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Mener, Guerroyer, Mourir


Un documentaire de plus sur François Mitterrand conforte mon admiration pour l’homme privé. En outre le parcours tortueux de Fanfan Mité, comme je le surnommais de son vivant, a tout de même accouché d’un occupant de l’Elysée à la stature d’homme d’Etat : pas rien, rétrospectivement, lorsqu’on jauge la texture présidentielle de ses successeurs. La vraie tromperie vient des médias français qui, en 1994, ont feint de découvrir ce destin clair-obscur alors que Le Crapouillot (magazine non conformiste en vente libre) consacrait dès 1972 une étude fouillée à la vie et aux contradictions du premier secrétaire du PS.

L’homme a maintenu à tout prix la dignité de son apparence, ne laissant pas les affres de la maladie liquéfier son esprit. Au contraire, dans le drolatique Starko de Karl Zéro, on découvre un Chirac en abandon comportemental, décontraction avec coupe-vent trop large, jean usé, grosse écharpe rouge nouée, petit-chien-à-mémère, pincement des lèvres façon Heaulme et démarche de vieillard égrotant.

La fin de Mitterrand, 9 avenue Frédéric-Le-Play, n’a pas manqué de grandeur. Son choix de cesser alimentation et traitement, pour ne pas subir une décrépitude des sens et de l’esprit, l’extrême densité avec laquelle il a fait ses adieux à ses proches, ceux des deux familles, d’Assouan à Latche, permettant à chacun d’en retirer l’affection ou l’amour qui lui permettent de vivre au mieux sa disparition, tout cela révèle une noblesse d’âme, quelles qu’aient été ses talents carnassiers pour atteindre et conserver le pouvoir. Le pouvoir : passion sur laquelle Madeleine Chapsal l’interroge à l’automne 1995 pour un ouvrage en préparation, autorisée à lui rendre visite dans son dernier logis parisien, et que j’accompagne jusqu’au troisième étage, accueillis par un impressionnant gorille en costume. Elle m’appellera, peu après, pour me délivrer son ressenti mêlé d’admiration et de tristesse pour cet homme dans son ultime et terrible combat. « Je souffre comme un chien… non comme deux chiens ! », confie-t-il à son fils Jean-Christophe. Une dignité gaullienne dans cette rectitude finale.

Seul regret : alors qu’il est au pied de l’immeuble bourgeois, dans la nuit du 2 au 3 janvier 1996, de retour d’une clinique qui a informé son médecin que dans la quinzaine suivante le cancer atteindrait le cervelet entraînant cécité, perte du langage et naufrage intellectuel (« Je sais ce qu’il me reste à faire » est la réponse sans ambiguïté de l’indomptable), il se ravise, referme la portière et demande à son chauffeur Pierre Tourlier de l’entraîner pour une dernière escapade au cœur de la capitale de son adoré pays. Refus du salarié qui argue de l’absence de son médecin Jean-Pierre Tarot. Si l’on peut admettre la réaction du fidèle conducteur de n’avoir pas souhaité endosser une telle responsabilité – et si Mitterrand était décédé pendant cette promenade nocturne imprévue ! – on regrette avec lui, a posteriori, de n’avoir pu offrir au vieil homme, décidé à en finir avec ce corps douloureux, ces derniers instants de liberté pour son regard perçant, pour sa culture infinie, pour tout son être avide de vivre cette parenthèse jouissive. Comprenant le message implicite dans le refus du chauffeur, ne pas prendre un risque inconsidéré, il renonce au dernier divertissement et rejoint son troisième étage, dont il ne sortira plus vivant.

Jacques Chirac sera le premier personnage non lié familialement à Mitterrand à venir se recueillir sur la dépouille du feu président, un peu plus de six mois après l’avoir raccompagné sur le perron de l’Elysée. L’hommage officiel qu’il lui rendra sur les écrans révélera qu’au-delà l’adversaire politique il respectait l’homme d’Etat et admirait l’homme privé. Et politiquement, étaient-ils si opposés ? Mitterrand aux origines droitistes ; Chirac, le cœur à gauche… L’antagonisme s’est surtout exacerbé pour la conquête de la présidence de la République. Relativiser les oppositions passées pour honorer les qualités fondamentales, voilà l’intelligent et sensible geste de Chirac.

Rapprocher les destins pour mieux les distinguer, et s’interroger sur ce qui a permis à Mitterrand de réunir ses deux familles autour de son cercueil, alors que d’autres ne parviendront même pas à rassembler leur famille légitime au complet. Là où Mazarine Pingeot délivre des souvenirs affectueux pour son père, d’autres fustigeront les salauderies délinquantes de leur géniteur. D’Amstetten aux Ardennes, en dérivant par les plats pays, d’écœurantes révélations édifient sur le néant paternel de ces enfumeurs de réalité, uniquement déterminés à soulager leurs sordides élans sexuels. Mentir, Gueuler, Manipuler.

 

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41 réactions à cet article    


  • IMAM ATHEE 19 mai 2008 11:24

    Prem’s putain !


    • Sandro Ferretti SANDRO 19 mai 2008 11:40

      A l’auteur :

      Deux inexactitudes : Tourlier n’était plus chauffeur de Mitterand, fut-ce en privé, depuis bien longtemps, y compris pour la période Frederic Leplay. C’est un membre du GSPR qui faisait fonction, comme 6 autres d’entre eux, dont un a du reste gardé Baltique, le labrador du Président.

      Chirac n’a pas été la première personnalité à saluer la dépouille dans l’appartement : ce fut Yasser Arafat, en visite de travail prévue de longue date ce soir là , qui a demandé à faire un crochet directement d’Orly à l’appartement, avant de rencontrer J. Chirac.

      Roland Dumas et Charasse étaient les grands ordonateurs, sur le palier, les derniers gardiens du temple et des dernière volontés logistiques de l’ancien Président.

       


      • Loïc Decrauze Loïc Decrauze 20 mai 2008 14:24

        Chacun ses sources :

        Dans le documentaire "François Mitterrand, secrets de famille" Pierre Tourlier raconte ce fait. On peut effectivement avancer qu’il ment, encore faut-il en apporter la preuve.

        Ce même documentaire précise que Jacques Chirac est le premier "officiel" à se recueillir devant la dépouille. Que Yasser Arafat soit venu en visite de travail avant sa mort, et se recueillir (en embrassant le corps) après, cela ne fait aucun doute, mais apparemment pas au moment que vous évoquez.

         


      • Sandro Ferretti SANDRO 20 mai 2008 16:17

        Ecoutez, mon petit jeune homme.

        Je ne vais pas vous raconter ma vie, puisque contrairement à beaucoup ici, le pseudo me sert à ne pas étre reconnu.

        Si j’affirme que Yasser Arafat est la première personne étrangère à la famille à étre entré dans la chambre ce soir là, c’est que je le sais, j’y étais.

        Pour votre information, tous ceux qui y étaient ont été mis en examen( nous étions 15 ) , suite à la divulgation honteuse de photos de Mitterrand sur son lit de mort, prise à la sauvette par un photographe-escroc qui avait bizzarement réussi à avaugler Mitterand pendant plus de 10 ans.

        Donc renseignez-vous avant d’étre aussi péremptoire.

        Un peu de modestie ne vous nuirait pas.

        On ne sait jamais qui est derrière un pseudo. Vu ?


      • Loïc Decrauze Loïc Decrauze 20 mai 2008 16:29

        D’abord vous laisserez de côté votre condescendance mal placée, ça m’incommode !

        Vous voyez du péremptoire parce que ça sert votre rikiki effet ! Qu’ai-je donc à foutre que vous y étiez ou pas ! Relisez ce que j’ai inscrit sous vos affirmations : j’ai seulement citez mes sources, ce que vous ne faisiez pas. Alors allez racontez votre version au réalisateur de ce documentaire, car l’objet de mon écrit est bien autre chose que ces batailles stériles de savoir qui était là avant l’autre.



      • bisounette 23 mai 2008 10:59

        hé bien, que d’agressivité, et de mots bien grands pour, à vrai dire, si peu de contenu...

        se cacher sous un pseudonyme, donne-t-il le droit à tant d’enfantillages et de chichis ?

        modérez vos propos et vos remarques n’en seront que mieux acceptées. Et puis simple remarque, l’auteur de l’article peut avoir fait des erreurs, à la limite le problème n’est pas la, mais les sources sont citées... oh bien sur que sont des sources face à une expérience vécue me direz vous...

        Bien bonne journée

         

         


      • dalat-1945 19 mai 2008 14:42

        Bien d’accord Calmos.

         


      • Loïc Decrauze Loïc Decrauze 20 mai 2008 14:44

        Toujours si facile de se mettre à la place des morts et de les faire penser ou réagir pour servir ses piques...

        Précisez les choses : mon admiration "pour l’homme privé", l’homme public, je l’ai suffisamment passé au vitriol dans mon Journal pamphlétaire  :

        Quelques extraits :

        - 14 septembre 1991 :  "François Mitterrand a donc dépassé le Général de Gaulle dans la longévité du pouvoir présiden­tiel. Complexe personnalité faite d’arrivisme passionné, d’intel­ligence efficace et d’un sens tactique incontestable ; on peut toutefois douter de sa légitimité fondamentale, au-delà des urnes. Rides et expérience n’imposent pas le respect si le parcours ne révèle pas une qualité de fond. Certes le chenu Fanfan possède la puissance allouée par la première place dans la hiérarchie républicaine, mais il n’y a pas là de quoi s’agenouiller." (http://journal-pamphletaire.blogspot.com/1992/03/septembre.html)

         

         - 4 février 1992 : "Le Président Fanfan, frais comme un gardon malgré l’attaque de la maladie, est passé ce soir sur le petit écran. Face à lui Henri Sannier et Pa­trick Poivre d’Arvor, deux mastodontes du Vingt Heures, s’essayent aux titillations du Président. Raison d’être du tableau : la venue de l’infréquentable Habache, « terroriste à la retraite » comme nous l’a peint le Dieu croûton. Fanfan est visiblement irrité par le tintouin des manieurs de plume sur cette Affaire dernière cuvée. L’entretien avec les deux hommes de télévision est tendu, truffé de sous-entendus, parsemé de pics vengeresses ; tout cela pour un résultat bien maigre au goût des commentateurs zavertis : convocation vendredi du Parlement en session extraordinaire. Dans ce fatras indigeste, il n’apparaît pas illogique qu’un Mitterrand accueille un Habache (« Qui se ressemble s’assemble » dit la sagesse populaire).

        Une seule chose me chagrine : le sentiment de trahison ressenti par nombre de victimes des attentats de 1985 et 1986. Pour le reste, cela fait belle lurette que les représentants de l’Etat, nichés dans ses différentes institutions, ont perdu l’essentiel de ce qui favoriserait la réaction salutaire face à la gravité de certaines situations. (http://journal-pamphletaire1992.blogspot.com/1992/01/fvrier.html)

        - 13 mai 1994 : "Fanfan Mité nous a fait partager son Happy Birthday présidentiel. Sacerdoce de treize années : rien n’a entamé la vivacité de son rapport au monde. Plus soucieux que jamais des traces qu’il laissera dans le beurre de l’histoire, il peaufine son dernier acte et s’étire avec dextérité entre paternalisme bienveillant et machiavélisme sous-jacent.
        L’homme a su satisfaire jusqu’au tréfonds son ambition politique, s’accordant un septennat bis en assumant les contradictions de cette longévité présidentielle. Pour résister aux coups de boutoir quotidiens, aux tentatives de sabordage de son système, aux dénonciations en rafale des noirceurs de son labyrinthique passé, il a parfaitement intégré les propriétés de la toile cirée. L’esprit agile, le caractère déterminé, Fanfan s’est imperméabilisé : et s’écoulent les éclaboussures...
        La fin de son immanence se déroule dans la plus confortable des situations : une cohabitation avec le doux Balladur. En mai 95, il quittera son antre, auréolé par une bonne moitié de citoyens" (http://journal-pamphletaire1994.blogspot.com/1994/01/mai.html)

        Je ne renie rien de ce que j’ai écrit, mais cela ne m’empêche pas d’avoir été touché par la narration de ses derniers jours, et par la façon dont ses proches parlent de lui. Contrairement à certains (ou certaines) je ne suis pas monobloc dans mon approche des êtres.

         

         


      • bb bb 20 mai 2008 15:04

        C’est pour moi le "(certaines)" Lo ? ... Le temps à raison de tout, l’homme devient sage et regrette d’être passé à côté des "êtres" aimés. Moi je crois en l’homme et en ta futur sagesse... Rendez-vous dans quelques années ?...


      • Loïc Decrauze Loïc Decrauze 20 mai 2008 15:48

        Pas l’ombre d’une envie de cette sagesse. Je préfère passer à côté de tout cela plutôt que me coltiner ces petites leçons sans intérêt.


      • Gazi BORAT 19 mai 2008 12:50

        Je me souviens, au lendemain de sa mort dans "Libération", de la phrase laissée par Jean Jacques Goldman, au milieu d’un concert de louange :

        • "L’archétype de l’homme de droite"

        Je me souviens de mon étonnement devant l’oraison funèbre de Jacques Chirac, exercice dont il ne sétait pas si mal tiré.

        gAZi bORAt

         


        • Loïc Decrauze Loïc Decrauze 20 mai 2008 14:47

          Concernant le discours officiel de Jacques Chirac, véritable et sincère hommage, on peut faire toutes les exégèses politiques que l’on veut.

          Ce peut être aussi simplement la réelle admiration et le respect éprouvé pour l’homme qu’il aura finalement cotoyé comme adversaire politique, comme premier ministre et comme successeur.


        • maxim maxim 19 mai 2008 13:40

          sacré Mitterand ..

          depuis ma prime jeunesse ,j’en ai entendu parler ,il a bouffé à tous les rateliers ,de l’extrême droite à l’extrême gauche ,eu un rôle à jouer aussi bien sous Vichy ,que sous l’Indochine et l’Algérie ,voulait à tout prix arriver au poste suprême ,par n’importe quel moyen ,toujours à l’affût ...

          en Mai 68 ,quand De Gaulle est parti à Baden Baden ,il était prêt à un coup d’état et avait déclaré qu’il était en mesure d’assurer le remplacement du Général séance tenante !

          Couve de Murville avait dit à l’époque que Mitterand n’avait jamais été un homme de gauche ,et quand à un fameux congrès il avait chanté du bout des lèvres l’Internationale ,parce qu’il avait besoin des voix du PCF pour parvenir à ses fins ,ça n’avait pas échappé à l’oeil d’un caméraman qui avait fixé l’objectif sur l’expression du père François qui devait se dire " merde ,qu’est ce qui faut pas faire pour arriver à se faire élire ..."

          un sacré embrouilleur le père Mitterand qui avait obtenu son éléction en promettant de faire son affaire des 1 million de Chômeurs de 1981 ,et qui à la fin de son règne en comptait 3 fois plus !

          c’était plus un monarque qu’un président ,et le pire c’est qu’il a encore une cour qui espère en sa résurrection !


          • Zalka Zalka 19 mai 2008 13:52

            La plus grande partie de sa cour croie à sa réincarnation. Ils ont rejoint Sarkosy.


          • Loïc Decrauze Loïc Decrauze 20 mai 2008 15:06

            "une cour qui espère en sa résurrection !" : ne me comptez pas dedans, cf. ma première intervention ci-dessus.

            Que je rende homme à sa noble manière de finir est une chose, que mon athéisme s’encombre de tel désir en est une autre, laquelle m’est totalement étrangère.

            12 février 1994 : "Les Guignols de l’info sur Canal + prêtent des pouvoirs anesthésiants et soporifiques au Premier Ministre. Force est de constater que si la politique internationale émoustille les plus endurcis de nos analystes, les affaires intérieures coulent au fil des réformettes, sans de vagues trop faire. Ci-gît la France, en plein redressement national. Ce n’est plus une cohabitation, mais une douce fusion. Si cela peut contribuer à fournir un peu de tonus à notre hexagone et à ses satellites, encourageons l’insolite union du chenu socialiste et du gaulliste onctueux.

            Les remous ont tellement le relief d’un encéphalogramme de cadavre, que la presse politique de gauche donne dans le gâtisme événementiel : « Et si Fanfan se représentait une troisième fois aux élections ? ». La question qui tue ! Arrg, non ! non ! pitié, pas le Tonton qui fait peur.

            Enfin, de qui se moque-t-on ? Et pourquoi pas établir la branche mitterrandiste pour incarner la souveraineté française. Nous rentrerions alors dans le XXIe siècle mené par l’apparatchik de la Quatrième République regonflé à coups de perfusions avant ses rares sorties ?

            N’ont vraiment rien à foutre, ces journalistes !" (http://journal-pamphletaire1994.blogspot.com/1994/01/fvrier.html)

             

            Cela vous semble-t-il assez clair comme positionnement politique ?

             


          • Dominique Dutilloy Dominique Dutilloy 21 mai 2008 15:26

            y a, comme le précise « Le Petit Larousse illustré », une énorme différence entre :
            - « de », qui est une préposition servant à marquer l’origine (ex : « Je suis de Vichy », « Je reviens de Paris »),

            - « à », qui est préposition utilisée pour exprimer un rapport de tendance (ex : « aller à Paris », « le Gouvernement Pétain installé à Vichy »…), de situation (ex : « être à la campagne », de provenance (ex : « boire à une source »).

            Donc, comme vous le constaterez, tout est affaire de sémantique…

            De ce fait, et j’espère que vous daignerez le comprendre aisément :

            - Il n’y a jamais eu de « Gouvernement de Vichy »,

            - il y a eu un Gouvernement collaborationniste installé à Vichy,

             

            Maxim, lorsque vous parlez de Vichy, essayez d’utiliser des termes appropriés !

            En effet, il

            - il n’y a jamais eu de « Vichystes », les habitants de Vichy étant des Vichyssois,

            - le terme « République française » ayant été banni par le Maréchal Philippe Pétain lorsque les pleins pouvoirs lui furent accordés en juillet 1940, il convient de parler, dans ce cas précis, de « L’Etat français », vocable officiel pour désigner la France,

            - le terme « Vichyste », étant le terme inexact adapté pour désigner les partisans de la Collaboration entre le Gouvernement français du Maréchal Pétain et le Régime nazi, il convient de parler uniquement de « Pétainistes ».

            D’ailleurs, vous vous apercevrez, si vous vous intéressez à l’Histoire de la IIè Guerre Mondiale,

            - qu’on a jamais parlé des « Londristes » pour désigner les partisans du Général de Gaulle appelés, à l’époque : « Gaullistes »,

            - qu’on n’a jamais parlé du « Londrisme » pour disserter sur le « Gaullisme »,

            - qu’on n’a jamais parlé du « Gouvernement de Londres » pour disserter sur le Gouvernement de la France Libre, en exil à Londres !

            De plus, vous semblez faire partie de ces gens qui rendent une ville et sa population responsable des crimes commis au nom de la Collaboration, au prétexte que VICHY fut la Capitale de l’Etat français, donc de la Collaboration avec l’Allemagne nazie !

            Je dois vous signaler que Pierre-Victor Léger, à l’époque : Maire de VICHY, a profité de son mandat pour travailler dans la Résistance !

            De plus, jamais le drapeau nazi ne flotta sur VICHY, la seule ville de France à refuser cet « honneur », ce, grâce à Pierre-Victor Léger et grâce à un officier allemand anti-nazi amoureux de cette ville !

            Puis, l’Hôtel de Ville de VICHY fut la seule Mairie à refuser de recevoir les officiels collaborationnistes, le Maréchal Pétain et les ministres de son Gouvernement : jamais le livre d’or de la Ville ne fut signé par ces traîtres !

            Alors, cessez cet amalgame récurent pratiqué au nom de la Mémoire !

            Pour vous en convaincre, il faudrait


            - que vous lisiez mon article : « La Ville de Vichy ne doit pas servir de bouc émissaire lors des commémorations de la Shoah »(1),

            - que vous vous penchiez sérieusement sur la Proposition de Loi de Gérard Charasse, Député de l’Allier, « visant à substituer dans les communications publiques invoquant la période de l’État français, aux références à la ville de Vichy, l’appellation "dictature de Pétain"(2).  »

            (1)

            (2)

            http://www.assemblee-nationale.fr/12/propositions/pion0729.asp

             

            http://www.come4news.com/index.php?option=com_content&task=view&id=4959

          • Dominique Dutilloy Dominique Dutilloy 21 mai 2008 15:37

            Maxim, pour vous confirmer que Vichy, qui fut Capitale de l’Etat Français, est une ville et non une personne, je vous livre, ci-dessous, la copie fidèle de cet "appel en faveur de Vichy", qui m’a été remise par Gérard Charasse, Député de l’Allier, lors de son colloque, « Vichy : une mémoire à construire », qu’il a organisé, le 22 juin 2000, à l’Assemblée Nationale.

             

             

             

            Déjà, alors que tout le Territoire français venait d’être libéré de l’occupation nazie, des hommes politiques, qu’on ne pourrait guère soupçonner de collaboration avec l’ennemi, ainsi qu’avec le Régime de l’Etat Français, s’en émurent en ces termes :

            « Vichy n’est pas le siège d’un gouvernement traître à la Patrie, mais la ‘’Reine des Villes d’Eaux’’ »

            Le Conseil Municipal de VICHY, réuni en session ordinaire le 20 novembre 1944,

            - observant que la Radiodiffusion Nationale et la Presse continuent d’user des termes ‘’Le Gouvernement de Vichy’’, ‘’La Politique de Vichy’’ pour désigner l’ex-gouvernement Pétain-Laval et la politique qu’il a suivie,

            - Emu de constater que le nom de VICHY est ainsi dénigré en l’associant à un régime condamné par l’ensemble de la population française.

            Proteste avec énergie contre ce discrédit immérité infligé à notre ville et à ses habitants.

            - VICHY s’est vue imposer la résidence du Gouvernement de l’Ex-Etat Français et a dû subir sa présence et celle de nombreux fonctionnaires civils et militaires souvent avides de places, d’avancement et de prébendes.

            - VICHY a vécu pendant quatre ans sous un régime policier où s’est manifesté sans retenue le zèle de fonctionnaires traîtres à leurs Pays, la cruauté des miliciens de DARNAND et des hommes de la Gestapo.

            - VICHY, devenue malgré elle capitale provisoire de notre Pays, ne s’est jamais laissé griser par ce titre et a su conserver, au milieu des malheurs de la FRANCE, sa dignité et son honneur.

            - VICHY a eu, elle aussi, ses prisonniers, ses déportés, ses héros, ses martyrs. La liste en est imposante.
            Les Vichyssois n’ont donc point failli à leur devoir et ils ne méritent pas d’être déshonorés par l’abus qui est fait du nom de leur Ville et de celui de ses habitants.

            - VICHY, par l’efficacité de ses eaux, le résultat de ses cures, par l’ampleur de son organisation thermale, par la valeur artistique de ses spectacles et de ses concerts2, par sa réputation d’accueillante hospitalité s’est classée au premier rang des stations thermales du monde. Elle est et veut demeurer "La Reine des Villes d’Eaux".

            - VICHY veut continuer cette mission de messagère de la FRANCE, elle veut continuer à faire connaître et aimer notre Pays car elle en est toujours digne.

            Les habitants de notre Ville n’ont cessé d’affirmer leurs sentiments républicains et patriotiques. Ils ont, à maintes reprises, proclamé leur dévouement au Général de GAULLE. Ils ont manifesté l’admiration et la reconnaissance qu’ils éprouvent à l’égard de notre magnifique jeunesse qui s’est battue dans tout le Pays et continue à refouler l’ennemi hors de nos frontières. Ils savent tout ce qu’ils doivent à nos fidèles alliés Anglais, Russes, Américains.

            - Mais, en retour, ils réclament pour eux compréhension et justice.

            - Ils ne veulent plus que leur nom soit associé à la politique néfaste qui a été conçue et réalisée à l’intérieur des murs de leur Ville malgré eux et contre eux.

            - Ils demandent qu’un effort soit fait par tous ceux qui écrivent dans la Presse ou parlent à la Radio pour que cesse cet état de choses qui ne porte pas seulement préjudice à la réputation de leur Ville, mais aussi à l’intérêt bien compris de la FRANCE toute entière.

            Au moment où les pays voisins se préparent à équiper leurs stations thermales avant d’entreprendre la propagande qui attirera chez eux baigneurs et touristes, la Municipalité de VICHY demande à toutes les Autorités Françaises de lui apporter leur appui dans la campagne qu’elle entreprend pour effacer définitivement la souillure répandue sur la Ville par quatre années d’un régime détesté, de l’aider à redonner à "la Reine des Villes d’eaux", honneur de notre Pays, un rayonnement conforme aux intérêts du thermalisme Français. »


          • GreenGarden GreenGarden 19 mai 2008 14:17

            Mitterrand avec son passé sulfureux, ses cadavres (3 suicidés dans son entourage) , ses scandales financiers (l’affaire Urba, entre autre) et prévarications en tous genres, restera l’homme des intrigues et du cynisme politique.

            G.


            • 1984 19 mai 2008 16:36

              Cette ordure avait en plus un fils caché...sarkozy !!!


              • Gasty Gasty 19 mai 2008 17:39

                 Je croyais que c’était Calmos !


              • Emmanuel W 19 mai 2008 18:43

                Il y a pire qu’une ordure de droite, c’est une ordure de droite qui prétend être de gauche.


                • sery 19 mai 2008 20:34

                  Quand on m’annonca la mort de Dieu, je fus fort aise d’avoir un alibi


                  • Savinien 19 mai 2008 21:09

                    Pour moi Mitterrand est l’archétype de l’homme de droite : nanti d’un solide pessimisme, il ne croit ni à Dieu ni à Diable, se méfie du genre humain, et pense le monde en terme de puissance et de ruse... Homme extrémement cultivé, d’un tempérament hédoniste qu’il sait habilement dissimuler, Mitterand préfère ses amis aux idées abstraites... Or, n’est ce pas là le programme de toute droite qui se respecte : les hommes plutôt que des principes fumeux ? Mitterand a été toute sa vie fidèle à ce crédo droitier. Il l’a même poussé jusqu’à ces dernières limites, en allant recruter des fidèles parmi les dogmatiques d’une gauche dure. Mais il l’a fait sans jamais renier ses premières amitiés politiques. Jusqu’au bout, "le saint des saints" de son son cercle intime, se composait de droitiers pur sucre, de ces hommes issus de la droite dure des années trente, époque bénie où l’on n’avait pas peur de crier sa haine pour la "gueuse"... Des écrivains tels J.Laurent ou A.Blondin, les fameux hussards des années cinquantes, ne cachaient pas leur admiration pour Mitterrand, et certains d’entre eux ont été jusqu’à faire campagne avec le PS ( Blondin : " je ne sais pas si je suis de gauche, mais...").

                    Mitterrand fût bel et bien le dernier des "vrais hommes de droite". Aujourd’hui, ceux que se prétendent tels vont lécher les bottes à Bush, ou bien se donnent le ridicule d’annoner les équations idiotes des économistes US, histoire de se la jouer premier de la classe boutonneux ! Décadence de l’homme de droite, donc ; et point de sauveur en vue... Sauf à considérer que les sauveurs viendront en yatch de milliardaire et s’en iront faire un petit tour à Disney, juste avant de mettre la main aux fesses de la douce France...


                    • Sandro Ferretti SANDRO 20 mai 2008 10:47

                      Commentaire fort pertinent.


                    • Loic 20 mai 2008 10:53

                      "Aujourd’hui, ceux que se prétendent tels vont lécher les bottes à Bush, ou bien se donnent le ridicule d’annoner les équations idiotes des économistes US, histoire de se la jouer premier de la classe boutonneux !"

                       Et vous oubliez de dire qu’en plus de ça ils se revendiquent du Gaullisme.... cherchez l’erreur...


                    • bb bb 20 mai 2008 10:41

                      Contente de lire ici autre chose que les "com" que tu m’as envoyés en reponse de mon texte sur ton autre site. C’est comme ça que j’aime les être humains ils sont vivants et pour la plupart disent ce que le peuple pense. Je fais parti du peuple et j’y suis bien ! Bisous Lo...


                      • bob 20 mai 2008 14:04

                        ah, Mitterand, son passe de cagoulard, son entree dans l’Oreal ( parce qu’il le vaut bien) par pur favoritisme, sa dure resistance au sein de vichy, sa fuite a Alger des que Rommel enchaine les echecs en Afrique, son role en tant que minitre de l’interieur, ses volte-faces pour unifier la "gauche", ses liberalisations qu’aucune droite n’avait fait avant lui ( Y compris le vieux singe), ses suicides mysterieux dont il est parfaitement etranger, ses intrigues de palais dont les vestiges continuent a remonter, son sens inne de la democratie qui le pousse a empecher la parution d’un ouvrage.

                        Vous avez raison, nous parlons bien d’un grand homme. Qui sera la muse de votre prochaine allegorie ? Hitler ?


                        • Loïc Decrauze Loïc Decrauze 20 mai 2008 15:17

                          Tout dans la modération : Mitterrand = Hitler pour vous ? Quelle crétinerie ! Heureusement que vous vous cachez derrière un pseudo ! Hitler = Staline = Lénine = Pol Pot = Mao = Pinochet = Castro (et de façon plus contestable pour ces deux derniers), pourquoi pas, mais arrêtez avec vos simplismes...

                          Je connais aussi bien que vous tous les faits politiques que vous évoquez. J’ai déjà dit ce que j’en pensais. Curieux comme ici les gens ne perçoivent dans un article que ce qui sert leur fiel.

                          Beau peuple, en effet, BB !


                        • Loïc Decrauze Loïc Decrauze 20 mai 2008 16:47

                          Oh la la... Vous pourriez éviter cette enfilade de fadaises qui n’a strictement rien à voir avec l’objet de l’article. Et lorsqu’on partage si peu de choses, on ne tutoie plus, ok ?

                          Pour votre gouverne : Agoravox n’est pas l’univers ou le peuple entier. J’ai bien d’autres témoignages qui m’inclinent à poursuivre. En outre, je n’ai jamais, et à aucun moment, prétendu plaire au plus grand nombre.

                          Votre petite leçon de style est à hurler de rire : "provoque et vocabulaire soporifique", on ne fait pas meilleur oxymoron ! Puisqu’on en est aux conseils, surveillez un peu votre orthographe, vous laissez des fautes jusque dans votre portrait, ici.

                          Le "Journal" auquel vous faites référence n’a jamais porté l’épithète d’intime : il est pamphlétaire, puis réfractaire.

                          Vous pouvez livrer votre définition en dix tomes de l’écrivain, cela ne changera pas d’un iota ma pratique. Je suis buté, je sais. Pour le reste, restons-en là.


                        • bb bb 20 mai 2008 17:19

                          Le nouveau "Micberth" est arrivé Berckkkk !!!!


                        • Loïc Decrauze Loïc Decrauze 20 mai 2008 17:43

                          ahahahahahah ! L’insulte suprême ! Et en plus elle n’a même pas lu l’article au fond !


                        • Aymond Lataupe Aymond Lataupe 21 mai 2008 10:27

                          Bonjour à tous,

                           

                          Que de déchainement de sentiments suite à votre article, de commentaires mystérieux et de règlements de compte familiaux. Certainement la trame d un nouveau roman à suspens...Nous avons MitterRand le personnage sulfureux, le journaliste secret et péremptoire (le " Ecoutez mon petit jeune homme.....j y étais !!" me fait penser à mon Papa que je respecte beaucoup, quand il me parlait de l Indochine...), la soeur retrouvée après des années d’éloignement, la présence quasi tangible d un père (ou pseudo père) qui hante les esprits de sa présence semble t il malsaine, l’écrivain blessé qui par la force de sa plume, tente de justifier sa position...oui, tous les ingrédients sont là !

                          Suis je sur un site d’expression de la voix du peuple ou dans un nouveau Complots et Cabales moderne ?

                          Allez, messieurs dames, buvez un grand verre d eau, prenez une grande inspiration et relisez vos écrits, je suis sure que vous allez sourire.

                           

                           


                          • bb bb 21 mai 2008 22:32

                            Je crois que vous avez parfaitement raison ! Votre vision de la situation apporte un grand bol d’air frais et une envie de rire évidente... Vous m’avez fait sourire Monsieur, merci.


                          • Aymond Lataupe Aymond Lataupe 22 mai 2008 12:43

                            et vous m en voyez ravi car c était le but recherché ....on porte tous sa croix quelque part..


                          • Dominique Dutilloy Dominique Dutilloy 21 mai 2008 15:13

                             

                            je viens d’ouvrir votre texte sur François Mitterrand... Je l’ai lu avec beaucoup d’attention : il est émouvant, à l’image même de ce Grand Homme d’Etat que fut François Mitterrand... Il m’a remué les tripes, dois-je vous préciser... Non pas que j’étais pour son programme politique, loin de là... puisque je suis politiquement un Centriste de tendance radicale de Droite, et, que je n’ai jamais accepté la présence de ministres communistes dans le Gouvernement Mauroy !

                            Cependant, François Mitterrand a permis la libéralisation des médias (j’étais et je suis pour)… De plus, il a été, avec Maître Badinter, l’artisan de l’abolition de la peine de mort (j’étais un abolitionniste convaincu, et je le suis toujours)...
                             

                            J’ai toujours admiré François Mitterrand pour ce qu’il fut, ce qu’il nous a légué, ce qu’il nous a appris.... J’en viens même à considérer que, malgré ses erreurs profondes, François Mitterrand fut "Le Général de Gaulle de la Gauche"...

                            Personne, au PS, de Lionel Jospin en passant par Bertrand Delanoë, ne peut lui arriver à la cheville...

                            Seuls, Delors, Rocard et DSK, qui sont de grands Sociaux Démocrates, auraient pû succéder à François Mitterrand sans aucun problème !
                             

                            Merci de m’avoir fait découvrir votre écrit... J’espère lire de votre part, d’autres textes sur François Mitterrand  !


                            • estl05 21 mai 2008 17:41

                              Mitterand, souvenirs de ma jeunesse, et surtout de mon papa ancien maire socialiste et trés grand admirateur de ce grand Monsieur.

                              Dommage qu’à ce jour personne ne puisse lui succéder.


                              • bob 24 mai 2008 18:08

                                Monsieur,

                                vous voila bien aggressif avec des personnes qui ne sont pas de votre avis.
                                Je stigmatisais votre adoration pour l’intrigue et la suprematie d’un homme. A aucun moment, n’ai-je dit que Mitterand=Hitler.
                                Je suis bien desole qu’une personne qui se targue d’etre un esprit superieur ne l’ait pas compris. J’ajoute que les reactions que vous avez vis a vis des autres posts sont bien excessives. Vous gagneriez a discuter davantage plutot que d’attaquer systematiquement tout individu n’etant pas de votre avis.

                                 


                                • bob 24 mai 2008 18:10

                                  Par ailleurs, le terme d’oxymoron n’est pas francais mais anglais. La traduction en francais est "oxymore". Le statut d’intellectuel se gagne, il ne s’auto-proclame pas.

                                   


                                • bob 24 mai 2008 18:16

                                  Par ailleurs, a propos de moderation, vous pouvez conserver par devers-vous vos insultes. S’exciter derriere un ecran est le lot des laches. Souffrez que je ne reponde plus a vos allusions douteuses et mal tournees.


                                • Loïc Decrauze Loïc Decrauze 25 mai 2008 10:54

                                  Le terme d’oxymoron est tout à fait intégré à la langue française et il vient du grec et non de l’anglais : "oxumôron", de "oxus", aigu, fin et "môros", sot, fou. Référence : Le Grand Robert de la langue française, tome V, page 91.

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