Mexique, c’est chic !
Un chef d’état, qui sous prétexte d’une visite officielle au pays des aztèques, se casse trois jours avant en loucedé, au bras d’une ancienne top-model trop bavarde, pour se dorer la couenne sur une plage paradisiaque, ça tient d’un mauvais James Bond, d’un improbable roman de série B voire d’une bande dessinée belge des années 50.

Ce même chef d’état qui prétend avec ses petits bras (ou avec les dents, c’est selon), libérer des geôles mexicaines, la compagne d’un preneur d’otage qui nie sa culpabilité mais dont tout un chacun là-bas clame qu’elle est complice, ça sent l’ingérence dans les affaires d’autrui. Avec en sus la ritournelle classique du joueur de pipeau : faire rimer compassionnel avec sensationnel.
Où ça se corse, comme dirait Christian Clavier, c’est quand le toujours chef d’état se fait inviter au frais de la princesse avec sa tendre mie dans un palace à 50 000 euros le mini-séjour. Une bagatelle en période de crise noire. Là, le journaliste lambda croit à un abus de pouvoir de l’hiérarque, subodore un financement douteux de l’état (c’est à dire nous) en sa faveur. Il enquête. On lui répond en haut-lieu que c’est le Mexique qui a financé les caprices de Marianne. Enfin, de celui qui en est théoriquement le porte-drapeau.
Pour avoir confirmation de la chose, le plumitif appelle logiquement l’état mexicain qui lui oppose un silence glacial. Il bigophone alors au palace concerné et la suave réceptionniste de l’endroit lui apprend que le dit-palace fait partie d’un complexe qui appartenait jadis à un milliardaire suspecté d’être un narco-banquier. Elle lui précise que ce dernier a gardé quelques résidences au sein du mirifique complexe. Elle lui révèle enfin que c’est dans une de celles-ci qu’ont séjourné le sombre héros et sa gravure de mode. Là, l’investigateur se prend à penser qu’on jouxte une fois de plus le cynisme le plus douteux. Il mesure à la chaîne d’arpenteur la réalité du vieil adage populaire certifiant que l’argent n’a pas d’odeur.
Le storytelling si en vogue actuellement bat son plein dans cette affaire. Sauf que le conte de fée espéré par son auteur fétiche se transforme lamentablement en un thriller pas franchement comestible. Résumé des opérations. Ça commence par une autocensure d’un des principaux fournisseurs d’infos hexagonales. Selon le Canard Enchaîné, l’AFP, pour ne pas la citer, a tu tant qu’elle l’a pu l’escapade anticipée des deux tourtereaux. S’en suit une tentative de hold-up politico-juridique en pays souverain. Ça se termine par une dirty end chez monsieur Ramirez… Qui dit mieux ?
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