Meeting de François Hollande à Marseille, un vrai rendez-vous !
Un vrai rendez-vous pour des Marseillais en délire ! François Hollande n'est pas Nicolas sarkozy qui, lors de son meeting, avait honteusement "oublié" de parler aux Marseillais de leur ville, de leurs problèmes, de leurs craintes. Un beau succès pour le PS !
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Enfin le meeting de François Hollande à Marseille ! Et quel meeting en comparaison avec les deux autres vécus à quelques jours d'intervalle. Celui de Nicolas Sarkozy fut insipide, sans teneur, un candidat qui n'en était pas un et se prenait pour un président de la République. Quant à celui de Marine Le Pen, j'ai vraiment eu l'impression d'assister à une fête familiale, une sorte de kermesse à la gloire du fascisme déguisé où tout le monde se reconnaissait et se tapait sur l'épaule sans même se connaître.
Au Dôme, hier soir à Marseille, un millier de personnes attendaient déjà vers 16h alors que le candidat Hollande devait se produire à 19h. A 17h30, le Dôme était à bloc alors que c'était l'heure où les portes devaient s'ouvrir ! 8000 personnes en exultation précoce. Dans la salle, tous les profils possibles, toutes générations, toutes races (peut-on encore prononcer ce mot-là ?) confondues.
L'ambiance prit feu tout de suite comme seuls les Marseillais peuvent le faire, car, là, il y avait beaucoup, beaucoup de Marseillais.
Deux chauffeuses d'une salle qui n'en avait d'ailleurs aucun besoin, Aurélie Filipetti, député de Moselle, dont je ne retiens que sa recette des gnocchis dans son mauvais livre autobiographique "Les derniers jours de la classe ouvrière", et, Marie-Arlette Carlotti, conseillère générale, la première à s'être opposée à Jean-Noël Guérini dès que les vents lui furent contraires.
Ensuite, Michel Vauzelle, président du conseil régional, qui n'a jamais dû avoir pareille salle devant lui, récita un discours insipide et sans relief, comme à son habitude. Il fit répéter à la façon des supporters de l'OM les militants PS qui trépignaient sous la longueur de son texte. Heureusement, un extrait de Coluche prédisant le retour de la gauche en 2012 est venu relancer l'hystérie collective, ouf !
Comme chacun le sait, Enrico Macias et l'énorme Gérard Depardieu soutiennent Nicolas Sarkozy. Le PS a, lui aussi, quelques stars pas très vaillantes avec Christophe Malavoy qui est intervenu au micro et dont je ne garde aucun souvenir, Pape Diouf, l'ex-président de l'OM, Pierre Bergé, ex-sponsor de Ségolène Royal, Edmonde Charles-Roux et Charles Berling qui est toujours en promo pour son disque que personne n'achètera. Bref, à part le monument Edmonde Charles-Roux qui recevra une vibrante ovation, Gaston Defferre oblige, tout ça n'est pas très convaincant. J'oubliais la présence surprenante de Thierry Rey, judoka célèbre et ex-gendre de Jacques Chirac…
Dans la tribune politique, de nombreux invités que je ne nommerai pas tous. Michel Pezet, visage amaigri, Patrick Mennucci, Eugène Caselli, Elisabeth Guigou toujours aussi figée de make-up truelle, le douteux Roland Povinelli, fidèle pote du président du CG, Jean-Noël Guérini, grand absent banni de cet évènement et qui devait regarder, la larme à l'œil, du haut du neuvième pont de son Bateau bleu tout à côté du Dôme, la foule socialiste grouillante au rendez-vous sublime.
Manuel Valls a fait un petit speech façon PS pour préparer l'entrée de François Hollande qui n'a pas pourfendu la foule à la Johnny comme l'ont fait dans leurs meetings Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen.
Après un clip d'intro, François Hollande est apparu par la droite de la scène sous une folie marseillaise digne des plus grands buts de l'OM. Cornes de brume et trompettes avaient été distribuées dans le public mais je ne pense pas que sans elles il y aurait eu moins de délire ! Impossible de faire taire cette meute déchaînée. Hollande tentait d'apaiser la transe mais Hollande était ravi…
Il a commencé par parler de ce qu'il fallait que les Marseillais entendent. C'est-à-dire parler d'eux, de leur ville, de leurs problèmes, ce que Nicolas Sarkozy avait honteusement ignoré lors de son meeting, mais, il est vrai que peu de Marseillais avaient fait le déplacement… Longuement, il a parlé de Marseille. Longuement, et ça, c'est un scoop dans la rhétorique politique locale et nationale.
"J'aime Marseille parce que je sais les difficultés que vous rencontrez, j'aime Marseille parce que Marseille a donné l'hymne de la République, (…).
Il a parlé de ses différentes communautés et de la richesse qu'elles représentaient, Arméniens, Italiens, Maghrébins, Corses, Espagnols. À chaque nom de communauté, les gens se reconnaissaient et criaient de plus belle. Il a parlé de la jeunesse marseillaise et son important chômage, "Je sais que Marseille se sent abandonnée par l'Etat".
Une heure et demie d'un discours de vrai candidat, la voix cassée par trop d'usage en ces temps de folie électorale mais la voix qui en veut encore et encore. Discours de campagne, oui, mais discours profondément proche des gens, discours net, juste, complet, qui ne s'adressait qu'aux Marseillais, et là, Hollande a marqué un magnifique but, en pleine lucarne.
Le grand Pierre Bergé
Edmonde Charles-Roux, et le texte du transcripteur audio
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