français ? Il n'en a pas toujours été ainsi. Non et mille fois non.
Mais aujourd'hui il est illusoire de faire changer d'avis celui qui est venu pour en découdre avec 67 millions de français, qui ont le malheur de lui déplaire et qu'il est venu pour mater, pas pour gouverner.
A Sainte-Soline, ce fut un véritable guépier qui a ainsi été tendu aux personnes mobilisées : selon un reportage réalisé sur le terrain par une équipe du Média, tous les témoignages concordent pour dire que les gendarmes mobiles en quad ont attaqué par derrière le cortège de tête, cortège qui lui, était totalement pacifique. De nombreux députés y étaient présents, et on peut accuser le parti des Verts de beaucoup de choses, mais certainement pas d'héberger des Blacks Blocs. Les gendarmes ont donc reçu l'ordre de faire usage de la force d'une manière totalement disproportionnée d'un côté, là où se situait le cortège de tête pacifique, afin de susciter la panique et attiser la colère des éléments les plus radicaux de l'autre, ceux qui étaient venus équipés et pour en découdre... de manière à obtenir de belles images de véhicules en feu et de blessés, images qui seront bien sûr reprises en boucle dans tous les médias, histoire de dénoncer les "viooooooleeeeennnces", et d'invisibiliser (du moins le pensent-ils) les vraies questions autour de ces bassines, et de cette contestation.
Ce gouvernement est ainsi responsable des très nombreux blessés que l'on compte dans les rangs des manifestants comme des gendarmes, mais aussi des drames présents et à venir.
Combien de temps avant un ou plusieurs morts, avec une telle stratégie ?
Car gageons que la même tactique est en train d'être mise en place face au mouvement contre la réforme des retraites...avec moins de succès pour l'instant, car l'opinion publique connait mieux les enjeux, et est toujours du côté des contestataires.
Mais pour combien de temps encore ?
Ce qui revient à dire : combien de temps avant la radicalisation de ces masses que l'on refuse d'écouter, et de prendre en compte ? De ces masses qu'on veut mater, à leur corps défendant ? De cette police qu'on utilise pour faire la sale besogne et qui se sent désormais pousser des ailes, sûre de son impunité car roue de secours d'un pouvoir qui ne tient plus que par elle ?
Combien de temps avant le Chaos, le vrai... combien de temps avant la guerre civile ?
Le syndrome de Ken le Survivant
Alors oui, certes : ça n'est jamais bien d'attaquer les forces de l'ordre (bourgeois), et de tenter de mettre le feu à des véhicules...de jeter des pavés ou des boules de pétanque sur les gendarmes... et j'en passe et des meilleures. Mais quelle est la doctrine de maintien de l'ordre dans ce pays ? Est-elle devenue une simple variable d'ajustement politique, dont les manifestants comme les gendarmes et les flics, seraient les victimes ?
Car les seuls qui finalement ne sont pas victimes de tout ce bordel, ce sont bien les décisionnaires, ceux qui ont su mais n'ont fait que préparer le chaos, en rajoutant ici aussi encore, de l'huile sécuritaire sur le brasier social.
Mais ici ce qui est de plus en plus étonnant c'est que la communication qui est faite autour de cet évènement, comme autour des autres, par le gouvernement, semble de moins en moins prendre, chez une part croissante de la population. Surtout chez les premiers concernés : les actifs pour la réforme des retraites, et les jeunes et les néo ruraux pour les mégabassines.
Il y a donc une rupture en train de s'opérer dans la nation française, entre les "pro" et les "anti", entre ceux qui veulent changer les choses, et ceux qui veulent les conserver en l'état, pour leur plus grand bénéfice, comme d'habitude..
Avec, au milieu, une stratégie délétère de la part de ceux qui sont censés, en théorie, travailler pour l'intérêt général -mais quelle vase blague désormais...
Car aujourd'hui, le seul travail visible du gouvernement "démocratiquement élu" de la République Française, c'est un travail de sape.
Le but étant clairement de faire flipper la ménagère de plus de 50 ans et l'électeur-boomer macronolepéniste classique, celui qui soit a veauté pour l'éborgneur et sa clique, soit pour la fifille du borgne et ses amis... au final les deux faces d'une même piécette. Il faut maintenir à tout prix cette narrative médiatique, car n'oublions pas une chose : le pouvoir ne tient que sur deux jambes. La première étant la presse, et la seconde étant la police.
Une stratégie indigente donc, qui indique clairement que le pouvoir est aux abois, et qu'il tente par tous les moyens, même les plus dégueulasses, de maintenir en place un système qui lui profite et qui désormais menace de partir en morceaux. Un système moribond, maintenu à bouts de bras par une poignée de politicards corrompus et revanchards, prêts à toutes les bassesses pour conserver leur place au soleil.
Car les macronistes, comme les lepénistes, croient dur comme fer que le modèle actuel est éternel, et qu'il ne peut ni ne doit être changé. Ils croient dur comme fer que ce sont les hommes qui doivent s'adapter au système, et pas le système qui doit être changé, ou alors disparaître.
Il ne s'agit pas d'un conditionnel : des gens aussi sensés et sérieux -au sens mathématique du terme- que Jean-marc Jancovici le disent très clairement d'ailleurs : il serait préférable que le changement soit piloté plutôt que subi, car de toutes façons il aura lieu. Alors, qui est criminel dans cette histoire ?
De toutes façons les ressources en eau et autres denrées indispensables au modèle actuel ne sont pas soutenables ni renouvelables. De toutes façons notre modèle actuel va disparaître. La vraie question est donc bien celle-ci : sommes-nous prêts à changer avant qu'il ne soit trop tard ?
Manifestement pour le gouvernement comme ses séides c'est toujours non : ces messieurs-dames ne semblent pas croire un simple fait physique, àsavoir que la sacrosainte croissance est morte, que les ressources sont épuisées, et donc que le modèle productiviste, que ce soit à Sainte Soline ou ailleurs, ne survivra pas bien longtemps. Il serait temps de passer à autre chose.
Les manifestants contre ces mégabassines l'ont bien compris, eux : ils manifestent et se mobilisent pour changer de modèle, pas pour "casser du flic, et détruire un bien d'utilité publique" comme le mentent Darmanain et tous les communicants macronolepénistes.
Ainsi, à la lumière de cette analyse, le gouvernement et tous ses séides sont comme Ken le Survivant.
Vous savez, ce personnage de manga culte que vous connaissez sans doute si, comme moi, vous avez été gosse dans les années 80 : un maître en arts martiaux dans un monde post-apocalyptique, qui se bat contre des hordes de punks à la Mad Max. Et qui les tue à retardement, en touchant leurs points vitaux, les laissant repartir vivants, mais déjà morts, avec cette phrase culte et cette expression de mépris bovidé dans le regard : "tu es déjà mort, mais tu ne le sais pas encore"...
Ce gouvernement et son monde sont déjà crevés, mais ils ne le savent pas encore. La seule différence avec le manga se situant désormais dans leur capacité de nuisance résiduelle : en général Ken ne laisse que quelques secondes de vie, au pire une minute, à la grosse brute qu'il vient de toucher à mort. Ce qui ne laisse pas à la brute le temps de faire de gros dégâts, avant que ne survienne sa mort, dans une belle explosion spectaculaire (et avouons-le, extrêmement jouissive. Personne n'aime la grosse brute).
Mais ici, cette grosse brute de gouvernement, tout comme ce Système complètement pourri qu'elle soutient à bout de bras, dispose -hélas- manifestement de beaucoup plus de temps avant de tomber à terre, et d'exploser en morceaux. Et nous sommes précisément dans ce laps de temps où la bête, blessée à mort, ne le sait pas encore, et remue des 4 fers en menaçant d'écraser tout sur son passage.
Refusant simplement son sort, et tentant de nous emmener avec elle à la mort. Dans sa mort.
Confirmant en ce sens la sacrosainte et désormais célèbre devise des Shadoks : "il vaut mieux pomper même s'il ne se passe rien, que risquer qu'il se passe quelque chose de pire en ne pompant pas".
Clairs-obscurs
Nous sommes donc dans cet intervalle maudit, celui où tout peut et doit se passer. Ce clair-obscur dont parlait le si mécompris Gramsci, celui où les gens, perdus, se font berner, et font surgir les monstres.
Il apparaît donc clairement que ce que nous devons désormais faire collectivement tient en un mot, et un seul : résister. Nous devons à tout prix résister, et éviter de tomber dans le piège d'une confrontation où nous ne pourrions que perdre à coup sûr.
Macron veut "ouvrir une nouvelle séquence" ? Ca tombe bien : nous n'avions pas encore prévu de refermer l'actuelle.
Range ton rouleau-compresseur Manu, et numérote tes compagnies de CRS : il va te falloir en créer bien, bien plus que ce que tu viens d'annoncer, pour avoir ne serait-ce qu'une chance de nous faire croire que nous sommes encore en "démocratie".
Car ta démocratie est crevée comme ton Système, Manu.
Notre but désormais ? Te faire sortir du bois, toi le vampire qui te dissimules en pleine lumière, pour que le monde entier voie ce que tu es réellement : un pitre doublé d'un menteur, secondé par une bande de psychopates prêts à tout pour conserver leur minable petit pouvoir.
Alors bien sûr, la période de clair-obscur dans laquelle nous nous situons produit quantité de monstres : et parmi eux, clairement, il y a la confusion. Cette confusion qui fait qu'un certain nombre de nos concitoyens, paniqués, se rangent spontanément du côté de "la loi et l'ordre", ne sachant plus à quel saint se vouer pour préserver ce statu quo qui les rassure.
Il y a aussi ceux qui, à défaut d'avoir les idées claires, mélangent tout : tout ça c'est le Nouvel Ordre Mondial, le Grand Reset et le virus du labo de Wuhan...restons pragmatiques voulez-vous ? Comment pensez-vous que, finalement, cela fasse la moindre différence ? Même si c'était vrai -et ça reste quand même à prouver-, la seule grande conspiration mondiale d'ampleur, c'est celle de ceux qui veulent continuer de se gaver toujours plus, ce 0,01%, contre tous, tous les autres. C'est la lutte pardon la guerre des classes : eux contre nous, mais eux se dissimulent, ils avancent masqués, parce que si d'aventure ils avançaient en plein jour, leur jeu morbide serait éventé très vite, et nous gagnerions sans presque lever le petit doigt.
Car c'est bien l'ignorance qui tient ce monde : l'ignorance de la majorité envers sa condition, l'ignorance bienheureuse du cheval qu'il y a une selle, et un fabricant de selles, et un cow boy, et tout un système qui vit sur son dos, et lui met des oeillères pour l'empêcher de ruer. Une ignorance volontaire, achetée par la consommation érigée en religion de masse et toutes ces saloperies inutiles qui bousillent la planète, produites en masse sur le dos des peuples et des écosystèmes.
Ce n'est pas la première fois qu'ils tentent de nous faire le coup au passage...
L'adhésion étant fondamentale dans 'leur projet'.
Leur Dieu est mort
En 1933 Hitler accède au pouvoir en Allemagne, et pour la première fois dans le monde, une nation majeure voit accéder légalement un parti extrémiste aux plus hautes responsabilités.
Rajoutons pour la bonne mesure qu'ici aussi, la bourgeoisie a tenté de réécrire l'Histoire : on dit toujours qu'Hitler et les nazis prirent le pouvoir légalement, qu'ils furent élus par les Allemands...en oubliant régulièrement de parler des conditions mises en place par cette même bourgeoisie pour favoriser Hitler. "Plutôt Hitler que le Front Populaire" fut un slogan mis en avant dans toute la presse suite aux accords de Munich. Le grand patronat collabora activement à l'ascension des nazis au pouvoir en Allemagne. On connait l'histoire d'Henry Ford qui subventionna largement le parti nazi (il avait même un portrait d'Adolf dans son bureau), mais ce qu'on sait moins c'est qu'il l'inspira littéralement. Les patrons aimaient et voulaient les nazis aux commandes, tout plutôt qu'un système redistributif comme le socialisme ou pire, le communisme.
Ford avait en effet mis au point un système qui associait les ouvriers de ses usines à sa "réussite", un système basé sur l'adhésion. Tu produisais bien en cadence sur la chaîne dans l'usine du patron, et en échange tu avais un bon salaire, et un système de crédit te permettant d'acheter la bagnole de tes rêves (sauf si tu étais juif, auquel cas tu n'étais pas embauché)...enfin, tu croyais que c'était de tes rêves à toi, mais c'était surtout une idée qu'on t'avait implantée dans la tête : un besoin créé pour écouler la marchandise, l'idée d'un industriel parfaitement calibrée pour te faire croire qu'elle venait de toi. C'est ce qu'on appelle une aliénation.
On créa ainsi le fétichisme de la marchandise.
Une nouvelle religion.
De fait, Hitler s'inspira de ces techniques pour acheter le peuple Allemand : il avait déjà dans l'idée de conquérir l'Europe -il suffit de lire son programme, dès 1924, et appelé Mein Kampf, pour s'en rendre compte.
Mais, pour y arriver il fallait produire, produire énormément d'équipements, de chars, d'avions, de munitions... il fallait donc mettre le peuple au travail, et il n'y avait que deux manières possibles de le faire : par la matraque ou par la corruption.
C'est la seconde méthode qui fut choisie : on acheta littéralement les Allemands avec des emplois dans le bâtiment et la reconstruction par millions, mais aussi avec des Comités d'Entreprise à l'échelle du pays entier, permettant à tous les gamins (du moment qu'ils étaient bien aryens) de partir en vacances, et aux parents de consommer. La voiture Coccinelle fut créée par Volkswagen sur ce modèle d'ailleurs : la voiture du peuple Allemand, ; pour le peuple Allemand, avec un des premiers systèmes de crédit automobile de l'époque. 95% des allemands profitèrent de ce système, qui fut financé grâce à l'endettement mais surtout grâce à la prédation et aux pillages que permettrait la guerre.
C'est ainsi que l'Allemagne se mit au travail dans la joie et la bonne humeur, et la suite on la connaît : l'Europe à feu et à sang, et encore une fois les initiateurs de ce carnage, ceux qui le favorisèrent et le financèrent, s'en tirèrent sans trop de casse. Alors que le reste du peuple morflait.
De la même manière aujourd'hui en France, on tente d'acheter les Français avec des promesses de paix et de sécurité, avec des lendemains de consommation frénétique qui sont censés chanter, alors que tout ceci n'est basé que sur le même mensonge : les vendeurs de miracle vous font les poches, et vous devriez être heureux et reconnaissants de pouvoir dépenser votre fric dans ces futilités. Vous devriez être heureux de ne pas vivre comme des Amish parce que vous aurez la 5G qui va 50 fois plus vite que la 4G -dont vous ne consommiez pas toutes les possibilités d'ailleurs. Mais qu'importe, n'est ce pas ? C'est le progrès...on ne peut peut pas s'opposer au progrès, sous peine d'être un homme des cavernes.
Vous devriez donc être heureux d'avoir un smartphone à 1000 balles qui sera rendu obsolète dans 6 mois lorsque la version suivante, à 1200 balles, vous obligera à vous endetter une nouvelle fois pour rester dans le coup.
Vous ne saurez même plus pourquoi vous l'avez acheté, mais c'est pas grave : vous serez dans le coup, pendant que des milliers de gosses creusent et meurent dès leur enfance dans des mines qui sont des cimetières de masse, dans des conditions de travail dignes du moyen-âge, pour vous procurer votre nouveau joujou tout rutilant.
Le monde qu'on vous propose est de plus en plus pourri ? Pas de problème : voici le métavers, un truc complètement inutile où vous pourrez vous réfugier pour oublier votre condition de misère. Un lieu virtuel où vous pourrez vous rendre en enfilant des lunettes et un casque, pour tenir par exemple "une réunion entre collègues" ou "acheter des meubles". Si si, c'est vrai.
Gageons que si on les laissait faire, un jour prochain ils nous proposeraient d'abandonner nos corps physiques pour nous télécharger tout entiers dans la matrice, leur matrice. Comme ça si un jour, nous décidions de manifester, nous ne pourrions le faire qu'à leurs conditions. Sous peine d'être débranchés. Ah, mince : je viens de m'apercevoir que ça a déjà été fait : la manif en ligne, virtuelle donc, a déjà été faite. Et pas qu'une fois...gageons que ça aura un succès fou, surtout quand on voit comme se torche le président avec les manifestations massives, dans le monde réel elles, qui n'arrivent pas à lui faire friser un poil de c#l.
Je pourrais multiplier les exemples à l'envi, mais ce qui compte là-dedans, c'est ce qui saute aux yeux : dans leur cerveau malade, il ne semble y avoir que deux options, et pas une de plus : la fuite en avant, ou le modèle Amish.
Et pour en revenir aux mobilisations antibassines, comme au mouvement contre la retraite pour les morts proposée par Macron, il y a cependant une alternative jamais évoquée par le gouvernement, le patronat et tous ceux qui prétendent régenter nos vies. Il s'agit non pas de s'enfuir dans une grotte, ou de se télécharger dans le métavers en attendant une terre à +4 degrés... mais bien de redevenir souverain sur la production.
Great Reset
Il est aujourd'hui vital de revendiquer ce qui est notre dû le plus souhaitable, le plus précieux, le plus ultime : nous, les travailleurs et travailleuses, nous devons décider dans les entreprises ce qui est produit, et dans quelles conditions cela doit être produit. Car on ne nous fera pas croire que les masses sont incultes et ne pensent quà lézarder, ou à profiter sans rien donner en échange, oh non. C'est une aliénation bourgeoise de plus, qui présuppose que si les gens ne souffrent pas au travail (dans leurs emplois), voire pire s'ils y sont heureux, c'est que quelque part ils ne travaillent pas. Assez d'infantilisation et de mépris !
La seule et véritable démocratie se situe là : dans la capacité des premiers concernés à décider par eux-mêmes, et ce dans le domaine politique comme économique.
Le monde actuel, celui qui se meurt, leur monde, est totalement incapable de proposer autre chose que ce qu'il connaît : il est totalement incapable d'autre chose que d'engendrer toujours plus de monstres.
Face à ce constat, la détermination se doit d'être populaire et politique. Et sachant que la politique, ça n'est pas juste mettre un bulletin dans l'urne tous les 5 ans, mais c'est aussi et surtout décider souverainement de ce qui doit être fait, que ça soit dans le pays ou dans l'entreprise. Mais comme c'est l'entreprise qui décide du sort d'une nation -car c'est par sa puissance économique qu'une nation s'effectue-, il serait illusoire de croire que prendre le pouvoir politique suffirait à régler tous les problèmes.
La bourgeoisie tient les moyens de production dans ses mains : elle possède les entreprises.
Il faut que les citoyens reprennent le pouvoir, c'est à dire reprennent les entreprises, pour que le changement politique qui s'en vient, et qui désormais est inéluctable, ne soit pas tué dans l'oeuf par ceux qui détiennent le vrai pouvoir : le pouvoir économique. Car celui qui dirige le travail détient le pouvoir.
Il est temps que les choses changent pour de bon : les jeunes qui se sont mobilisés contre les mégabassines à Ste Soline se sont d'abord mobilisés POUR un nouveau modèle d'agriculture, où ils sont les premiers décideurs.
Tout comme les travailleurs qui se mobilisent CONTRE la réforme pourrie de Macron se mobilisent POUR un temps de retraite libéré de l'emploi capitaliste, mais pas du travail. Certainement pas.
Tous se mobilisent pour un nouveau monde, un monde débarrassé des parasites qui prétendent nous gouverner, et ne font que nous enfermer pour mieux nous brutaliser et nous maltraiter.
Un Grand Reset à l'envers.
Car le travail est partout : c'est la puissance en chacun de nous, qui conditionne notre capacité à transformer le monde en conscience. Un retraité travaille ; un étudiant travaille ; un chômeur travaille...aucun d'eux ne sont en emploi, mais tous travaillent, et tous doivent décider démocratiquement, par et pour eux-mêmes, le monde dans lequel ils veulent vivre et construire -c'est à dire travailler, vivre et se réaliser.
Pas se faire mater et brutaliser.
Gouverner, c'est ça.
Il est désormais temps de contre attaquer idéologiquement pour détruire cette rhétorique bourgeoise qui nous a depuis bien trop longtemps désamorcés.
Mettons le feu aux poudres.
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