« Merci Patrick, c’est bien toi le plus grand » !
Patrick Balkany fait voter l'augmentation de son indemnité de maire de 56%. Et il aurait bien tort de se gêner !
Elu cinq fois député de la cinquième circonscription des Hauts-de-Seine (Levallois-Perret-Clichy) de 1988 à 2017, maire de Levallois-Perret depuis 1989, Patrick vient de faire voter l'augmentation de 56% de son indemnité de maire à la réunion du Conseil municipal ce mercredi 26 septembre.
Il faut le comprendre : en raison de la loi sur le non-cumul, il ne peut plus être député des Hauts-de-Seine et ne perçoit plus qu’une pauvre retraite. Or, à cause d'une règle à la noix qui plafonne la rémunération des élus à 8 272 euros par mois, il avait dû raboter son enveloppe de maire en 2014, ce qui avait eu pour effet d'augmenter sensiblement le salaire de ses adjoints auxquels il avait généreusement attribué les copeaux. Il était passé de 4 257 euros, la rémunération la plus forte pour une ville comme Levallois à 3075 euros par mois, une misère.
Il a donc procédé à un retour à la normale puisqu’on l’a privé d’un complément de ressources qui permettait de mettre un peu de beurre dans les épinards. Il y a bien eu des pleurnicheries dans les rangs des anciens bénéficiaires de l’arrosage municipal, ce qui prouve que les gens sont ingrats, amnésiques et qu’ils n’ont aucune reconnaissance du ventre, mais comme le dit Patrick sa retraite de parlementaire n'est pas censée rentrer dans la balance et sa rémunération répond parfaitement aux critères imposés par la loi.
Et puis, il y a toute cette meute qui lui en veut et n’arrête pas de le harceler pour blanchiment de fraude fiscale aggravée, corruption passive, blanchiment de corruption et prise illégale d'intérêts. Ce ne sont pas les adjoints qui subissent toutes ces tracasseries que Patrick affronte avec courage et opiniâtreté.
Il faut dire qu’on lui en veut !
En juillet 1994, la justice qui s'était intéressée à l'acquisition d’une propriété à Giverny et à un compte ouvert auprès de la filiale suisse d’une banque néerlandaise, estimait les sommes blanchies en Suisse, au Liechtenstein et à Saint-Martin à 33 millions d'euros.
En octobre 2013, c’était la police qui avait perquisitionné la mairie de Levallois-Perret en prétextant la possible utilisation par le couple Balkany des services de policiers municipaux à leur usage personnel.
Encore en 2013, le parquet avait ouvert une information judiciaire pour « blanchiment de fraude fiscale » pour avoir sous-évalué certains biens comme le moulin de Cossy, la villa « Pamplemousse » de Saint-Martin et une villa de Marrakech, baptisée « Dar Gyucy », des biens immobiliers et des avoirs offshore dissimulés à l'administration fiscale.
En 2014, l’enquête avait été élargie à des faits de corruption concernant des virements bancaires liés à des commissions sur des contrats réalisés en Afrique et sur des marchés publics passés à Levallois-Perret.
Toujours en 2014, Patrick avait été mis en examen pour « blanchiment de fraude fiscale », « corruption » et « blanchiment de corruption ». Les juges voulaient non seulement interdire au député d'entrer en contact avec les autres protagonistes du dossier, mais aussi l'empêcher de quitter le territoire métropolitain, craignant qu'il ne soustraie des éléments de preuve ou fasse pression sur des témoins à l'étranger, et ils ont préconisé un retrait du passeport et une interdiction de sortie du territoire. Un comble pour un représentant élu du peuple. Ce n’est plus du harcèlement, c’est une véritable persécution !
Eh bien, ils l’ont fait : en 2015, l'immunité parlementaire de Patrick a été levée par le bureau de l'assemblée et sa femme s'est vue imposer une caution d'un million d'euros pour de ne pas aller en prison. Patrick Balkany a du remettre son passeport à la justice et la justice a prononcé une interdiction de sortie du territoire liée à cette mise en examen.
A nouveau en 2015, alors qu’il était déjà mis en examen pour « corruption passive » et « blanchiment de fraude fiscale », Patrick Balkany s’est vu signifier le nouveau chef de mise en examen de « fraude fiscale » dans l'enquête sur son patrimoine. Non mais franchement, c’est de l’acharnement !
En 2016, Patrick Balkany a encore été mis en examen pour déclarations mensongères sur son patrimoine.
En 2017, Patrick a été renvoyé en correctionnelle pour « blanchiment de fraude fiscale aggravée », « corruption passive » et « prise illégale d’intérêts ».
En 2018, même chose !
Franchement, les juges et les journalistes lui en veulent !
C’est comme en 2016, quand une enquête avait été ouverte au sujet d'un mariage qu’il avait célébré en 2014 et qui aurait pu aider à libérer une opération immobilière au bénéfice d'un de ses proches. Patrick n’était pas content de voir son nom associé à cette affaire et avait menacé d'attaquer tous les articles le mettant en cause.
C’est vrai, quoi. Faut arrêter. Si Patrick était malhonnête, ça fait longtemps qu’il ne serait plus maire ! Plus personne ne voterait pour lui !
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