Mes Fêtes à moi
Mes fêtes à moi elles jouent pas les starlettes, elles portent pas des lunettes de soleil…
Elles ne se parent pas des paillettes superflues du paraître obligatoire… Elles ne se roulent pas dans la fange de l’avoir à tout prix, ni du recevoir satisfait…Elles ne jouent pas la partition triste du bonheur par devoir.
Elles volent, légères et distraites comme ces bulles de savon venues je ne sais d’où, insaisissables cadeaux d’un éphémère inconnu… Ces petits moments magiques de notre existence, qu’on met dans des sacs plastiques et puis qu’on balance.
La mer du Nord en hiver sortant ses éléphants gris-vert, des Adamo passant bien couverts, au caractère naïf et sincère, et le vent de Belgique transportant de la musique, des flonflons à le française, des fancy fairs à la fraise…
La joie pleine et douloureuse de la liberté, les poneys sauvages en folie sous la fenêtre fleurie d’un cottage Irlandais…La mélancolie douce du grand Pierrot blanc de la Fête Etrange…L’éclat entêtant des coquelicots sanglants sur le mur lézardé d’un château de Sologne.
Le monde tel qu’il est, d’un seul coup illusionné tel que l’on voudrait qu’il soit… La dose latente de merveilleux rendue par magie au quotidien ordinaire… Le goût âcre et entêtant des fameux Mistral gagnants, et la chanson douce que me chantait ma maman.
Le sourire doré d’un masque secret dans la foule en folie de La Sérénissime…Les contes du Chat Perché et les poules sur un mur qui picorent du pain dur… Les fastueuses robes à dentelles des Petites Filles Modèles et les immenses plaines glacées de la chanson de Lara.
Les tissus moirés dans les ateliers des cousettes, l’éclat argenté des gardons de la Loire, l’odeur sucrée des fleurs en été.
L’attente angoissée au son du brigadier, le rideau rouge qui se lève sur le théâtre de ma vie… Le Baiser fou dans les mains de Rodin et les Starry Nights dans les yeux de Vincent.
La pluie qui luit sous la nuit de Paris… L’orchestre acoustique au creux du kiosque à musique… Les marrons grillés au brasero des immigrés… Le petit âne doux marchand le long des houx.
Je ne veux jamais l’oublier, ô marguerite exfoliée, ma rose mon giroflier… Notre prison est un royaume et les premières neiges, mimosas des morts…
La danse de trop sur la bouche de métro…Mais la statue du commandeur est toujours à la même place et la Fontaine Belle Eau ne tarit jamais son flux jaillissant.
Un jour tu verras, on se rencontrera… Demain dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne…La fleur que tu m’avais jetée dans ma prison m’était restée… Mais cette histoire est vraie puisque je l’ai inventée !
Je n’ai nul besoin de champagne pour faire pétiller les bons moments, nul besoin d’huitres perlières pour un grand vent d’air du large, nul besoin de foie très gras pour goûter aux heures raffinées. Et mon orchestre symphonique peut surgir au coin d’un cantique…
Tant que tournera le monde, on pourra faire des rondes, avec des poupées de papier, et des rêves en ribambelles, et des fêtes à inventer, et des instants à aimer…
P.S. Merci et pardon aux chanteurs, poètes, peintres, saltimbanques etc… que j’ai joyeusement pillés dans cette ode simplissime pour une autre forme de fête !!!
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