Mes chroniques italiennes 23
"Je te viole !", "Sois-tu violée par ces Noirs !", "Gitane, va en prison !", ... les paroles d'un roman noir ? Celles d'un film violent ? Non, celles criées à la commandant du navire Sea Watch, qui a sauvé des vies en mer.
Et ceux, parmi les politiques en place, qui sont les premiers à parler de délinquence n'ont fait aucun commentaire. La violence et le plus bas des sexismes. Ce sont les seules réponses dont sont capables les opposants aux sauvetages ? Que traduisent ces insultes sexistes ? Toujours, dans l'esprit de certains, l'homme est le plus fort et la femme sa victime, y compris par la violence physique et sexuelle. Il gagne par la peur. Une femme se tait, ne prend pas position, ne s'oppose surtout pas. Sinon, on la soumet par le viol. C'est ce qui a été exprimé. Ce n'est pas plus compliqué, ni moins repoussant que cela !
On a même entendu "douter" de ce qui aurait pu se passer entre Carole et les hommes, sur la navire. La femme aimerait s'offrir à plusieurs hommes. Elle y accomplirait son désir de domination par l'autre sur sa personne.
La commandant a pris des décisions, seule, sans le conseil d'un homme. Quand, comme l'explique "The Vision", et plus exactement Jennifer Guerra, des hommes tels que le responsable de la navire Diciotto, et d'autres, ont fait des choix tels que ceux de Carola, personne ne les a menacés sexuellement. Et comme le dit la même bloggueuse, "gitane" comme insulte, parce qu'elle occupe le poste d'un homme, ainsi qu'il est reproché aux roms de prendre les postes des autochtones ?
Cette violence verbale se remarque tous les jours dans les propos online. Et, la forme la plus répandue de ces agressions est la menace de viol. Mais, je lis que lors des manifestations des Gilets jaunes, en France, des menaces identiques avaient été proférées. La féministe Caroline De Haas les auraient subies aussi. Et la liste continue, aussi sur une secrétaire d'Etat.
Où est la mobilisation des femmes face à ces faits ? En Italie, je n'ai vue aucune manifestation d'associations féministes ou je suis mal informée. Ou les esprits n'ont jamais évolué ou nous sommes en pleine régression. Dans les deux cas, il est indispensable que, premièrement, soient prises des mesures contre de telles attitudes et qu'à nouveau, l'éducation prenne le dessus, au risque d'une société toujours plus déséquilibrée, plus violente, plus rétrograde, plus invivable.
A suivre
Françoise Beck
Sources : https://thevision.com/ ; www.nouvelobs.com/rue89 ; www.europe1.fr/politique
6 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON