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Medley Tryo

C'est étonnant comme ils avaient déjà tout prévu. Que dans ses chansons le groupe Tryo parle depuis longtemps des maux qui nous rongent et des révoltes qui grondent. Un petit medley à façon ?

Si tu es né dans une cité HLM je te dédicace ce poème, en espérant qu'au fond de tes yeux ternes tu puisses y voir un petit brin d'herbe. C'est l'hymne de nos campagnes, de nos rivières, de nos montagnes, de la vie man, du monde animal, crie-le bien fort, use tes cordes vocales !
 
Elle est plus forte que toi la crise. Usée laminée la populasse se hisse, on est lourd de cernes mais la foule se glisse dans un couloir de métro, les yeux rivés sur l'aiguille à regarder passer le temps qui se faufile comme une anguille et ne cesse de te mettre dans le vent… Tu finiras par lâcher prise, dans ton flirt avec la crise.
 
Comment fait-il diable pour y arriver ? Entre la fac le boulot les amis les soirées et la foncedé ? Esprit porté sur tout et pourtant sans cesse occupé ? Mais plus on en fait plus on en fait. Mais Dieu qu'il est bon de se laisser aller, moins on en fait moins en on fait. Petit peuple de France carton rouge attention ! Plus on est con plus on est con. Plus on ferme ses yeux son cœur son âme et sa maison, et plus on est con plus on est con. Et résigné… prostré…
 
Quand les hommes s’ennuient, ils se doutent d’un autre, s’inventent un ennemi, et lui ferment la porte. Quand les hommes s’ennuient, ils rêvent de voyages, rêvassent au fond du lit, rêvassent trois fois hélas, s’inventent des tempêtes, se prennent dans le courant des guerres trop coquettes, des caprices d’enfants, font tanguer le bateau quand la mer est parfaite. Quand les hommes s’ennuient, ils deviennent si bêtes. À prendre des détours, pour mieux se faire souffrir, quand ils cherchent l’amour, ils s’ennuient à mourir.
 
Condamné par la naissance d’un hôpital de France j'ai jamais rien à dire. Je n'ai pas conscience de la chance que j'ai de savoir lire et écrire. J'applaudis les lois contre l'immigration, je vote pour les rois qui protègent mon pognon. Mes enfants hériteront de ma connerie et la transmettront à leurs rejetons. Et le monde reste… et le monde reste avarié.
 
Donnez-nous des jeux, les plus malsains, oh oui, j'en veux ! Donnez-nous du lisse, de la guimauve ou du réglisse ! Donnez de l'image à bouffer, pré-mâchée et pré-digérée ! Donnez-nous du vice, surgelez nos vieilles idées ! Vive mon frigo vive ma télé, il est plus vide qu'elle est blindée ! Étalez la maille, montrez qu'y a qu'la tune qui vaille ! Noyez-nous de publicités, engraissez-nous jusqu'à éclater ! Sortez-les sortez-les sortez-les poubelles ! Sortez les ordures télévisuelles ! Sans télé sans télé sans télé ! Ho ciel ! Ho non je suis accroc !
 
Je suis con par raison, j'exploite à cent pour cent le travail des bouffons. Chez moi c'est inné et ça vient de l'éducation, mon père le faisait il m'a légué sa passion. Je suis pourri par envie, je sais que mon petit jeu a des effets sur vos vies. Toute ma famille bosse à World Company , mes enfants s'entraînent déjà sur leurs Monopoly. Je suis con par raison, je vis dans une vieille cité construite en vieux béton. J'ai pas d'envie pas d'argent, je rêve de pognon. J'envie le con du couplet d'avant de cette putain de chanson. Je suis pourri par envie, le jour où j'touche le pactole j'oublierai mes amis. Je rêve d'avoir du bol de gagner au Juste Prix. Mais jamais j'touche une banderole, jamais je pousse un cri. Comparaison de ces cons par raison : Lequel de ces deux types est l'pire pour la nation ? Le gros bonnet atteint d'la cécité du pognon ? Ou son bouffon qui est jamais aux manifestations ? Moi je les maudis par envie. Je rêve d'un bon soixante-huit des bonnes années hippies, dans la rue pour la sécu pour les sans-abris, y'a trois cent mille combats pour une si petite vie !
 
Mais depuis la Terre avec mes frères on déclare la guerre, à ces gros cons que sont les soldats de plomb. Et de quel droit je me dois de suivre vos lois ? Puisque la portée de mes pensées ne va pas jusque là ! Et de quel droit je me dois de suivre vos lois ? Puisque la liberté de mes pensées s'est créée avant ça !
 
Car on peut serrer les poings les jeunes. Paraît qu'l'avenir nous appartient à nous les jeunes. Préparez vous à la baston, faut se faire une raison, arrêtez de nous prendre pour des cons, on va faire la révolution !
 
On n'a pas voter pour travailler plus. Je pensais avoir gagné mes 35 heures, dur labeur que l’usine d’être ramoneur. Je suis le monde ouvrier, je suis l’agriculteur, pas peur de travailler, marre d’être mal payé. Je pensais avoir gagné mes 35 heures, je suis l’infirmière, je suis l’instituteur, quarante élèves par classe, les urgences qui n’ont plus de place, les heures sup’ ça nous connaît, on n’a pas le choix et on les fait. Mais qui a voté pour travailler plus pour gagner plus ? Je pensais que le monde allait changer, que le temps libre, être libéré, avait son intérêt. Les emplois des métiers d’avenir, une économie d’écologie et de loisirs. Je pensais que le monde allait changer, que nos conneries nous avaient raisonné, que le partage des bénéfices irait dans le sens de la justice. Y a du vice. Je pense qu’un jour, on va tous y venir, le moment fatal de devoir réfléchir si l’homme et le travail sont unis à en mourir, si comme des ânes on va bosser et ne rien dire. Je pense que le boss passe bien à la télé, mais que l’avenir de mes gosses n’est pas dans ses idées. Que le temps, le vent, les amis, l’écologie font partie de la vie, et c’est pour ça que j’ai pas choisi de travailler plus pour gagner plus.
 
A gauche ? A Droite ? Rien ! Il faudra regarder les alentours en passant, avant de foncer tête baissée droit devant. Bienvenue citoyen voici le monstre étatique qui fera ta nation ton pays sa politique. Overdose de crapules noyées dans leur ramage. Mais où se situer dans tout ce paysage ? Bienvenue novice au marché électoral : « Pas l'temps d'aller s'inscrire, oublié ! » « Trop d'travail », ou qui s'est érigé un de ces principes moral de se sentir citoyen et d'refuser d'aller sur la bataille. Ils doivent se réjouir, envahissant le nerf de la guerre, récoltant les voix de la bourgeoise à la fermière ! Tu n'imagines pas la puissance que tu es ! L'histoire c'est toi, l'histoire c'est toi qui la fais ! Tu sais au moins que tu veux être une pierre du barrage, alors tu descends dans la rue combattre la peste brune, toi qui n'as jamais jamais pris le chemin vers les urnes. Il est temps de brandir ses convictions à la main, construisant une assise pour se sentir citoyen. Mais les extrêmes c'est toi, c'est toi quand tu ne votes pas !
 
Combien d'êtres humains ne sont pas des moutons, combien de nations respectent la population ? Est-ce que c'est demain qu'on broutera le gazon que les nouveaux bergers gardent sur leurs montagnes de pognon ? Les nouveaux bergers ont gagné en expérience, leurs chiens qui nous surveillent sont issus de la science. Combien de satellites au-dessus de la France, combien au-dessus de l'Afrique pour gérer ses mouvances ? Les nouveaux bergers se réunissent en instance, et bien que la moisson soit là en abondance très peu de leurs brebis se rempliront la panse. Les nouveaux bergers peuvent mais ont peur de donner. Reste-t-il des loups pour faire peur aux brebis ? Les bergers les ont-ils tous tués de leurs fusils ? Si seulement ils savaient qu'à chaque lune que je vis je coupe un barbelé pour me farcir une brebis. Attention homme des montagnes je flaire le carnage, je sens que chez les loups le festin va faire rage. Il reste quelques clans qui vous surveillent de loin, du sang sur les babines prêts pour le grand festin.
 
Issu des quartiers boueux de la banlieue, cash, je crache sur tous ceux qui nous ont mis à l'écart, car c'est pas dur de s'apercevoir que keufs et lascars marchent dans le même brouillard. Nous c'est ensemble qu'on avance sur la route de la dernière chance. On pense on danse sur vos carences d'esprit, c'est là le but de nos vies. Attends je t'explique sur ces quelques répliques. Nous sommes la rage c'est en mordant qu'on se propage. Large est notre espace on vit comme des apaches, vos menaces vos fouilles vos keufs de mes couilles n'arrêteront pas la marche aucun de nous n'a la trouille. Idée utopique d'une idée artistique et d'un autre moyen de faire de la politique, nous sommes le déclic d'une autre forme de révolution : Tues-en un il en pousse des millions ! Et oui Babylone déconne, il entretient la connerie des hommes, Chirac vend ses pommes sous le regard de Clinton. Nous n'retournerons pas nos vestes, nous ne mangerons pas vos restes, nous sommes nombreux vaccinés contre votre peste. Oui on t'encule, c'est pas d'nous si le monde recule, notre mouvement étendra ses tentacules jusqu'à c'que Babylone bascule. La lutte est neuve, elle saura faire ses preuves si de ces mots tout le monde s'abreuve.
Eh mes frères nous sommes la lumière
L'heure de la révolte a sonné ! »

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2 réactions à cet article    


  • Le Yeti Le Yeti 17 septembre 2011 13:41

    Étonnant en quoi ?
    Ces maux sont vieux comme le monde et constamment été décriés par des armées de Cassandre, pestiférés affligés du mot « alarmiste » comme d’autres en leur temps portaient leur étoile qui n’était pas de shérif.

    « Le plus difficile n’est pas de savoir mais d’accepter. »


    • amipb amipb 17 septembre 2011 14:45

      Les Tryo sont effectivement très engagés. A noter leur soutien pour les touaregs ainsi que pour le Tibet : http://www.tryo.com/site/post/2009/10/19/Concert-pour-les-Touaregs

      Cela change des groupes n’ayant que leurs petites blessures au cœur à chanter...

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