Mes chroniques italiennes 22
Ainsi donc, des partis politiques fonctionnent tout en étant accusés d'avoir fait disparaitre des millions d'euros, les mafieux vont à la messe le dimanche, mais des jeunes femmes, qui ont sauvé des vies en mer, sont arrêtées.
Cela mérite des explications. Où est le respect du droit international et du droit maritime ? Y aurait-il quelque chose que je ne comprends pas ? (pour ceux qui ont envie de répondre agressivement, c'est une figure de style)
L'obligation de sauver la vie en mer représente un devoir absolu des Etats, prévalant sur tout autre droit. Les Conventions internationales comme les Réglements européens constituent une limite au pouvoir législatif statal. Par ailleurs, les articles 10, 11 et 117 de la Constitution italienne, tout comme le droit international, prévalent.
Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés a répondu point par point aux commentaires insensés, brandis par les opposants à l'aide aux personnes réfugiées, surtout à ceux qui prétendent que les ONG seraient en contact avec les traficants lybiens. Les opérations SRA (search and rescue) concernent toutes celles entreprises pour sauver des personnes en difficulté (mer, montagne, après tremblement de terre, …), effectuées avec des navires ou des avions. Quiconque est en mesure de sauver des vies doit le faire. Sinon, on parlerait de négligence de secours, dont traitent les articles 1113 et 1158 du code de la navigation.
Le premier MRCC (Maritime Rescue Coordination Center) qui reçoit le signal d'une possible urgence, doit entreprendre les premières actions, même en-dehors des zones spécifiques à sa responsabilité. Une fois le sauvetage conclu, les migrants doivent être conduits dans une “place of savety”. Ils ne peuvent plus y être en danger et ils doivent bénéficier de nourriture, logement et de soins médicaux. Enfin, on doit les aider à rejoindre une destination, qui ne les mette plus en péril et donc, pas un pays où ils pourraient être persécutés pour des motifs politiques, ethniques ou religieux.
En 2016, on déplorait déjà une aggravation des conditions de sécurité sur les embarcations, qui amenaient des réfugiés de la Lybie vers l'Italie. Pour ceux qui critiquent la possession de téléphones portables par les migrants, on soulignera qu'ils permettent la majeure part des signalisations de détresse,
En mer, il est impossible de faire une demande de statut de réfugié ou de demandeur d'asile. Jusqu'en 2015, la plupart des embarcations, qui transportaient ces personnes, étaient des barques de pêche en bois. Actuellement, presque toutes sont des pneumatiques surpeuplés.
La Convention de Hambourg (1978) soutient que tout un chacun, privé ou public, doit intervenir, si averti de difficultés pour une embarcation et si des vies sont en danger.
La France l'a dit : “Fermer les ports est une violation du droit maritime”. Et si, comme le rapporte La Repubblica, Salvini a dit qu'il n'a aucune leçon à recevoir de Paris, et Conte qu'il ne se prononce pas, je sais vers qui va mon admiration, vers Carola. Et je réponds à ceux qui prétendent que les attitudes salviniennes sont un appel adressé à l'Europe, qu'on ne discute pas en mettant la vie d'un autre en jeu.
A suivre
Françoise Beck
Sources : questionegiustizia.it ; www.unhcr.it ; www.repubblica.it
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